Caesar Scipio a écrit:
Oui, l'échiquier politique a beaucoup évolué, mais en partie par adjonction de nouveaux groupes. Pas seulement par évolution des groupes présents.
Il est exact que la SFIO et le PCF ont largement abandonné la nation pour, sous l'effet de la révolution culturelle et politique des années 60/70 vite appelée mai 68, embrasser le multiculturalisme ou le relativisme culturel (l'émergence du FN étant la réaction symétrique de réactivation d'un nationalisme de repli et de nostalgie).
Mais là on parle des appareils et des élites politiques et médiatiques, la partie visible. Ce que nous disent les enquêtes d'opinion de la partie moins visible, celle de l'opinion populaire, c'est une très large demande de refondation/préservation d'ûe unité politique nationale. Ce mouvement n'a rien de spécifiquement français mais touche tout le monde occidental.
t.
Oui cher Caesar je vous suis largement. On peut soutenir que la gauche des années 1890 est devenue moins nationaliste sans cesser d'être patriote (en revanche elle est bien devenue antimilitariste à cette époque) et l'est restée jusqu'en 1968 au moins ( en ce qui concerne les intellectuels, plus tard en ce qui concerne les masses populaires). Un homme comme Sartre a beaucoup fait pour détruire les racines républicaines de la gauche et en faire une construction nouvelle en quelque sorte "hors sol".
Pour le reste, l'alternative pour la gauche est soit d'accepter le retour au cadre national au prix d'une régression identitaire et idéologique soit de renoncer à agir sur l'économie car le cadre européen ne peut aucunement servir à créer un espace approprie à la mise en œuvre de politiques dirigistes. Cette seconde hypothèse me semble bien appréhendée par les différents courants sociaux démocrates qui ont en fait mieux compris que les Trotskistes le sens de l'esprit 68.
L'esprit de 1968 me semble en effet pouvoir être plutôt compris comme un esprit de libération des mœurs et non de destruction des mécanismes de marché. On pourrait même dire que la libération des mœurs est un accessoire de la libéralisation économique générale ... Même si Reagan ou Thatcher était et plutôt conservateurs sur le plan moral, ils participaient finalement de ce courant général de méfiance à l'égard de l'autorité initié dans les années 1960 (bon je force un peu le trait).