Narduccio a écrit:
Zadrobilek a écrit:
Voilà qui préfigure l'ambiance de ces prochaines années en France : la polarisation identitaire, grosso modo Zemmour vs Bouteldja/Assbague sur tous les sujets et sans aucune alternative possible.
Qui a créé cette situation ? Cette ambiance si ce ne sont ceux qui dénoncent ce qui déplait à l'image qu'ils ont de la France ... Entre autre, monsieur Zeemour et les Le Pen.
Narduccio a écrit:
Zadrobilek a écrit:
Voilà qui préfigure l'ambiance de ces prochaines années en France : la polarisation identitaire, grosso modo Zemmour vs Bouteldja/Assbague sur tous les sujets et sans aucune alternative possible.
Qui a créé cette situation ? Cette ambiance si ce ne sont ceux qui dénoncent ce qui déplait à l'image qu'ils ont de la France ... Entre autre, monsieur Zeemour et les Le Pen.
La comparaison a ses limites, mais la situation me fait songer à un couple dysfonctionnel. Dans un tel cas de figure, attribuer l'entière responsabilité à l'une des parties uniquement éloigne de la vérité (mais rapproche du confort moral). En l'espèce, les torts des français ont été :
1- de ne pas être aussi
colorblind que leurs grandes âmes le prétendaient. J'ai ainsi vu il y a quelques années, grâce aux archives de l'INA, une émission où Pivot recevait Angela Davis et où il se félicitait du faible racisme en France, en témoignait le parcours d'un Gaston Monnerville (également présent sur le plateau). L'espèce de fierté patriotique de Pivot était très malaisante quand on voit comment les choses ont tourné par la suite...
2- de ne pas avoir pris les options économiques favorisant l'insertion des nouveaux arrivants, les condamnant, ainsi que leurs descendants, à la stagnation et les exposant au sentiment de trahison et à l'hostilité. Pour un Mohed Altrad, combien d'individus à la trajectoire tout à fait opposée et qui, même avec les efforts les plus scrupuleux, n'ont aucune perspective d'ascension sociale ? Le modèle assimilationniste consiste aussi à ne pas rendre le choix de la France uniquement coercitif. Je parlais récemment d'un ami breton : si ses aïeux ont renoncé à leurs particularités culturelles, et notamment la langue, c'est parce qu'ils y trouvaient leur compte d'un point de vue socio-économique.
Bref, les français ont très exactement eu le comportement d'un mari lançant des injonctions impossibles à respecter, culpabilisant son épouse pour cela, et lui reprochant d'être hystérique par la suite. J'ai bien peur que la situation ne perdure lorsque j'observe les intentions de votes des catégories encore mobilisées électoralement - et qui ont la prétention d'être seules à représenter le peuple français. Toujours plus de brutalité socio-économique ne peut que susciter le rejet des laissés pour compte. Je le répète : tout comme n'importe quelle personne physique ou morale, la France ne peut être aimée que si elle devient "aimable", et si au surplus les français se montrent racistes, alors nécessairement les sécessionnistes identitaires seront attractifs.
Cependant, et pour être honnête, le phénomène du
white flight en France touche aussi et surtout des gens qui n'avaient pas forcément des griefs contre les non-blancs à la base. Concrètement (et pour ce que j'ai observé), et entre autres exemples, il s'agit pour des parents de soustraire leurs enfants à un contexte jugé nuisible pour leurs gamins, violent, sexiste, réac, voire antisémite. En gros : ne pas qu'ils se retrouvent avec des émules de ce Black M cité plus haut. Plusieurs femmes de mon entourage, nées vers 70-75, ont ainsi constaté que les ados contemporains se montraient nettement plus rétrogrades que dans les années 80-90 qu'elles ont connues, ce qui a tendance à activer une alarme quand elles sont mères de filles.
De fait, en adoptant/gardant ces particularités culturelles, beaucoup de non-blancs créent les conditions de leur rejet par des individus qui ne leur étaient pas initialement hostiles. Sans parler d'un phénomène qu'ils apportent/ont apporté et qui provoque un fort agacement : la résurgence du religieux. Non pas la piété discrète d'un individu avide de spiritualité, mais la version neuneue, prosélyte, ostentatoire, qui insiste sur les rituels (la lettre) plus que le symbole (esprit), basée sur le mimétisme et signe de ralliement tribal, et que le français moyen croyait appartenir aux manuels d'Histoire - ou au pire à des ultra-cathos folkloriques dont on se payait la fiole, l'espace d'un reportage TV.