marc30 a écrit:
Je ne trouve pas de position de Macron sur la politique étranger. Qui peut m'aider ?
Vous qui suivez de très prêt le monde politique français, vous devriez le savoir... Sur de nombreux sujets Emmanuel Macron a déclaré être à l'écoute des français et des membres de son mouvement. D'ailleurs, cela a déjà créé des malaises lors de réunions d"En Marche". De nombreuses personnes pensaient arriver et trouver un programme tout fait où ils n'auraient qu'à adhérer ou s'opposer. Au lieu de cela, on leur demande de s'exprimer et de dire ce qu'ils pensent des divers sujets. Voire de proposer des solutions. Et puis, comme dans toutes les réunions publiques, on se rend vite compte que seules quelques individualités fortes accaparent le temps de parole. Alors, soit ils disent ce que pense la majorité de la salle, et ça ce passe bien. Soit, ils ont des avis divergents et la polémique s'installe.
Donc, vu d'aujourd'hui, la position de Macron sur la politique étrangère devrait être celle de son mouvement et elle est en cours d'élaboration.
C'est un schéma qu'on trouve pas mal dans le monde de l'entreprise. On fait des réunions pour décrire les problèmes. Éventuellement, on peut proposer des pistes d'amélioration. La direction choisit celles qui semblent les plus pertinentes et choisit de les travailler. Puis, on fait des réunions-ateliers, où l'on présente d'abord ce sur quoi on va travailler, puis on présente, au sein des ateliers, les stratégies envisagées. On laisse les gens débattre. C'est pour cela que ça doit être fait en petits groupes, donc en atelier. Il y a eu des tentatives pour réaliser cela en viséoconférence ou en audioconférence et ça fonctionne nettement moins bien. Après, ceux qui doivent élaborer les solutions se remettent au travail. On peut recommencer le processus des réunions de travail autant de fois qu'il est nécessaire pour la réussite du projet. Puis, à la fin, on fait une grosse réunion pour annoncer le plan issu de tout ce travail commun.
Alors, il y a de nombreuses critiques sur des démarches de ce type. D'abord, c'est un processus lourd avec de nombreux renoncements au fur et à mesure que l'on se rend compte que certains YAKA ne sont pas aussi facile que cela à mettre en œuvre. Ces renoncements viennent aussi du fait que l'on cherche aller au plus efficaces. Donc, on va déterminer les 20% de projets qui devraient amener les 80% de bénéfice. La démarche se comprend, mais les porteurs des projets non-éligibles ont tendance à se mettre en repli et à s'estimer non-écoutés. Voire à prétendre que de toutes façons, cela était déjà joué d'avance.
Je participe à un projet de ce type. Il dure depuis 2012 et devrait apporter un gain de productivité assez conséquent pour mon entreprise. Il y a eu plusieurs erreurs de stratégies (on a choisi, entre autre, un fournisseur qui s'est avéré ne pas répondre à nos attentes, d'où un retard de 18 mois dans le déploiement des solutions). Il y a des réunions ateliers tous les 15 jours à Paris... C'est chronophage et il y a des gens qui se démotivent car ils ont l'impression de perdre 2 jours pour aller changer la place d'un mot dans une des 2 ou 3 phrases du compte-rendu. Donc, cela est frustrant et entraîne de la désaffection qui peut se communiquer à tout le service d'origine des ces personnes. Puis, il y a la masse des gens qui vont quitter le processus car ils sont déçus que l'on n'a pas choisit la seule bonne solution : celle qu'ils proposaient. Bref, en tout, nous étions 80 à l'origine, nous sommes environ 10 qui reste du noyau primitif. Mais, environ 10 de ces personnes ont été remplacées à cause de départs à la retraite. Donc, les vrais déçus doivent être "seulement" 60.
Je me suis étendu là-dessus, par pour étaler mes états d'âmes, mais pour faire comprendre les dangers de la méthode. Au début, elle soulève un grand enthousiasme, car les gens ont l'impression qu'on les écoute enfin. Après, l’enthousiasme faiblit, faiblit, faiblit .... S'ils mènent bien leur projet, les gens d'En Marche seront en plein dans la phase d'adhésion maximale au projets élaborés vers la fin du printemps 2017. C'est l'effet recherché. Mais, s'ils le gèrent mal, la désaffection risque de débuter plus tôt et cela va poser problème à la candidature Macron.