Grippeminaud a écrit:
J’ai entendu sur les media que pour lutter contre le terrorisme il fallait « davantage de service public et plus de solidarité ».
En fait quand on parle de "lutter contre le terrorisme", on mélange souvent 2 choses différentes. La première est qu'une association, un quasi-État qui s'est installé sur des terres plus ou moins abandonnées en Irak et en Syrie (ou du moins, dont une partie des populations se sentait délaissée par le pouvoir en place dans ces pays) même des actions terroristes à notre encontre. La seconde est que les "terroristes" qu'elle utilise pour cela sont des jeunes gens de chez nous qui pour diverses raisons ont mal tourné.
Il y a donc des actions diverses en fonction que l'on veille combattre les effets de la première ou de la seconde source de désagrément. Actuellement, certains se disent que des jeunes en perdition tels que ceux-là, on les a aussi eu à d'autres périodes de notre histoire. Alors certains se rappellent qu'à une certaine période le service militaire national remettait quelques têtes à l'endroit. Une partie de ces têtes brûlées rentrait dans le rang tout à fait naturellement, une autre partie restait à l'armée où l'on trouvait toujours un moyen pour les occuper et les utiliser. Ceux qui persistaient dans le mauvais chemin étaient une minorité que l'on pouvait contrôler de diverses manières.
Et une partie du contrôle, c'était ces fonctionnaires qui quadrillaient le terrain. Les mêmes qui, 10 ans en arrière, proclamaient qu'il y avaient trop de fonctionnaire payés "à ne rien foutre" déclarent aujourd'hui qu'on a abandonné à eux-mêmes des territoires entiers. Ce qui n'est pas tout à fait vrai puisque dans de nombreux cas des fonctionnaires municipaux ont remplacé les fonctionnaires nationaux. Mais, ils n'avaient plus les mêmes prérogatives.
Le week-end dernier, j'ai rencontré des gens qui avaient vécu en cité dans les années 60 à 70. OK, tout n'était pas rose. Mais, il n'y avait pas de chômage, ou si peu. Les gosses étaient souvent dans les parcs, mais il y avait toujours une mère qui surveillait pas loin. D'ailleurs, quand une dame ne pouvait pas aller chercher ses enfants à l'école ou à la maternelle, c'était une voisine qui s'en chargeait.
La plupart des personnes que j'ai rencontrées vivent aujourd'hui dans des lotissements. Mais, elles constatent pas mal de différences. Il y a pas mal de femmes qui travaillent et celles qui sont seules font souvent des ménages dans l'industrie le soir de 15 à 20-21 heures. Donc, les enfants sont seuls devant la télé et se réchauffent des plats tous faits au micro-onde. Une voisine quelconque ne peut pas aller chercher un enfant à l'école. Comme on a peur des enlèvements et des pédophiles, il faut être inscrit sur des listes. D'ailleurs, si c'est une voisine qui a la chance d'avoir des horaires normaux, elle vient de rentrer du boulot et elle n'a pas trop envie de subir les gosses des autres en plus des siens ... Bref, la solidarité a disparu du fait des conditions de vies. Et les services sociaux ont disparu.
Toutefois, si cela explique quelques cas, cela n'explique pas tout. Car, il ne faut pas oublier l'essentiel : la plupart des gamins et gamines tourneront bien. Il semble que le nombre de jeunes qui tournent mal soit relativement bas. Il est corrélé avec le niveau social du quartier. Mais, il y a des fils de familles riches qui termineront chez Daech. Comme il y a des jeunes convertis qui partent aussi en Syrie. Alors, oui, statistiquement, plus les jeunes seront encadrés par des adultes responsables, mieux ce sera. Ça ne résoudra pas tout. Cela devrait en diminuer le nombre, c'est tout. La question subsidiaire est quelle partie de notre richesse ont accepte de disposer pour cela.