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 Sujet du message: Re: La Corse : quel avenir ?
MessagePosté: Jeu 8 Sep 2016 13:52 
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Caesar Scipio a écrit:
Bah, cette personne est une militante bas de plafond. Et elle ne se rend même pas compte qu'elle est raciste et antiféministe alors qu'elle croit être antiraciste et féministe.

De toute façon, tout cela sera réglé lors des prochaines élections.

Les hommes ou femmes politiques lucides et intelligents, s'ils ne font pas les choses par conviction, le font par un intérêt électoral bien compris.

Les partisans du multiculturalisme, des accomodements avec la stratégie de grignotage menée par les islamistes, seront quoi qu'il arrive balayés. Les trois quarts de l'opinion publique sont chauffés à rouge (chauffés à blanc ce sera pour la prochaine étape, quand par exemple un attentat sera commis et "réussi" contre une école, et les experts en matière de sécurité disent que ce n'est qu'une question que de temps et s'étonnent même que ce ne soit pas déjà survenu) contre les manifestations et revendications identitaires musulmanes séparatistes ou conquérantes.

Il y a ceux qui, comme Valls, Cazeneuve et Le Drian, incarnent assument assez bien que la France doit être défendue contre ce qui est un ennemi intérieur et qu'il faut livrer le combat identitaire.
Il y a ceux qui se font discrets parce que la couleuvre du revirement est difficile à assumer.
Et il y a les autres, les multiculturalistes tendance le parti de l'"Autre", qui seront balayés et resteront des curiosités de musée, bruyantes et prétentieuses parfois mais pour autant inaudibles, tout comme c'est arrivé aux indécrottables nostalgiques de Vichy et de Pétain.


À court terme oui. À long terme non. Plus on descend dans la pyramide des âges, plus on trouve des soutiens aux pratiques musulmanes rigoristes, non pas pour ce qu'elles sont mais simplement pour le principe au nom de l'idée (libérale/individualiste) que chacun a le droit de faire ce qu'il veut dans son coin, et que le bien collectif résulterait de la somme des intérêts particuliers.

J'avais d'ailleurs publié les résultats d'un sondage britannique l'illustrant, et qui recouvre parfaitement ce que je peux observer en France depuis des années. La jeunesse est profondément individualiste, plus encore que les générations précédentes, et refuse l'idée même de "bien commun". D'où par exemple la mutation du discours féministe dominant. Il y a encore vingt ou trente ans, les militantes posaient le bien des femmes comme cause supérieure à laquelle subordonner leurs comportements - et donc les militantes étaient invitées à remettre en cause leurs fonctionnements. Aujourd'hui une telle approche est perçue comme odieuse car remettant en question le sacro-saint "libre choix" qui est la valeur cardinale.

Illustration : récemment Caroline De Haas (qui a rejoint EELV pour la Présidentielle) a soutenu qu'éloigner autoritairement les femmes battues de leur conjoint-bourreau serait une "violence" au même titre que les coups. Epoque où cette "violence symbolique" que serait le paternalisme/autoritarisme est perçue comme aussi grave qu'une violence qui fait courir un risque vital direct. Autre illustration : le changement de discours sur la prostitution. La loi de pénalisation des clients votée en 2015 est à rebours de l'air du temps, et a été essentiellement portée par les "vieilles" militantes féministes et a suscité l'hostilité des "jeunes" plus attachées au "libre choix" (les déterminismes des choix sont bien évidemment éludés) qu'au bien-être collectif des femmes. D'ailleurs les opposantes à cette loi sont très souvent celles qui défendent le droit des musulmanes à porter telle tenue traditionnelle en toute circonstance.

Les moins de trente ans sont individualistes à un point que vous ne soupçonnez pas, ceci est appelé "tolérance" pour faire joli, mais n'est que le masque d'une indifférence des individus à l'égard de ce qui ne les concerne pas directement. C'est la victoire définitive de l'Extrême-Gauche 68tarde libertaire (dont beaucoup ont, par cohérence, basculé à Droite car c'était l'aboutissement logique de leur pensée) sur les vieux communistes jugés racistes et sexistes, car homogénéisateurs et jacobins. Cependant imputer la responsabilité exclusive de ce phénomène à ce bord-là serait une erreur et très malhonnête. Des mutations politiques et économiques venant de la Droite ont aussi contribué à ce que l'idéal collectif se volatilise. Je vais être un peu provocateur, mais grosso modo, si la jeunesse défie les valeurs des membres de ce forum, auxquels elle ne souhaite pas ressembler, c'est aussi parce que l'économie est brutale et n'offre que peu de place aux jeunes pour s'insérer.

