Marocain a écrit:
la france a choisi de s'ingérer dans un conflit millénaire entre sunnites et chiites, elle en paye le prix: 130 morts, mais aussi le risque de perdre la démocratie !
Quand le GIA attaquait la France, celle-ci ne s'impliquait pas dans la guerre civile algérienne. Les extrémistes sunnites, qu'ils prennent un prétexte tiers-mondiste ou religieux, trouvent toujours des arguments spécieux pour justifier leurs meurtres : l'indépendance des Indes, Israël, les infidèles en Arabie saoudite, aujourd'hui l'Irak et la Syrie... Ils changent d'objectifs à chaque génération.
Démocratie n'est pas libéralisme. Un État peut parfaitement être démocratique et antilibéral, comme la démocratie athénienne, la république romaine, les États occidentaux jusque dans les années 1960, ou la Palestine, la Turquie et l'Iran d'aujourd'hui.
Marocain a écrit:
la solution la plus simple aurait été de garder ses distances avec ce type de conflit et d'affirmer haut et fort que nous ne prenons pas parti, en clair de rester neutre: entre Assad, Daech, Al Nosra, etc... la france n'a que des coups a prendre.
En Palestine, en Somalie, en Algérie, en Syrie, la France n'est pas intervenue et s'est faite attaquer. C'étaient les terroristes qui devaient garder leurs distances avec : le Maroc, la Tunisie, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Cameroun, l’Égypte, le Kenya, la Tanzanie, l'Inde, la Thaïlande, l'Indonésie... tous ces États étant bien connus pour leurs interventions sur les conflits sensibles (ironie).
Je précise qu'en plus, les conflits extrémistes sunnites sont plus sanglants (par nombre d'habitants, par année) sans intervention militaire occidentale (Algérie, Soudan, Yémen, Syrie, Afghanistan, Pakistan) qu'avec (Afghanistan, Irak, Libye, Mali).
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Ce que les différents interlocuteurs écrivent sur ce fil de discussion m'évoque ce qu'écrivait un journaliste, mentionnant la chasse au "grand mâle blanc occidental". L'Histoire sait si ce "prédateur" terrassa la planète et s'il est rentré dans ses pénates.
Eh bien, sa suzeraineté remise en cause, il en est une autre, plus ancienne, qui le redevient à son tour, la suprématie du "grand mâle sunnite", turc, arabe. Elle est partout remise en cause depuis la Reconquista, par les libéraux, par les femmes, par les fils, par les neveux, par les autres religions (chiites, alaouites, hindous, chrétiens...) et les autres ethnies, à travers les croisades en Orient, la colonisation du monde musulman, l'émancipation persane, Israël, le nassérisme et le baasisme, les guerres civiles au Soudan, au Yémen, en Algérie, Liban, Afghanistan, Irak, Syrie, au Sahara occidental, au Kurdistan...
Si la révolution libérale a pu attendrir l'Occident, je ne donne pas cher de la suprématie du "grand mâle sunnite", aux prises avec une révolte mondiale et jusque dans ses foyers.