Dupleix a écrit:
On a eu une crise des dettes souveraines, pas une crise de l'euro.
A l'époque on a parlé d'une « crise de l'euro ». Elle résultait du problème des dettes souveraines.
Dupleix a écrit:
J’ai dit (et je le maintiens) que l’Euro a la confiance des acteurs économiques. En l’occurrence, des acteurs qui agissent sur les marchés financiers (banques, fonds d’investissements et notamment banques centrales puisque l’Euro est la deuxième monnaie de réserve dans le monde).
Alors on se demande pourquoi les experts nous ont expliqué — pendant l'année 2011 — que l'euro avait une forte probabilité de disparaître dans les 12 mois suivant.
Même Jacques Attali avait évoqué le risque de voir disparaître l'euro.
La « confiance des acteurs économiques » n'avait pas empêché la crise des dettes souveraines en Grèce, Portugal, Irlande.
On peut dire que la « confiance des acteurs économiques » n'était pas au rendez-vous en 2011-2012.
Dupleix a écrit:
J’ai dit (et je le maintiens) que l’Euro a la confiance des acteurs économiques. [...] Selon moi, cela ne contredit pas le fait que « Mario Draghi a sauvé l’euro en 2012 », car comme l’a montré Narduccio, cette phrase choc masque une réalité complexe.
Vous avez mal interprété le message de Narducio. La réalité décrite par Narduccio signifie que Draghi n'aurait pas pu sauver l'euro en juin 2012 si l'euro avait disparu l'année précédente. En effet il est impossible de sauver une monnaie lorsqu'elle n'existe plus (c'est une tautologie).
Dupleix a écrit:
Soyons concrets. Une monnaie qui n’a pas la confiance des investisseurs, c’est par exemple le baht thaïlandais en 1998 ou le peso mexicain en 1994. Les investisseurs retirent massivement leurs capitaux, la banque centrale n’a pas les moyens de maintenir le taux de change de sa monnaie, et cela conduit à la dévaluation. Ou bien, la livre sterling, la peseta et la lire italienne en 1992 : les spéculateurs pensent que la monnaie est surévaluée et que la banque centrale n’a pas assez de devises pour la défendre, et cela aboutit de même à une dévaluation.
La crise thailandaise en 1997 est moins grave que la crise en Europe en 2011-2012. La dévaluation du baht a permi à la Thailande sortir de sa crise économique. Dans l'Europe, la Grèce, le Portugal et l'Espagne ne pouvaient pas dévaluer en 2011 puisque la peseta n'existe pas, l'escudo n'existe pas. A la fin des années 1990, ces pays ont décidé de renoncer à leurs monnaies nationales pour être dans la monnaie unique (euro).
La crise asiatique (1997-1998) illustre à merveille qu'une monnaie "stable" n'est pas une fin en soi. Quand la dévaluation permet de sortir de l'impasse, alors mieux vaut accepter de dévaluer.
La dévaluation de la livre sterling en 1992 a permis à la GB de sortir de l'impasse où elle se trouvait. Ce fut une atteinte au prestige de la GB, mais la situation économique s'est rétabli.
Si l'Euro n'avait jamais existé, les pays fragiles (Grèce, Portugal, Espagne, etc.) auraient dévalué leur monnaie par rapport au mark pendant la crise économique qui a suivi la terrible récession en 2008-2009. Ainsi les pays fragiles auraient sans doute vécu une récession moins sévère et moins longue.
Dupleix a écrit:
Soyons concrets. Une monnaie qui n’a pas la confiance des investisseurs, c’est par exemple le baht thaïlandais en 1998 ou le peso mexicain en 1994. [...] Il n’y a pas eu de mouvement de ce type, à cette échelle, sur l’euro.
C'est une tautologie. L'Euro est une monnaie qui fluctue sur le marché des changes. Il n'y a pas de taux de change fixe entre l'euro et les autres monnaies : US dollar, dollar canadien, livre sterling, yen.
Le mot "dévaluation" a un sens. Il n'est pas synonyme de dépréciation du change.
Le mot "dévaluation" n'a pas lieu d'être quand on parle d'une monnaie telle que l'Euro.
Existera-t-il un taux de change fixe entre l'Euro et le Dollar ? On n'en est pas encore là. Et ce n'est pas forcément une bonne idée.
Dupleix a écrit:
Pour ma part, je suis persuadé que, hors de l’euro, des pays comme l’Espagne, l’Italie ou la France auraient subi bien plus durement les effets de la crise car la marge de manœuvre de leur banque centrale aurait été bien plus faible que celle de la BCE et cela aurait fini avec des dévaluations, voire des défauts sur la dette.
A cause de la monnaie unique en Europe, l'Espagne et l'Italie n'ont pas eu la chance de dévaluer. Une dévaluation n'aurait pas eu que des avantages, mais cela aurait sans doute été préférable à des politiques d'austérité qui furent très douloureuses pendant la crise européenne.
Une politique d'austérité est moins douloureuse quand la dévaluation permet de soutenir les exportations (ce qui soutient la croissance économique).
Vous dites que l'Italie et l'Espagne auraient fait défaut sur la dette. Ce n'est pas certain.
Quant à la France, je pense qu'elle aurait eu les mêmes performances économiques que la GB.
Dupleix a écrit:
Tout d’abord, afin de vous apaiser car je vois que vous y tenez absolument : oui, Mario Draghi a sauvé l’euro en 2012. Voilà, c’est dit.
Cette affirmation est en contradiction avec le reste de votre analyse.
Dupleix a écrit:
Vous avez répété x fois plus haut que « l’euro aurait disparu à l’automne 2012 si Draghi n’avait pas fait ce qu’il a fait ».
Vous avez accepté le constat d'un "Draghi qui a sauvé l'euro". Cela équivaut à dire que l'euro aurait disparu sans l'initiative de Draghi.