Pour parler concrètement : les valeurs laïques/patriotes sont surtout défendues par des quadras/quinquas pavillonnaires de la classe moyenne, mais le blocage de l'ascenseur social, qui résulte des décisions politiques de cette classe (le soi-disant réalisme économique et les dogmes qu'il charrie : UE-totem, libre-concurrence, soumission/lâcheté face aux grands détenteurs de capitaux, etc.), provoque naturellement l'hostilité de ceux qui en subissent les effets. Pour parler plus crûment encore : si vous voulez que vos descendants adoptent vos valeurs et vivent comme vous, encore faut-il que vous leur laissiez la possibilité de le faire. Si on ne leur promet que de la sueur, des larmes, et des patates matin, midi et soir, ça va pas le faire. J'ajoute, et c'est un facteur crucial, que plus le monde paraît violent et angoissant, plus il est tentant de se recentrer sur soi (ou éventuellement une micro-communauté de semblables). Autre facteur crucial : l'impérialisme culturel anglo-saxon et précisément américain (très largement avalisé par la Droite) qui exerce une fascination sur les plus jeunes à travers les productions culturelles. Très concrètement, à force de regarder des séries américaines, les plus jeunes ont fini par en déduire que le pacte social US, ouvertement communautariste, et nettement plus respectueux et efficient que notre pacte social jugé ringard et raciste.

Dans ces conditions, l'atomisation de la société française en différents groupes souvent concurrents est irréversible, sauf à donner aux jeunes l'envie de renoncer à leurs valeurs libérales/individualistes au profit d'un intérêt supérieur. Le problème (et ce forum l'illustre bien) c'est que les "vieux" minorent le problème et surestiment leur faculté de persuasion (et aussi leur faculté de mobilisation dans la perspective d'un conflit). À court terme ils dominent démographiquement, électoralement, économiquement et politiquement. Dans une vingtaine d'années, ce sera moins le cas et plus leur conduite sera rude et hypocrite (républicanisme intransigeant dans les mots, adhésion aux thèses économiques les plus brutales et excluantes dans les faits), plus le rejet sera violent.


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 Sujet du message: Re: La Corse : quel avenir ?
MessagePosté: Jeu 8 Sep 2016 14:44 
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Zadrobilek a écrit:
Très concrètement, à force de regarder des séries américaines, les plus jeunes ont fini par en déduire que le pacte social US, ouvertement communautariste, et nettement plus respectueux et efficient que notre pacte social jugé ringard et raciste.

Je ne m'y retrouve pas du tout.
Dans mon entourage proche, enfants et petits enfants, ce niveau semble très largement dépassé(... je me demande si il a existé pour eux ?) pour des tranches d’age allant de 40 ans, 30, 12 et 9 ans.
Ils ne regardent pas ou plus la TV, ni séries françaises encore moins américaines.
Pour les plus jeunes il y a un engouement pour les jeux vidéos et les « youtubbers »(C'est relativement nouveau)
Globalement, ils accordent tous de l’importance au cercle des amis …. « leurs potes »
J’ai quand même l’impression qu’ils ont un sens assez aigu de l’intérêt commun(la planète... et tutti quanti), je me cache parfois pour ne pas faire le tri des ordures ménagères, à 70 ans je suis très loin d'être aussi discipliné qu’eux, je me fais toujours réprimander pour mon non respect du code de la route ….
Je suis assez grossier, j’ai beaucoup fumé, ils ne disent jamais de gros mots et n’ont jamais fumé. (Sans que je leur demande)
Sauf pour les aspects sécurité, j’ai toujours été très permissif, on n’évoque jamais la religion : liberté totale de conscience, chaque individu naît avec ses aptitudes à discerner ce dont il a besoin.
Aucun racisme au niveau des idées et surtout des actes.

Ce sont peut être des cas particuliers ou nous ne parlons pas du même monde ?


