Le salon géopolitique de Passion-Histoire

oui, en partie seulement, parce que si ce n'était qu'une question de bonne démographie, la France n'aurait pas besoin de s'atteler à ce chantier de la réforme des retraites. Et on ne peut pas compenser l'allongement de la vie humaine en rendant obligatoire le chiffre de 6 enfants par couple!
mais même si on arrivait à convaincre les Allemands que c'est la baisse de leur natalité qui est cause de la nécessité de fixer l'âge de la retraite à 67 ans, çela ne changerait pas l'impression d'injustice qu'ils ressentent sur de pareilles disparités.
Les Allemands considèrent qu'ils se sont déjà serré la ceinture sous Schröder; ils n'ont aucune envie de faire des efforts de solidarité pour des peuples qui ne veulent pas serrer la leur.

Une remarque sur démographie et économie: une bonne démographie globale ne se transforme pas automatiquement en bonne population active apte à développer un pays moderne, post-industriel, si ce pays a besoin d' actifs supérieurs pour tenir des emplois de nouvelle génération et que la démographie envoie 30 ou 40 % de jeunes inaptes aux nouveaux emplois pour différentes raisons d'ailleurs! Ce qui compte c'est d'avoir une population active correspondant aux besoins nouveaux.
la France a des soucis à se faire comme on dit, pas seulement à cause d'une immigration ouverte sans exigence professionnelle mais aussi parce que les jeunes français ont peu de gout pour les emplois techniques et l'entreprise et que notre système de formation ne prépare pas à l'emploi à venir.
L'Allemagne est bien meilleure que nous à cet égard; il faut donc relativiser le différentiel de démogrphie globale.

Ce critère d'exigence professionnelle a en effet largement disparu puisque l'essentiel de l'immigration dans les deux dernières décennies s'est effectué sur la base du regroupement familial.
La réprésentation populaire existant dans différents pays de l'UE est que les nations membres se divisent entre ''pays vertueux" économiquement et pays parasites à secteur public hypertrophié qui refusent d'abandonner des systèmes de protection sociale datant des Trente glorieuses alors qu'ils n'en ont plus les moyens et comptent sur les pays vertueux pour payer la note.
Flandres/Wallonie, Italie du Nord/Italie du Sud, Allemagne/Grèce; Nord travailleur contre Sud paresseux, cette réprésentation est certainement assez simplificatrice mais elle a d'autant plus de retentissement en période de crise, et c'est la partition que joue actuellement avec succès la grande presse allemande.

Bild en tête, c'est tout à fait ça au niveau d'une certaine presse allemande. Je dis certaine car il ne faut pas englober toute la presse. Mais ce n'est pas la première fois que cette presse joue de ces différences supposées entre Nord (sérieux, bosseur et austère) et Sud (corrompu, fénéant et assisté). Mais on pourrait relir avec profit ce que disaient les Allemands de l'Ouest sur ceux de l'Est et on trouverait sans doute les mêmes qualificatifs envers la RDA et la Grèce.
Par rapport à l'inflation, s'il y a bien un pays qui craint ce phénomène, c'est bien l'Allemagne. Ayant connue la crise de 1929, les économistes allemands sont connus en Europe pour être les plus farouches combattants de toute spirale inflationniste.

D'autant plus que la remarque des Grecs faisant appel aux souvenirs de la seconde guerre mondiale passe très mal. Ca aurait pu marcher il y a vingt ans, mais les Allemands d'aujourd'hui considèrent qu'ils n'ont rien à voir avec le nazisme. Evidemment, ça ne fait pas la une des journaux, mais diverses conversations téléphoniques avec quelques amis teutons m'ont donné l'impression que ce n'était pas fait pour arrondir les angles.

J'attends les titres de la presse sur les manifs d'aujourd'hui avec ses morts, mais à mon avis, elle va demander de reconsidérer l'accord. S'ils ne veulent pas d'austérité, qu'ils continuent à s'enfoncer, mais sans nous.

La pression sur la chancelière va être maximale.

Ces cocktails Molotov lancés contre une banque qui y ont mis le feu et provoqués 3 morts ne vont pas booster la cote des Grecs en Allemagne
Les fonctionnaires grecs vont devoir renoncer à leur 13ème et 14ème mois d'après ce que j'ai lu sur le plan d'austérité qui conditionne l'aide de l'UE et du FMI; pourquoi pas un 15ème et 16ème mois tant qu'affaire.
Ce genre de détail qui tue ne fait pas peu pour confirmer les stéréotypes Nord/Sud évoqués dans la presse allemande.

Les 13ème et 14ème mois sont pour les salaires au-dessus de 3000 euros/mois.

Voici le détail du plan prévu:


http://www.latribune.fr/actualites/econ ... e-sec.html

Entièrement d'accord avec vous. C'est vrai que cette une d'un journal grec avec la Victoire de la porte de Brandebourg tenant une croix gammée, c'est pas le meilleur message de mécontentement à envoyer aux Allemands. Et le Bild n'allait pas laisser passer ça. (ce que je peux comprendre dans la mesure où cette attaque sur le passé nazi est trop facile à balancer à la figure d'un pays comme l'Allemagne).

Attendons de voir comment "la rue grecque" va se comporter mais si on commence à compter les morts...

La presse allemande que j'ai lue en ligne ce matin (Die Welt, Focus et l'inénarrable Bild) souligne surtout que le coût total de la remise à flot de la Grèce va coûter plus cher que prévu, que le risque de défaut est important et se demande si tout cela est bien raisonnable. J'irai voir le site de la Süddeutsche Zeitung cet après midi pour voir ce qu'en pense la presse de gauche.

Trop facile, pas plus facile à envoyer que le racisme méditerranéen germanique du classique branleur qui veut plein de thune sans rien foutre. Je rapelle entre autre que Merkel a une exigence demesuree sur l'austerité grecque, et qu'elle a gentment proposé entre autre de vendre ses iles. Si en condition de son aide, l'allemagne demandais de vendre la corse, versaille, ou la bretagne, perso, ca passerait extrêmement mal.

Puis l'allemagne est effectivemment responsable de la deuxième guerre mondiale, du nazisme, de la shoah, c'est une réalité historique, en quoi cela gène quiconque de leur rappeler leur passé ?

cette "incomprehension", il faut quand meme le dire, nait d'un malentendu fondamental : l'allemagne n'a jamais vu l'europe comme une union politique quelconquie dans laquelle il fallait se tenir à un objectif d'harmonisation... L'allemagne a vus les outils europeens que comme autant des moyens d'attaquer commercialement ses voisins sans que ceux ci puissent reagir, en demandant un enorme effort à ses citoyens pour soutenir une telle politique agressive.

Partant de là bien sur allez parler à un allemand de solidarité, de convergence, d'harmonisation. Il ne comprends rien.