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 Sujet du message: Peut on être sincèrement de gauche et europhobe ?
MessagePosté: Dim 20 Sep 2015 19:56 
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Inscription: Jeu 12 Nov 2009 22:24
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Lisez cet article de Joffrin qui règle son compte à Onfray ; http://www.liberation.fr/politiques/201 ... me_1386697


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 Sujet du message: Re: Peut on être sincèrement de gauche et europhobe ?
MessagePosté: Dim 20 Sep 2015 22:48 
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Inscription: Jeu 18 Mar 2004 00:16
Messages: 772
J'avais une idée préconçue de la teneur et du niveau de cet article avant de le lire. Sa lecture m?a permis de vérifier que cette idée etait bien fondée.

Joffrin est un militant qui emploie les méthodes classiques des militants sectaires. Pour lui, l'unité de la gauche doit prévaloir contre tout, et cette unité doit se faire sur la ligne internationaliste, libertaire et constructiviste qui est la sienne.

Il nie ce faisant que la gauche des origines etait populaire et nationale.

Bref, on oubliera vite cet article. L?ideologie que défend Joffrin est un astre mort comme le fut le monarchisme à la fin du 19ème siècle. Ne manque plus qu'un équivalent de la crise du 16 mai 1877 pour que cette idéologie-là soit officiellement répudiée par la majorité politique du pays.


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 Sujet du message: Re: Peut on être sincèrement de gauche et europhobe ?
MessagePosté: Lun 21 Sep 2015 18:33 
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Inscription: Jeu 15 Avr 2004 23:26
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Caesar Scipio a écrit:
Il nie ce faisant que la gauche des origines était populaire et nationale.


On sait que la Gauche du XIXème siècle était nationaliste. Elle a ensuite changée. On a le droit de changer. Actuellement, certains extrêmes reposent sur cette vision nationaliste et servent de repoussoir, mais pas à tout le monde.

Je note quand même qu'historiquement, les pays qui se sont trop repliés sur leurs valeurs ont régressé et mis plusieurs siècles à retrouver leur place.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable


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 Sujet du message: Re: Peut on être sincèrement de gauche et europhobe ?
MessagePosté: Mar 22 Sep 2015 00:37 
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Inscription: Jeu 18 Mar 2004 00:16
Messages: 772
Oui, l'échiquier politique a beaucoup évolué, mais en partie par adjonction de nouveaux groupes. Pas seulement par évolution des groupes présents.

Prenez le cas du parti radical et radical-socialiste. Dans les annees 1980, il était à l extrême-gauche. Et il a triomphé, réalisé l'essentiel de son programme, pendant que l'adjonction de nouvelles forced plus à gauche l a progressivement fait glisser vers le centre-gauche et même le centre-droit de l'échiquier actuel (les radicaux de gauche alliés au PS et les anciens radicaux-valoisiens d'abord membres de l'UDF, puis de l'UMP, puis de l'UDI).

Il est exact que la SFIO et le PCF ont largement abandonné la nation pour, sous l'effet de la révolution culturelle et politique des années 60/70 vite appelée mai 68, embrasser le multiculturalisme ou le relativisme culturel (l'émergence du FN étant la réaction symétrique de réactivation d'un nationalisme de repli et de nostalgie).

Mais là on parle des appareils et des élites politiques et médiatiques, la partie visible. Ce que nous disent les enquêtes d'opinion de la partie moins visible, celle de l'opinion populaire, c'est une très large demande de refondation/préservation d'ûe unité politique nationale. Ce mouvement n'a rien de spécifiquement français mais touche tout le monde occidental.

Je suis bien d'accord avec vous sur le fait que la fermeture sur soi porte un risque d'atrophie de déclin. Mais l'opinion pense aussi qu'ûe partie de l'ouverture qu'elle a connue et qu'elle continue de connaître porte en elle les germes d'une catastrophe d'ampleur civilisationnelle. Et au vu de la manière dont une partie de la société francaise évolue, il est difficile de leur donner tort.
Le problème est qu'une réaction défensive ne suffit pas à construire un avenir satisfaisant.


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 Sujet du message: Re: Peut on être sincèrement de gauche et europhobe ?
MessagePosté: Mar 22 Sep 2015 02:53 
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Inscription: Dim 7 Sep 2008 16:55
Messages: 1370
Caesar Scipio a écrit:
Oui, l'échiquier politique a beaucoup évolué, mais en partie par adjonction de nouveaux groupes. Pas seulement par évolution des groupes présents.

Il est exact que la SFIO et le PCF ont largement abandonné la nation pour, sous l'effet de la révolution culturelle et politique des années 60/70 vite appelée mai 68, embrasser le multiculturalisme ou le relativisme culturel (l'émergence du FN étant la réaction symétrique de réactivation d'un nationalisme de repli et de nostalgie).

Mais là on parle des appareils et des élites politiques et médiatiques, la partie visible. Ce que nous disent les enquêtes d'opinion de la partie moins visible, celle de l'opinion populaire, c'est une très large demande de refondation/préservation d'ûe unité politique nationale. Ce mouvement n'a rien de spécifiquement français mais touche tout le monde occidental.
t.


Oui cher Caesar je vous suis largement. On peut soutenir que la gauche des années 1890 est devenue moins nationaliste sans cesser d'être patriote (en revanche elle est bien devenue antimilitariste à cette époque) et l'est restée jusqu'en 1968 au moins ( en ce qui concerne les intellectuels, plus tard en ce qui concerne les masses populaires). Un homme comme Sartre a beaucoup fait pour détruire les racines républicaines de la gauche et en faire une construction nouvelle en quelque sorte "hors sol".

Pour le reste, l'alternative pour la gauche est soit d'accepter le retour au cadre national au prix d'une régression identitaire et idéologique soit de renoncer à agir sur l'économie car le cadre européen ne peut aucunement servir à créer un espace approprie à la mise en œuvre de politiques dirigistes. Cette seconde hypothèse me semble bien appréhendée par les différents courants sociaux démocrates qui ont en fait mieux compris que les Trotskistes le sens de l'esprit 68.

L'esprit de 1968 me semble en effet pouvoir être plutôt compris comme un esprit de libération des mœurs et non de destruction des mécanismes de marché. On pourrait même dire que la libération des mœurs est un accessoire de la libéralisation économique générale ... Même si Reagan ou Thatcher était et plutôt conservateurs sur le plan moral, ils participaient finalement de ce courant général de méfiance à l'égard de l'autorité initié dans les années 1960 (bon je force un peu le trait).


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