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 Sujet du message: Re: La Corse : quel avenir ?
MessagePosté: Jeu 8 Sep 2016 17:25 
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Zadrobilek a écrit:
Caesar Scipio a écrit:
Bah, cette personne est une militante bas de plafond. Et elle ne se rend même pas compte qu'elle est raciste et antiféministe alors qu'elle croit être antiraciste et féministe.

De toute façon, tout cela sera réglé lors des prochaines élections.

Les hommes ou femmes politiques lucides et intelligents, s'ils ne font pas les choses par conviction, le font par un intérêt électoral bien compris.

Les partisans du multiculturalisme, des accomodements avec la stratégie de grignotage menée par les islamistes, seront quoi qu'il arrive balayés. Les trois quarts de l'opinion publique sont chauffés à rouge (chauffés à blanc ce sera pour la prochaine étape, quand par exemple un attentat sera commis et "réussi" contre une école, et les experts en matière de sécurité disent que ce n'est qu'une question que de temps et s'étonnent même que ce ne soit pas déjà survenu) contre les manifestations et revendications identitaires musulmanes séparatistes ou conquérantes.

Il y a ceux qui, comme Valls, Cazeneuve et Le Drian, incarnent assument assez bien que la France doit être défendue contre ce qui est un ennemi intérieur et qu'il faut livrer le combat identitaire.
Il y a ceux qui se font discrets parce que la couleuvre du revirement est difficile à assumer.
Et il y a les autres, les multiculturalistes tendance le parti de l'"Autre", qui seront balayés et resteront des curiosités de musée, bruyantes et prétentieuses parfois mais pour autant inaudibles, tout comme c'est arrivé aux indécrottables nostalgiques de Vichy et de Pétain.


À court terme oui. À long terme non. Plus on descend dans la pyramide des âges, plus on trouve des soutiens aux pratiques musulmanes rigoristes, non pas pour ce qu'elles sont mais simplement pour le principe au nom de l'idée (libérale/individualiste) que chacun a le droit de faire ce qu'il veut dans son coin, et que le bien collectif résulterait de la somme des intérêts particuliers.

J'avais d'ailleurs publié les résultats d'un sondage britannique l'illustrant, et qui recouvre parfaitement ce que je peux observer en France depuis des années. La jeunesse est profondément individualiste, plus encore que les générations précédentes, et refuse l'idée même de "bien commun". D'où par exemple la mutation du discours féministe dominant. Il y a encore vingt ou trente ans, les militantes posaient le bien des femmes comme cause supérieure à laquelle subordonner leurs comportements - et donc les militantes étaient invitées à remettre en cause leurs fonctionnements. Aujourd'hui une telle approche est perçue comme odieuse car remettant en question le sacro-saint "libre choix" qui est la valeur cardinale.

Illustration : récemment Caroline De Haas (qui a rejoint EELV pour la Présidentielle) a soutenu qu'éloigner autoritairement les femmes battues de leur conjoint-bourreau serait une "violence" au même titre que les coups. Epoque où cette "violence symbolique" que serait le paternalisme/autoritarisme est perçue comme aussi grave qu'une violence qui fait courir un risque vital direct. Autre illustration : le changement de discours sur la prostitution. La loi de pénalisation des clients votée en 2015 est à rebours de l'air du temps, et a été essentiellement portée par les "vieilles" militantes féministes et a suscité l'hostilité des "jeunes" plus attachées au "libre choix" (les déterminismes des choix sont bien évidemment éludés) qu'au bien-être collectif des femmes. D'ailleurs les opposantes à cette loi sont très souvent celles qui défendent le droit des musulmanes à porter telle tenue traditionnelle en toute circonstance.

Les moins de trente ans sont individualistes à un point que vous ne soupçonnez pas, ceci est appelé "tolérance" pour faire joli, mais n'est que le masque d'une indifférence des individus à l'égard de ce qui ne les concerne pas directement. C'est la victoire définitive de l'Extrême-Gauche 68tarde libertaire (dont beaucoup ont, par cohérence, basculé à Droite car c'était l'aboutissement logique de leur pensée) sur les vieux communistes jugés racistes et sexistes, car homogénéisateurs et jacobins. Cependant imputer la responsabilité exclusive de ce phénomène à ce bord-là serait une erreur et très malhonnête. Des mutations politiques et économiques venant de la Droite ont aussi contribué à ce que l'idéal collectif se volatilise. Je vais être un peu provocateur, mais grosso modo, si la jeunesse défie les valeurs des membres de ce forum, auxquels elle ne souhaite pas ressembler, c'est aussi parce que l'économie est brutale et n'offre que peu de place aux jeunes pour s'insérer.

