pierma a écrit:
Peut-on dire que la situation se dégrade de plus en plus sur le point du maintien de l'ordre - à supposer qu'on puisse parler d'ordre
- et que ça va en s'amplifiant ?
Sur quelle échelle de temps ? La question que je pose n'est pas anodine, si on prend le nombre de policiers "morts en service" ou assimilés. En fait, certains hommes politiques ont mis en avant que ces dernières années on a vu une montée des policiers morts en service. D'autres ont pris des échelles de temps plus grandes. Dans les années 70-80, il y avait beaucoup plus de morts annuels dans les forces de l'ordre que maintenant.
Alors, les explications de la baisse de cette mortalité ne tiennent pas compte de la baisse de la violence dans la société civile, car contrairement à ce que croient beaucoup de monde, hors actes de terrorisme, elle est très basse. Il y a en fait des causses multiples. On a changé les règles d'engagements, les forces de l'ordre en intervention sont nettement plus visibles que par le passé. Et c'est en partie cela qui explique la baisse de la mortalité. Un exemple simple, lors d'interventions sur la voie publique, les forces de l'ordre font souvent comme les intervenants sur les autoroutes : ils placent un fourgon en avant de la zone où il interviendront en tant que piétons. Donc, si un véhicule-tiers est surpris par l'intervention, il s'encastre dans le véhicule et ne fauche pas tous les piétons... C'est un exemple, et il y a des cas récents où des policiers ou des gendarmes se sont faits faucher ... malgré la présence du véhicule-tampon.
En tant que responsable de la sécurité d'une équipe de travail, je pense que le discours "c'était pire en telle année ...", n'est pas entendable. On se doit d'améliorer la sécurité du travailleur, c'est ce qui est marqué dans la loi et c'est valable aussi bien pour les policiers que pour les manœuvres sur les chantiers, ou ... Donc, oui, les policiers ont raison de se référer aux meilleures années. Ensuite, il convient de comprendre pourquoi la violence subie augmente et les raisons en sont multiples. Un cas récent me permet d'en expliciter une. Les forces de l'ordre sont intervenues pour disperser une "teuf" à Redon. Bien entendu, cela s'est terminé avec des affrontements, un jeune teuffeur a perdu sa main et il y a eu 5 gendarmes de bléssés.
La rave-party avait été interdite par les autorités administratives, ce qui n'a pas empêché le rassemblement. Les gendarmes sont intervenus, et pour une fois, à la place de saisir le matériel, ils l'ont détruit ! A lire les articles de presse, on se rend compte d'une complète incompréhension entre les différents partis concernés. Du coté des forces de l'ordre, le respect de l'ordre public était menacé et ils ont fait le nécessaire pour faire cesser le trouble. Du coté des festivaliers, c'est l'incompréhension la plus complète. Ils estiment être dans leur bon droit. D'accord, ils s'attendaient à devoir passer quelques heures en cellule. D'accord, ils s'attendaient à ce que leur matériel soit saisi ... avec une forte possibilité de restitution. Ce qui permet de continuer un certain temps ce jeu du chat et de la souris. A les entendre, ils sont dans leur bon droit.
En fait, les 2 camps pensent qu'ils étaient dans leur bon droit, et c'est ce qui explique le déchainement de violence. Quelqu'un de sensé pourrait penser qu'il y a beaucoup de coups de pieds au cul qui se perdent, mais qui doit les distribuer ?
https://www.ladepeche.fr/2021/06/22/rave-party-a-redon-lincomprehension-des-fetards-apres-la-destruction-du-materiel-a-coups-de-hache-par-les-forces-de-lordre-9623603.phphttps://www.lunion.fr/id267139/article/2021-06-19/dispersion-dune-rave-party-en-bretagne-un-jeune-de-22-ans-perdu-une-main-5https://www.20minutes.fr/societe/3065747-20210619-rave-party-redon-trois-enquetes-ouvertes-apres-affrontements-entre-teufeurs-forces-ordre