Bergame, en démocratie, un vote chasse l'autre.
Le candidat Sarkozy avait très clairement indiqué qu'il ferait quelques modifications superficielles au traité et qu'il le ferait ratifier sans référendum. Très clairement.
Les électeurs qui avaient voté NON en 2005 et qui ont cependant voté pour lui en 2007 au second tour (ils sont nombreux) n'étaient pas obligés de le faire. Ils ont soit changé d'avis entre temps (comme les irlandais, ce qui en passant permet de largement relativiser le caractère sérieux du référendum), soit ils ont jugé que ce sujet européen était peu important en regard du choix du dirigeant, auquel cas, si le sujet est mineur et peu important, le fait de revenir sur le vote de 2005 est également mineur et peu important.
La démocratie, contrairement à ce que vous semblez croire, ce n'est pas une religion. Vous parlez de l'adoption du traité de Lisbonne comme d'un blasphème. Ce n'est pas un registre d'expression qui a sa place dans le débat démocratique et fondé sur la raison.
L'adoption du traité de Lisbonne correspond à la volonté du peuple français, c'est comme ça. (Et d'ailleurs, les sondages confirmaient une majorité pour le ratifier ; les mêmes sondages qui avaient si précisément prévu les résultats de 2007).
Par ailleurs, le référendum est une procédure éminemment anti-démocratique et absurde. L'expérience montre que, en France, la campagne électorale est toujours d'une démagogie sans nom, bien pire qu'une élection présidentielle ou législative (sauf sur des questions consensuelles comme la Calédonie ou le quinquennat), et que les électeurs votent selon d'autres enjeux que ceux de la question posée.
Quant à la dernière phrase de votre réponse à Narduccio, elle est grotesque.
Bergame a écrit:
Non, sérieusement, est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous dites ? Lorsqu'un chef politique, en Afrique ou ailleurs, ne respecte pas le résultat d'une élection, ça vous semble un acte démocratique ?
1) Le référendum n'est pas une élection ; personne n'a été élu suite au vote sur le TCE. La nuance n'est pas que rhétorique ; elle est de taille, et je m'étonne que quelqu'un d'aussi pointilleux que vous commette cette confusion,
2) De même, pour préciser votre propos, au lieu d'une généralité vague et non factuelle, pouvez-vous nous citer le cas d'un dirigeant d'Afrique ou d'ailleurs qui aurait annulé le résultat d'un référendum après avoir été lui-même élu en disant clairement qu'il annulerait ce référendum ; cela étant suivi de l'indignation outragée de nos démocraties à nous ? Cela nous permettrait de parler de faits précis, plutôt que d'imputations théoriques.
3) Cette référence spontanée à l'Afrique est intéressante. Doit-on comprendre que dans votre esprit, la démocratie est une notion trop compliquée pour les africains ?