Pour parler concrètement : les valeurs laïques/patriotes sont surtout défendues par des quadras/quinquas pavillonnaires de la classe moyenne, mais le blocage de l'ascenseur social, qui résulte des décisions politiques de cette classe (le soi-disant réalisme économique et les dogmes qu'il charrie : UE-totem, libre-concurrence, soumission/lâcheté face aux grands détenteurs de capitaux, etc.), provoque naturellement l'hostilité de ceux qui en subissent les effets. Pour parler plus crûment encore : si vous voulez que vos descendants adoptent vos valeurs et vivent comme vous, encore faut-il que vous leur laissiez la possibilité de le faire. Si on ne leur promet que de la sueur, des larmes, et des patates matin, midi et soir, ça va pas le faire. J'ajoute, et c'est un facteur crucial, que plus le monde paraît violent et angoissant, plus il est tentant de se recentrer sur soi (ou éventuellement une micro-communauté de semblables). Autre facteur crucial : l'impérialisme culturel anglo-saxon et précisément américain (très largement avalisé par la Droite) qui exerce une fascination sur les plus jeunes à travers les productions culturelles. Très concrètement, à force de regarder des séries américaines, les plus jeunes ont fini par en déduire que le pacte social US, ouvertement communautariste, et nettement plus respectueux et efficient que notre pacte social jugé ringard et raciste.

Dans ces conditions, l'atomisation de la société française en différents groupes souvent concurrents est irréversible, sauf à donner aux jeunes l'envie de renoncer à leurs valeurs libérales/individualistes au profit d'un intérêt supérieur. Le problème (et ce forum l'illustre bien) c'est que les "vieux" minorent le problème et surestiment leur faculté de persuasion (et aussi leur faculté de mobilisation dans la perspective d'un conflit). À court terme ils dominent démographiquement, électoralement, économiquement et politiquement. Dans une vingtaine d'années, ce sera moins le cas et plus leur conduite sera rude et hypocrite (républicanisme intransigeant dans les mots, adhésion aux thèses économiques les plus brutales et excluantes dans les faits), plus le rejet sera violent.


Je ne partage pas votre analyse sur les éléments que vous rapportez.

Pour la raison que la jeunesse est un état transitoire. Ce relativisme de certains jeunes sur le rapport aux signes ostentatoires d'islamisme correspond à leur age. Des qu'ils ont des gosses, ils changent d'opinion.

Si vous prenez un profil assez courant né au milieu des années 1950, cela donne souvent la trajectoire suivante : maoïste à 20 ans, centriste libéral façon Delors-Bayrou-Madelin à la quarantaine, et pensant aujourd'hui que sur les questions culturelles-identitaires ca commence à bien faire ces coups de boutoir islamistes et que sur ces sujets là le FN n'a pas tort, il faut mettre le holà.

Bref, une partie des jeunes qui votaient à gauche parce que jeunes ne votent plus à gauche quand ils avancent en âge.

Et pour le fait que la jeunesse actuelle est largement radicalisée mais plutôt vers l'autre bord : côté FN ou une abstention de colère ou d'indifférence qui risquerait plutôt de conduire les intéressés vers un vote de droite radicale s'ils sortaient de l'abstention. Ce sont qui ont une bonne situation matérielle qui votent massivement pour les partis modérés. Ceux qui n'ont pas une bonne situation pour diverses raisons (dont la panne de l'ascenseur social, la désindustrialisation et la concurrence des pays émergents) votent pour des partis radicaux et surtout pour le parti de droite radicale et sociale qu'est (ou du moins que prétend être) le FN.

Il y a eu un moment libertaire et relativiste correspond au triomphe des idées de 1968. Depuis une dizaine ou une quinzaine d'années, le balancier est reparti en sens inverse et si ces idées restent dominantes dans les élites médiatiques et universitaires, elles n'ont plus le vent en poupe dans l'opinion publique.


