Le sujet de "La France est elle raciste" deviendrait-il ; l'islam n'est pas compatible avec la France ? Des racismes, il y en a tellement que ce mot a perdu de son sens.Il m'avait semblé nécessaire d'oublier le concept même de race. Aujourd'hui, l'on parle davantage d'ethnie, d'allogène, d'autochtone, de "souche" bien que ce dernier mot ne soit pas confirmer d'un point de vue intellectuel. En 2016, on ne devrait pas parler de racisme, s'est un mot vieillit, archaïque. La France est elle islamophobe ? C'est un meilleur intitulé du sujet.
Cependant, cet archaïsme reflète à mes yeux une première cause profonde de cet état de fait, l'éducation des jeunes. Je trouve incroyable qu'un (e) adolescent(e) préfère se soumettre idéologiquement et philosophiquement à un gourou qui crêche à des milliers de km dans une entité culturelle diamétralement différente de la sienne. L'éducation, si souvent défendu dans ce forum, doit répondre de sa part de responsabilité. Une seconde cause profonde, je dirai la grande fracture entre les villes et les campagnes. Les populations immigrés s'installent de préférence dans les villes. Leurs descendants, s'y installent aussi, très majoritairement. Dans les villes ils y trouvent un tissu social et plus de chance d'accéder à des informations comme à un travail parce qu'il y a davantage d'offres d'emplois en ville et souvent, de bien utiles relais communautaires. A la campagne, il est plus difficile de trouver une forme d'organisation communautaire quand l'immigré n'est pas lui-même, le seul représentant d'une identité culturelle. Et sans le regard, sans "le poids de la tribu", il est devant cette difficile question, peut-on avoir un tissu social dans son environnement proche tout en perdurant l'héritage de ses ancêtres? D'un autre regard, de l'autochtone, cet individu immigré est il le représentant d'une communauté? Je souhaite souligner l'idée, à travers cette caricature de la fracture ville/campagne, qu'il est difficile de se représenter une communauté dans son ensemble à travers son environnement proche. Et par ce constat, le besoin d'avoir des outils d'analyse à même de crever les abscès de l'imaginaire, du fantasme. C'est pour cette raison qu'il me semble judicieux d'introduire la statistique ethnique dans nos données. Enfin, la troisième cause profonde à cette montée du racisme, je l'attribue à la chute de l'idéologie communiste parce que ; "La religion n'est que l'opium du peuple".
Les catalyseurs m'apparaissent être en premier lieu la lenteur médiatique à fournir une visibilité ethnique en adéquation avec les réalités statistiques. Argument qui peut être considéré sous un autre angle, l'impatience des diversités ethniques à se voir représenter dans les visibilités médiatiques. Ensuite, vous avez les "piqûres" médiatiques de personnages publiques, de Dieudonné à Sémmour, qui vous mettent les fagots pour le feu de la haine. Et enfin, le feu, des actes de guerre, sous la forme d'un terrorisme brutale, abjecte et honteux ; des innocentes victimes, des morts.
Du 11 septembre 2001 au 23 septembre 2016, un nouveau paradigme s'est installé dans la pensée majoritaire. Il n'y a pas si longtemps, on n'avait peur des rouges, maintenant, on n'a peur des verts. C'est un peu vite expédié, la réalité est plus complexe. La proximité avec des événements de cet ampleur m'amène à repenser au 11 septembre, les secousses et les modifications n'en sont qu'à leur début ; le racisme est à considérer au travers de cet ensemble. La France est pleine de préjugés et de français musulmans qui ne veulent pas être une caricature, juste bien dans leur tête et leur corps, comme d'autres avant, pendant et après eux.
_________________ "Heureux soit les fêlés car ils laisseront passer la lumière"Michel Audiard
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