Txomin a écrit:
Il faut comprendre le sens de l'histoire.
Manifestement vous ne le comprenez pas.
Votre discours est purement et simplement idéologique, et ne reposant sur aucune réalité concrète. Par cette caricature, il faut tout de même vous remercier de mettre en évidence ce que précisément il (nous) faut dénoncer puis combattre.
Partout dans le monde, et j'insiste, les nationalismes se renforcent. Entre autre à cause de la crise de système à laquelle nous sommes confrontés, et qui démontre les limites du néolibéralisme qui sous-tend ce "modèle". L'Europe telle que vous la fantasmez n'existera définitivement que dans vos chimères discursive. La réalité du monde tel qu'il est, non tel que vous voudriez qu'il fut, et le jeu normal des rapports de force dans un monde en instabilité croissante, va se charger de se rappeler à vous et à vos rêves éveillés.
D'abord parce qu'il nie absolument l'attachement des peuples à la figure politique qu'incarne l'Etat-nation depuis plus de deux cents ans. Comme il fait une totale abstraction que la construction actuelle de l'Europe - le renforcement de ses institutions pour la plupart non cooptées par le suffrage populaire, sa "constitutionnalisation" ainsi que son élargissement géographique - se font majoritairement
contre l'avis des citoyens dans les quelques pays où les élites, acquis à l'eurolibéralisme et à des intérêts n'en doutons pas oligarchiques, ont concédés à ces derniers le droit de pouvoir s'exprimer démocratiquement. Il faudrait être aveugle et sourd - ou de mauvaise foi - pour le contester. Ou peut-être est-ce alors de la dissonance cognitive...
Votre projet, si tant est que l'on puisse le réunir sous ce vocable, est éminemment criminogène pour l'avenir. Déjà par ce que rien ne vient raisonnablement l'étayer à l'échelle des réalités culturelles les plus élémentaires, et je dirais même ethnologiques (relisez Lévi-Strauss et voyez ce qui l'en penserait de vos illusions). Et ce déni de réalité se révèle ici une magistrale faute historique. Ensuite pour ce qui concerne nos traditions et idéaux démocratique qui sont dors et déjà nécessairement bafoués, de surcroît par des personnages supposés bien-pensant qui se présentent faussement comme les dépositaires d'un libéralisme politique, alors qu'ils ne font que trahir son héritage. Mais également vis à vis de la volonté d'uniformisation et de normalisation que ce projet suppose, et d'éradication des différences culturelles qu'il implique, et qui font pourtant nos richesses communes.
Le mirage de l’entente universelle"Sans doute nous berçons-nous du rêve que l’égalité et la fraternité régneront un jour entre les hommes sans que soit compromise leur diversité.
Si l’humanité ne se résigne pas à devenir la consommatrice stérile des seules valeurs qu’elle a su créer dans le passé (…), elle devra réapprendre que toute création véritable implique une certaine surdité à l’appel d’autres valeurs, pouvant aller jusqu’à leur refus, sinon même leur négation.
Car on ne peut, à la fois, se fondre dans la jouissance de l’autre, s’identifier à lui, et se maintenir différent.
Pleinement réussie, la communication intégrale avec l’autre condamne, à plus ou moins brève échéance, l’originalité de sa et de ma création.
Les grandes époques créatrices furent celles où la communication était devenue suffisante pour que des partenaires éloignés se stimulent, sans être cependant assez fréquente et rapide pour que les obstacles indispensables entre les individus comme entre les groupes s’amenuisent au point que des échanges trop faciles égalisent et confondent leur diversité.
il n’y a pas, il ne peut y avoir, une civilisation mondiale au sens absolu que l’on donne souvent à ce terme, puisque la civilisation implique la coexistence de cultures offrant entre elles le maximum de diversité, et consiste même en cette coexistence.
La civilisation mondiale ne saurait être autre chose que la coalition, à l’échelle mondiale, de cultures préservant chacune son originalité."
Claude Lévi-Strauss,
Race et Histoire, Race et cultureTxomin a écrit:
La crise économique jouera aussi un rôle en finissant de décrédibiliser des Etats qui nous ont conduit à la faillite.
Si vous commenciez par motiver cette assertion, peut-être pourrais-je vous répondre.