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 Sujet du message: Re: La Corse : quel avenir ?
MessagePosté: Jeu 8 Sep 2016 18:15 
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Les jeunes d'autrefois sont "rentrés dans le rang" car il y avait un rang dans lequel rentrer. Dans vingt ans, si on en juge par les mutations en cours, ce ne sera plus vraiment le cas.

Quant à l'opinion publique/électorale, la vérité d'un jour n'est pas forcément celle du lendemain, à la faveur de mutations sociologiques ou démographiques les choses peuvent basculer. En 1995 le FN et d'une manière générale l'Extrême-Droite apparaissait comme un bord politique de vieux barbons haineux nostalgiques de l'Algérie Française, associés à des jeunes brutaux et incultes. On pensait que l'Histoire, qui ne manquerait pas de tourner dans le bon sens (utopie européiste, discours sur le métissage bienfaisant, etc), reléguerait ce parti au rang de vestige obsolète. Vingt ans plus tard...

On ne prendra que trop tardivement la mesure des mutations structurelles favorisant l'individualisme. Les enseignants chevronnés ou même tout groupe au contact de la jeunesse ont beau nous alerter (beaucoup d'écrits sur la génération Y, concept un peu fourre-tout mais pas dénué de pertinence), on refuse de distinguer la spécificité des évolutions en cours. C'est un mouvement de fond qui a pour conséquence le rejet des appartenances subies et non-affinitaires. L'idée même de devoir au profit d'une collectivité non-choisie est en train de se disloquer car rien n'est structurellement fait pour créer du commun ou du liant entre les individus (au contraire les stratifications sociales/ethniques se renforcent). On se contente de gesticulations ou de coups de menton pour faire respecter un ordre jugé globalement injuste. Je note au passage que les opposants à toute loi sur le burkini me tiennent exactement le même discours que les partisans d'Uber : "Ca les regarde et ça leur convient, en quoi ça te dérange, on n'a pas à interférer".

Effectivement gageons qu'un certain nombre de ces libertaires recolleront au réel mais, tel qu'ils fonctionnent, tel qu'est l'air du temps, telles que sont les mutations économiques, politiques, ou technologiques (Internet renforce clairement le phénomène de recentrage sur soi et ses semblables) je vois plutôt se constituer des zones sécessionnistes de facto où se concentreraient les musulmans sur le modèle du Londonistan ou des communautés religieuses US. C'est d'ailleurs ce que désirent les salafistes "quiétistes" : des baronnies locales. Le reste de la population continuerait de procéder comme maintenant : tâcher de rester à distance, tant bien que mal, par des stratégies d'évitement liées au patrimoine ou aux revenus.


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 Sujet du message: Re: La Corse : quel avenir ?
MessagePosté: Ven 9 Sep 2016 12:56 
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Zadrobilek a écrit:
On ne prendra que trop tardivement la mesure des mutations structurelles favorisant l'individualisme. .

Je ne suis pas certain de bien comprendre, les facteurs essentiels ne me semblent pas bien identifiés ?
"mutations structurelles", pour moi ce sont les "mutations technologiques" qui sont le moteur.
La révolution technologique est un bouleversement total dont on a du mal à appréhender les conséquences qui peuvent être dramatiques. Tous se vautrent et s’empiffrent de nouveautés technologiques jusqu’à saturation, on assiste à une indigestion généralisée de technologie.
Qui met en garde contre les dangers du monde connecté, du téléphone portable et de l’intrusion d’Internet dans le domicile de chacun, qui ?
Qui essaye de contrer la prolifération incontrôlée de technologie, qui ?

Pour lutter contre les risques d’indigestion et d’empoisonement, il faut faire des mathématiques au plus haut niveau, chercher, inventer des armes technologiques pour se protéger,

ce n’est pas la nudité physique qui pose un problème, c’est la nudité de la vie intime et intellectuelle de chacun, la pensée n'appartient plus à l'individu.
Le stade physique est complètement dépassé, c’est de la décence intellectuelle qu’il faut se préoccuper.
Mais au lieu de lutter, on se gave de technologie, tous sans exception.

Concernant les jeunes, j’habite une partie de l’année à 50 mètres d’un lycée international, toutes les filles sont en short ou jupes courtes, les garçons ne semblent pas les importuner, tous ces adolescents me semblent heureux de vivre. Si il y avait un problème ce n’est pas au niveau des cuisses qu’il serait, il serait au niveau de leur téléphone qu’elles n’arrêtent pas de consulter.

