Citation:
J'insiste sur ce point. C'est pessimiste, et même très pessimiste, de penser que ce processus est inévitable. Je considère qu'il n'y a pas de fatalité.
Arkoline, la question n'est pas de penser, mais de constater. Prenez le problème qui suit : l'école n'arrive pas à combattre les inégalités éducatives et scolaires des élèves qui la fréquentent. D'où viennent-elles alors d'après vous ? Des familles, non ?
Ou alors pensez-vous que l'école française produit elle-même ces inégalités ? Je ne l'espère tout de même pas.
Citation:
Cette belle réussite a-t-elle été facilitée par le fait que les autochtones sont largement majoritaires et que la population n'excède pas 5 millions d'habitants ? C'est possible, mais ce n'est pas le facteur principal.
C'est même certain ! Des classes homogènes de moins de 19 élèves avec des moyens placés où il faut, des journées de travail plus nombreuses et moins longues c'est déjà une somme d'avantages considérables par rapport à la France.
La Finlande n'a pas eu à alphabétiser une dizaine de millions de personnes d'origine étrangère, la France oui.
Faites un tour dans un CE2 de 28, où se trouvent 3 primo-arrivants - ce qui est très fréquent dans les régions frontalières et les pôles économiques métropolitains (Paris, Lyon, Marseille, Lille, etc.) -, dans laquelle L'enseignant devra passer plus de temps avec ces élèves et devra, la plupart du temps, laisser les autres, parfois en difficulté, en autonomie.
Si vous ne voyez pas là un problème de l'ordre du
défi et une inégalité flagrante avec la Finlande, ou les pays scandinaves - la Finlande n'est pas scandinave au passage... - (sauf la Suède qui a une place particulière), je ne sais pas ce qu'il vous faut !
Encore une fois, on ne peut comparer ces pays avec les seuls chiffres de ce classement international, qui ne prend pas en compte divergences et fractures des populations. Or, c'est ce qui compte et qui n'apparait nulle par dans les explicitations de ces "études".
Citation:
on peut considérer que la faiblesse des inégalités scolaires au Canada et dans les pays scandinaves résulte d'une politique volontariste pour faire réussir la plupart des élèves y compris ceux qui sont issus des familles immigrées
Avez-vous seulement vu comment l'immigration - largement freinée actuellement - est gérée au Canada ?
Il faut arrêter deux minutes avec le Canada et la Finlande et les prendre comme des modèles à imiter, cela en devient limite pénible.
Ces population du point de vue des structures familiales sont nucléaires et inégalitaires, avec une natalité en baisse, ce qui n'est pas le cas de la majorité des familles françaises (nucléaires égalitaires, souches ou communautaires).
Quant au fameux
bien-être, je pense qu'il est très difficile à mesurer dans l'école : c'est quand l'enseignant n'est pas exténué par les fatigues multiples et les tracasseries administratives ? Lorsque les élèves ont déjà mangé le matin en arrivant à l'école ? Lorsqu'ils entendent parler autre chose que du chômage et de l'augmentation du prix de l'essence à la maison ? Et dans quelle langue pour commencer ?
Bref,
ce classement PISA est à minorer largement et la recherche d'une recette magique dans un modèle étranger également. Les tailles et les structurations des populations sont trop différentes pour entrer dans ce jeu à deux sous, qui nous fait oublier où sont les vrais difficultés.
Un enseignant français les voit au quotidien, il n'a pas besoin de donneurs de leçons brandissant des chiffres - généralement pour baisser encore plus les moyens alloués - pour savoir où cela "casse".
Je ne vous vise pas Arkoline en écrivant cela. C'est un agacement passager, mais profond, contre la "soupe médiatique" que l'on peu lire ou entendre ces derniers temps au sujet de l'école française et des autres populations en réussite.
On peut ajouter les études PIRLS également, qui confortent ce que nous constatons sur le niveau des élèves français - en pire, puisque les élèves testés sont en cycle 3 (CM1).
Je ne pense pas, malheureusement, que cela change grand chose au problème : l'école française va mal, parce que la société française va mal. L'école est son simple miroir. C'est la société qu'il faut faire évoluer et espérer dans l'avenir et non l'inverse.
Les modifications à faire sont simples au niveau de l'école : je les ai rappelées dans mon message précédent.
Les techniques enseignantes sont proches dans les pays européens, ce n'est pas là qu'il faut forcément faire quelque chose, mais dans le fonctionnement de la "superstructure".
Citation:
Contrairement à certains pays de l'Ocde, la France s'est obstiné à garder des méthodes qui ne permettent pas de "casser" la corrélation entre origine sociale et performance scolaire, ainsi que la corrélation entre le capital culturel et la performance scolaire.
Nous y voilà... à quelles "méthodes" faites-vous allusion ici ? Pourriez-vous préciser ?
Citation:
Il n'est pas certain que les inégalités de patrimoine soient considérablement plus fortes en France que dans les autres pays.
Encore une fois, ce n'est pas ce que j'ai écrit. J'ai simplement constaté que depuis plus de 25 ans la France a pris un chemin qui ne caractérisait pas ses politiques publiques du siècle passé et ses velléités d'égalité universelle, c'est tout. Elle est devenue inégalitaire dans ses actes (toujours pas dans les discours et c'est bien là que ça cloche pour les quidams).
Je ne faisais nullement allusion aux autres pays, le plus souvent de tradition inégalitaire (anglo-saxons et asiatiques surtout).
Citation:
La plupart des pays de l'Ocde ne sont ni anglo-saxons ni asiatiques.
Vous parlez de qui alors dans vos comparaisons ?
Des pays slaves ? En dehors de la Russie, ils sont en suicide démographique et perdent annuellement une quantité incroyable d'habitants - avec en prime des conservateurs xénophobes au pouvoir, freinant tout flux migratoire. Délicat encore de comparer ici...
Citation:
Par ailleurs, je vois une contradiction dans votre propos : vous dites [/i]"c'est pour les riches"[/i] et vous dites que l'on corrige les inégalités. Ou bien j'ai mal compris la phrase qui est écrite.
J'ai juste voulu rappeler que dans ces pays ce sont les familles qui corrigent elles-mêmes les carences de l'école publique en payant des cours privés. Ce point ne se remarque plus après dans les enquêtes internationales, ayez au moins l'honnêteté de le reconnaitre.
En France cette pratique est bien moins répandue, car il y a une foi, tout relative, dans le système public, même si cette dernière s'étiole.