Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Le problème essentiel dans l'UE, c'est qu'il n y pas de confiance entre les pays. Qui peut garantir aus pays du Nord que la Grèce ou l'Italie seront encore des membres de l'UE dans cinq, dix ou 30 ans? On a vue qu'il est possible du sortir de l'UE, même sans accord, c'est-à-dire même sans payer ses obligations financières. Or, on fait des dettes ensemble, mais qui payera quand un pays décide de sortir?

Un sujet souvent discuté en Allemagne, c'est le TARGET2, un système de paiements des banques centrales de la zone euro. L'imbalance dans ce système est catastrophique; par exemple, la banque centrale allemande a des créances d'environ 1.000 milliards d'euros contre les autres banques centrales. Personne ne sait qu'est-ce qui se passerait si un pays membre (comme l'Italie) sortait de l'euro...

L'Italie et la Grèce n'ont aucun intérêt à sortir de l'Europe. Si le RU a pu le faire c'est qu'il n'utilise pas l'euro, et que ses finances étaient relativement solides.

Après, savoir où on en sera dans 30 ans...

Les sondages actuels suggèrent que le risque d'un "Italexit/ Quitaly" est réel.


https://www.la-croix.com/Monde/Europe/L ... 1201090399

Il n'est pas possible pour un État des États-Unis de sortir de l'union, ça a éte réglé dans les années 1861-65. Je ne sais pas en ce qui concerne la Suisse. En tout cas, même dans ces États fédérés, si un État membre est en faillite, il n'y aura pas de renflouement.

Oui, c'est la faute aux mouvements qui expliquent que tout ce qui va mal en Italie est la cause de l'Europe. Mais, s'ils ouvraient un livre d'histoire, ils pourraient se poser la question suivante : pourquoi l'Italie actuelle a les mêmes problèmes structurels que celle d'avant l'Europe ? Pourquoi son industrie est toujours à la recherche de capitaux pour se développer. Ce problème existait déjà au lendemain de la PGM ... Il y a un siècle. Alors, on a trouvé un bouc émissaire très utile car on peut le charger de tous les défauts et qu'il ne se défend pas. Mais, les italiens qui sont des les couloirs du pouvoir savent la réalité des choses, même si publiquement ils disent l'inverse.

C'est cela que je dénonce tout au long de mes interventions. L'UE est le boucs émissaire idéal. A tel point que de nombreuses personnes se sont convaincues que cela devait être à raison. Historiquement, je ne trouve pas un seul exemple de bouc émissaire à 100% coupables de ce dont on l'a accusé. Je pense qu'on peut même descendre à une responsabilité de 10%, voire moins. Parfois, il n'est même pas responsable de rien de ce qu'on l'accuse. Une fois qu'on aura sacrifié le bouc émissaire, on se retrouver, au mieux, avec les mêmes problèmes, au pire avec encore plus de problèmes à résoudre.

Le taux d'épargne est très bas en Italie, le gouvernement ne peut donc pas orienter celle-ci vers les entreprises.

https://fr.statista.com/statistiques/56 ... -le-monde/

Oui, et quelque part, c'est structurel car cela est un problème qui existe depuis longtemps. Je vois dans ma famille qu'ils n'ont pas les mêmes habitudes que celles qu'on a en France. Surtout les habitudes d'épargne. En France, depuis 40-50 ans, ceux qui veulent réaliser le rêve d'avoir leur maison, commencent à mettre de l'argent de coté dès qu'ils commencent à travailler. En Italie, on achète très vite un logement. Et puis, on va l’agrandir, ou déménager pour en acheter un autre. Enfin, pas tout le monde.

Mais, il y a d'autres cas particuliers. J'ai un oncle entrepreneur. Il a participé à la construction de grands ensembles. Il a accepté qu'une partie des sommes qui lui étaient dues le soient en appartements qu'il a loués ou revendus. C'est même une pratique assez répandue. J'ignore si cela fonctionnerais en France. Si je me fais promoteur immobilier et que je dise à l'entreprise de maçonnerie, 20% des sommes que je vous dois, je vous payerais en vous donnant 2 ou 3 logements....

J'ai l'impression que l'Italie du Nord va très bien - en fait, mieux que la plupart des régions de la France et de l'Allemagne, à l'exception de Paris et, peut-être, de certaines régions de l'Allemagne du Sud.

En outre, pourquoi les Italiens sont-ils convaincus que l'aide externe est une solution pour leurs problèmes, pendant qu'ils peuvent observer dans leur propre pays que cela ne fonctionne pas: L'Italie du Sud est encore une catastrophe économique, en dépit de tous les transferts financiers de l'Italie du Nord envers le Sud pendant nombreuses décennies.

Il y a eu des transferts financiers, mais pas de réelle volonté de changer les structures du pays. Les italiens du nord ont globalement fait ce qu'on fait en Afrique, ils ont construit des routes, des hôpitaux, des écoles, des universités. Il y a eut quelques tentatives de construire des usines. Mais c'étaient surtout des usines de montage car il n'y avait pas le tissus de sous-traitants comme il peut en exister en Italie du nord ou autour des pôles industriels français.

En fait, implanter une usine hors-sol ne sert pas à grand chose, si tout est importé d'ailleurs. En plus, la société italienne était une société de classe. Et cela se voit surtout dans le Sud. Un fils d'artisan qui serait obligé d'aller travailler en usine ... Sa famille vivrait cela comme un déclassement social. Et puis, il y a eut un autre problème, ceux qui voulaient travailler et gagner de l'argent, savaient qu'il fallait aller au nord. Les "maghrébins" des usines turinoises, ce sont les italiens du Sud. Méprisés au nord, quand il rentraient pendant les congés chez eux, ils jouaient les grands grâce à l'argent gagné, en aidant les cousins qui ne travaillaient pas au Sud. Puis, ils retournaient trimer en usine. La société méditerranéenne est une société du paraitre.

Avec un taux d'épargne aussi bas, il est difficile de faire une relance par la demande, sauf à distribuer du pognon gratuit.

Une relance par l'offre est tout aussi aléatoire, puisque les ménages n'ont pas de quoi dépenser plus, il faut donc compter sur un surplus d'exportation, ce qui n'est pas gagné d'avance en période de pandémie.

Une mise au pas de l'économie grise qui est, je crois, fort importante tuerait celle-ci. Une solution serait une baisse des prélèvements obligatoires qui permettrait à cette économie de rentrer dans le système, ce qui lui donnerait l'occasion de se développer au grand jour. Ce serait gagnant gagnant, l'Etat perdrait des recettes fiscales qu'il compenserait par une plus large assiette fiscale, et les entreprises grises trouveraient un terrain plus favorable à leur expansion.

Ceci étant pure spéculation de ma part, bien entendu.

La pandémie, en fragilisant le petit commerce, a renforcé le contrôle par la mafia de celui-ci : korii : Fabrice Rizzoli: «La mafia sort renforcée du Covid».

En fait, la mafia exploite les italiens les plus pauvres. Eux, pensent qu'elle les aide à survivre, car ils reçoivent peu d'aides par ailleurs. Mais, comme la mafia détourne aussi les aides gouvernementales, ce qu'elle avance d'une main, elle le récupère au centuple.