Qui se préoccupe de la révolution technologique, qui ?
Qui fait de la recherche à ce sujet, qui ?
Les vrai dangers tout le monde s’en fiche, salafistes inclus tant qu’il peuvent répandre leurs idéologie avec la révolution technologique, ils se gavent de technologie eux aussi via les réseaux cryptés.
Notre salut viendra de la recherche et non des prières stériles.


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 Sujet du message: Re: La Corse : quel avenir ?
MessagePosté: Ven 9 Sep 2016 17:38 
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Kurnos a écrit:
Zadrobilek a écrit:
On ne prendra que trop tardivement la mesure des mutations structurelles favorisant l'individualisme. .

Je ne suis pas certain de bien comprendre, les facteurs essentiels ne me semblent pas bien identifiés ?
"mutations structurelles", pour moi ce sont les "mutations technologiques" qui sont le moteur.

La révolution technologique est un bouleversement total dont on a du mal à appréhender les conséquences qui peuvent être dramatiques. Tous se vautrent et s’empiffrent de nouveautés technologiques jusqu’à saturation, on assiste à une indigestion généralisée de technologie.
Qui met en garde contre les dangers du monde connecté, du téléphone portable et de l’intrusion d’Internet dans le domicile de chacun, qui ?
Qui essaye de contrer la prolifération incontrôlée de technologie, qui ?

Pour lutter contre les risques d’indigestion et d’empoisonement, il faut faire des mathématiques au plus haut niveau, chercher, inventer des armes technologiques pour se protéger,

ce n’est pas la nudité physique qui pose un problème, c’est la nudité de la vie intime et intellectuelle de chacun, la pensée n'appartient plus à l'individu.
Le stade physique est complètement dépassé, c’est de la décence intellectuelle qu’il faut se préoccuper.
Mais au lieu de lutter, on se gave de technologie, tous sans exception.

Concernant les jeunes, j’habite une partie de l’année à 50 mètres d’un lycée international, toutes les filles sont en short ou jupes courtes, les garçons ne semblent pas les importuner, tous ces adolescents me semblent heureux de vivre. Si il y avait un problème ce n’est pas au niveau des cuisses qu’il serait, il serait au niveau de leur téléphone qu’elles n’arrêtent pas de consulter.

Qui se préoccupe de la révolution technologique, qui ?
Qui fait de la recherche à ce sujet, qui ?
Les vrai dangers tout le monde s’en fiche, salafistes inclus tant qu’il peuvent répandre leurs idéologie avec la révolution technologique, ils se gavent de technologie eux aussi via les réseaux cryptés.
Notre salut viendra de la recherche et non des prières stériles.


Je vais donner quelques exemples concrets mais l'on pourrait écrire des pages entières :

- Tout d'abord les mutations économiques, avec une compétition généralisée et la disparition progressive des filets de sécurité depuis le backlash néo-libéral des années 80. Les mécanismes de solidarité/redistribution s'estompent, or ils garantissent du lien social. Plus les inégalités sont fortes, et moins les gens se mélangent, provoquant de fait un apartheid spatial puis mental. Ces mécanismes n'ont pas encore totalement disparu chez nous (mais ça ne saurait tarder, les LR qui vont sans doute prendre le pouvoir se surpassent dans la surenchère anti-sociale), toutefois les inégalités se creusent et sont excluantes. D'où l'attrait exercé par l'Oumma qui est une forme de solidarité alternative et qui est d'autant plus attrayante que l'Islam est posé comme l'ennemi principal de cette République haïe.

- Le danger absolu n°2 pour les membres de ce forum est le communisme. Or, il n'avait pas que du mauvais, et plus précisément dans le quotidien des gens des cités-dortoir dans les décennies qui ont succédé à leur édification. Le communisme proposait un idéal d'émancipation, d'amélioration des conditions de vie, et surtout une alternative aux cultures proposées par les généalogies (réelles ou fantasmées) des individus. Un horizon alternatif qui créait du commun avec les autres français, en somme, auquel absolument rien n'a succédé d'où l'anomie qui favorise le nihilisme, la violence et in fine la psychopathie. Ce n'est pas un hasard si les premiers mouvements "beurs" étaient laïques et volontiers assimilationnistes (car ils ont poussé sur ce terreau) et si les mouvements islamiste (salafistes ou autres) ont prospéré dans ces territoires abandonnés de l'ex-banlieue rouge dont les édiles ont troqué les idéaux d'émancipation collective au profit du clientélisme et de la compromission.

