Je suis assez déçu par la pauvreté des commentaires de la presse française sur la situation italienne. Rien à voir avec l'abondance des articles sur Trump ou Clinton. Pourtant l'Italie est un pays voisin.
À noter toutefois qu'à Rome, le M5S fait un raz de marée avec les deux tiers des voix. Même s'il y a des explications purement locales (corruption éhontée de l'ancien maire), c'est là un signal
http://www.francetvinfo.fr/monde/italie ... 07705.htmlAh si... J'ai trouve ça sur le site de l'obs.
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20 ... uvoir.htmlUne nouvelle façon de conquérir le pouvoir s’impose en Italie, qui n’a plus rien à voir avec ce qu’on a connu au XXe siècle et au début du XXIe. Finies les sections, les cellules, les unités locales. Finis les fonctionnaires de parti, les intermédiaires, les organigrammes. Finies les longues palabres pour élaborer un programme. Tout se joue désormais entre le leader charismatique et son peuple, dans un grand élan émotif.
Car le populisme est un rapport au peuple qui a été chamboulé. Stefano Folli, éditorialiste à la “Repubblica”, résume ainsi la nouvelle donne :“On lui parle, au peuple, mais on cherche à le deviner plutôt qu’à l’orienter. On cherche à répondre par avance à ses besoins supposés, à ses peurs, et à ses rejets.”
Comment s’étonner alors que des batailles fratricides entre les leaders de la gauche, ou entre majorité et minorité, mine le Parti démocrate ? Un sommet, encore impensables il y a seulement trois ans, a été atteint le 15 juin dernier. L’un des fondateurs du PD, Massimo d’Alema, s’est en effet vanté en public de “voter pour Raggi”, parce qu’il ne voulait en aucun cas donner son bulletin à un membre de son parti – le démocrate Roberto Giachetti en l’occurrence – espérant de la sorte mettre en difficulté le secrétaire général Matteo Renzi, Président du Conseil, et le faire chuter…
Sur ces décombres avancent inexorablement les mouvements qui vivent sur “la peur des flux migratoires, le rejet des instances européennes et une méfiance atavique envers les classes dirigeantes”. Avec la complicité de “la gauche de la gauche”, comme dit le sénateur Emanuele Macaluso. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes, clairement explicité dans le Parti démocrate italien, que de voir une gauche de gouvernement qui s’autodétruit à peine est-elle arrivée au pouvoir. Faisant elle-même le lit des populismes.
Seul vrai problème, souligne Emanuele Macaluso, 92 ans, que tout le monde considère comme un “sage de la politique” : les populistes sauront-ils cesser d’être subversifs lorsqu’ils seront aux leviers de commande ? Le laboratoire italien pourrait donner une première réponse dès lundi.