- Echo au premier point : le climat de compétition économique brutal n'incite pas les individus à la solidarité. D'où un rapport très particulier au travail de ce qu'on appelle par commodité "la génération Y", élevée dans la certitude du déclin occidental irrémédiable, jugée unanimement plus ambitieuse et individualiste que les précédentes, son faible attrait pour le syndicalisme malgré un environnement pro en constante dégradation, etc. Le mécanisme est simple : "La vie est dure, donc je vais penser à mon cas propre avant de me soucier d'autrui" ; autrement dit, le chacunsamerdisme. À cet égard, je me souviens précisément d'une interview de Raymond Barre qui se félicitait d'avoir introduit le CDD en 1979, avec pour finalité explicite de faire baisser le taux de syndicalisation. Craignant pour leur reconduction de contrat, ou certains de quitter l'entreprise, les salariés ne jugeaient plus opportun de se soulever collectivement.

- L'influence des programmes culturels anglo-saxons et notamment américains qui exercent une influence considérable sur les téléspectateurs. À force de voir des personnages de série américaine, de s'identifier à eux, on finit par vouloir en adopter les valeurs d'autant que les USA apparaissent (à tort ou à raison) prospères, puissants, dynamiques et inventifs - contrairement à cette France sclérosée qui paraît surtout vieille, gestionnaire et panurgiste. Kurnos, je doute que vos proches aient été entièrement soustraits aux programmes US, ne serait-ce que Friends ou les Simpsons par exemple (le second donne notamment une image attractive du progressisme US fondé sur l'individualisme et le communautarisme). Et si tel est le cas, vos proches incarnent l'exception.

- Sans parler de la "culture du narcissisme", titre d'un livre de Christopher Lasch (auteur également de "La trahison des élites" qui préfigurait des évolutions politiques effectivement constatées récemment) qui traite de la diffusion du narcissisme dans la culture américaine du XXè, culture qui influence très profondément la nôtre par subjugation. Son constat est implacable : l'individualisme triomphant rompt les liens de solidarités ancestraux et brise les processus de continuité historique (= on vit par et pour soi, et de préférence dans l'instant). Le résumé qu'en propose la notice wikipédia est limpide :

Citation:
Dans cette culture du présent, sans passé ni avenir, la satisfaction des besoins immédiats matériels ou affectifs, la recherche d’un bien-être ou tout du moins d’une impression de bien-être sont la priorité. Il en découle une civilisation thérapeutique centrée sur le moi, négligeant tout ce qui s’en éloigne, tout ce qui pourrait encourager au désintéressement personnel, à l’amour ou à l’altruisme. Dès lors se déploie une stratégie de survie - parfois déguisée en hédonisme - ainsi qu’un sentiment de danger, d’incertitude, d’inauthenticité, de vide intérieur, de solitude, dans un climat de « guerre morale » ou de guerre de « tous contre tous ».


Après, lutter contre ces phénomènes implique que la classe moyenne remette en question les choix politiques qu'elle a effectués depuis plusieurs décennies, ce qu'elle ne fera pas pour préserver son confort à court terme - quitte à léguer une situation apocalyptique à ses descendants immédiats. Un patriote authentique ne doit jamais oublier que la devise nationale comporte trois termes. Il est sans doute trop tard, cependant, pour infléchir des tendances à l'oeuvre depuis quelques décennies et dont l'aboutissement n'a pas encore été réalisé.


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 Sujet du message: Re: La Corse : quel avenir ?
MessagePosté: Ven 9 Sep 2016 22:35 
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Merci pour ces exemples.
Zadrobilek a écrit:
- Le danger absolu n°2 pour les membres de ce forum est le communisme. .

Tous je ne suis pas certain, on a tous besoin d’une petite partie d’idéal communiste qui est peut être à réinventer dans un contexte de robotisation inéluctable .
J’ai fait récemment une petite constat à propos du transport en ferry vers la Corse :
- j’ai connu l’époque ou il y avait quatre classes « étanches » de la première à la quatrième classe où l’on voyageait comme du bétail sur le pont par tous temps.
- actuellement la notion de classe n’existe plus, la circulation est totalement libre pour l’espace commun, par contre la différenciation entre riches et pauvres se fait au niveau des parties privatives et services optionnels. Il y a donc un espace vital de base commun confortable accessible à tous relativement bon marché qui « mélange » apparemment les riches et les pauvres.
Il est aussi très probable que les parties optionnelles payées par les riches permettent de diminuer le prix de base payé par les pauvres. C’est donc en ponctionnant habilement l’argent aux riches que l’on peut en faire bénéficier les pauvres qui ont l’impression de pouvoir à tous moments goûter à ces services optionnels … si ils en ont envie, on peut parfois préférer un sandwich maison à un repas gastronomique.

Zadrobilek a écrit:
Kurnos, je doute que vos proches aient été entièrement soustraits aux programmes US, ne serait-ce que Friends ou les Simpsons par exemple (le second donne notamment une image attractive du progressisme US fondé sur l'individualisme et le communautarisme). Et si tel est le cas, vos proches incarnent l'exception. .

Je ne connais de Friends ou les Simpsons que le nom, de mémoire je n’ai pas le souvenir d’en avoir vu des images ? mes enfants peut être ? certainement pas de façon assidue, je m'en serais souvenu.
Je fais une allergie à tous ces programmes destinés au formatage de la masse, il est possible que j’ai transmis cette aversion à mon entourage, j’ai la même réaction pour MS, Google, FB … ect, le refus de s’étendre sur un lit de Procuste. Souvent nous n'avons pas le choix pour la technologie, nous sommes bien sur un forum via Internet!.
J’ai peut être une certaine tendance au « Jihadisme » intellectuel scientifique et technologique. .

Ps : mon absence de formation sur ces sujets ne me permet pas de tout comprendre


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 Sujet du message: Re: La Corse : quel avenir ?
MessagePosté: Jeu 22 Sep 2016 08:57 
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Inscription: Mar 26 Aoû 2008 08:11
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Localisation: Capicursinu-Sophia
Concernant le port ostentatoire de vêtement à connotation religieuse, plus particulièrement en Corse :
Pour comprendre qu’il ne faut pas faire n’importe quoi n’importe où il faut se poser des questions élémentaires de bon sens.
Pensez-vous que des musulmans puissent ne pas dénigrer et chanter l’hymne Corse ?
L'hymne corse est à l'origine un chant religieux dédié à la Vierge.
A la fin du XIe siècle, l'évêque du Puy, Adhémar de Monteil écrit, en latin, le Salve Regina. Il deviendra l'un des chef de la première Croisade. Il meurt à Antioche en 1098.

Dio vi salvi, Regina

Acceptez et écoutez
Ô Vierge Marie,
Douce, clémente et pieuse,
Nos marques d'affection.

Sur nos ennemis
Donnez-nous la victoire ;
Et puis l'Éternelle gloire
Au Paradis.

http://www.lexilogos.com/corse_hymne.htm

Il est plus qu'urgent de se faire discrets et polis.


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 Sujet du message: Re: La Corse : quel avenir ?
MessagePosté: Sam 18 Nov 2017 08:30 
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Inscription: Dim 7 Sep 2008 16:55
Messages: 1370
Les événements de Barcelone sont suivis avec attention en Corse me dit on ....


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 Sujet du message: Re: La Corse : quel avenir ?
MessagePosté: Sam 18 Nov 2017 19:12 
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Inscription: Jeu 18 Mar 2004 00:16
Messages: 772
Je reste convaincu que le mouvement indépendantiste restera très minoritaire en Corse, sans jamais dépasser le niveau de vote qu’il a obtenu dans un contexte de très forte abst Aux législatives de 2017, pour la bonne raison qu’on ne prend jamais son indépendance quand on est pauvre et qu’on vit aux crochets d’un pouvoir central dont on bénéficie des transferts financiers massifs. Même chose dans les DOM-COM.

C’est dans les territoires/régions riches d’un pays que la volonté de sécession à plus de chances d’être très forte : Flandre, Catalogne, Italie du nord, Bavière, Californie, Texas, ... etc.


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