Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Voici un article du Monde qui donne des infos sur VR:

http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... id=1259173

VR est flamand, membre du CD&V, parti chrétien démocrate et appartient à l'aile conservatrice de ce parti. Il a un Doctorat en Economie de l'Université Catholique (jésuite) de Louvain, a travaillé initialement pour une banque puis a enseigné l'économie à la Haute Ecole économique flamande de Bruxelles. Il a été membre des cabinets Tindemans, Geens, ministre du budget (poste où il a significativement réduit le déficit), puis Premier ministre.
Il est quadrilingue: néerlandais, français, allemand anglais.
Je ne sais rien de son expérience internationale, il passe pour bon gestionnaire, fin négociateur, doué pour créer le consensus, courtois et n'a guère d'ennemis. Il ne fait d'ombre à personne, et pour cela a été préféré à certains candidats charismatiques et à la personnalité affirmée comme Jean-Claude Junker, dont apparemment Sarkozy ne voulait pas. Blair venait d'un pays qui a seulement un pied dans l'UE, et il était trop connu pour ne pas risquer d'éclipser certains chefs d'Etat. VR vient aussi d'un des pays anciens membres de l'UE, ce qui est un plus.
De plus, il fallait de préférence un président de droite (les partis de droite dominent dans l'UE) et un ministre des Affaires étrangères de gauche, et de préférence aussi un homme et une femme.

La presse européenne ne cache pas sa déception devant l'élection de figures ternes, sans expérience internationale, sans vision. Ce n'est pas avec de tels représentants que l'UE fera le poids face aux US et à la Chine et c'est un symbole de l'effacement progressif de l'Europe de la scène internationale, disent certains.

Cohn Bendit déclare:
"L’Europe a atteint le fond (…) après avoir nommé un président faible de la Commission européenne (José Manuel Barroso), les chefs d’Etat ont désormais nommé un président du Conseil falot et une Haute représentante insignifiante».

Mouais, en politique internationale ce ne sont pas les grandes gueules dans son genre qui sont les plus habiles et les plus efficaces.

Oui mais il n'était pas candidat Faget.
Je pense tout de même que l'UE aurait gagné à avoir un président ayant plus de poids: Barroso est incolore, inodore et sans saveur et met tout le monde d'accord mais qu'a t'il accompli?
Cette habitude qu'a l'UE de se choisir des dirigeants "par défaut" sur la seule base du fait qu'ils sont discrets et ne gênent personne n'est pas à son avantage. Un grand leader DOIT avoir des adversaires, la seule façon de ne pas en avoir, et la recette la plus sûre pour obtenir de la promotion dans les bureaucraties, c'est de ne rien faire.
En plus cette élection à huis-clos basée sur des tractations de coulisse a été complètement opaque et non démocratique.

Tout à fait, c'est vraiment un choix de seconde main. Après, la fonction finit parfois par forger l'homme m'enfin... Et puis une anglaise pour remplacer Solana, c'est vraiment tuer la diplomatie européenne dans l'oeuf. Consternant.

Je ne comprends pas que Mme Freiberga ou M. Juncker n'aient pas eu leur place. M'enfin, quand on a pas la France et l'Allemagne dans sa poche...

En même temps, on demande aux chefs d'états de choisir quelqu'un qui pourrait devenir leur patron ....

Si demain, je dois choisir mon chef, il est possible que j'en choisisse un qui va pas me prendre la tête à tout bout de champ en disant que je ne fais pas assez bien mon boulot. Ou alors qui va me réduire mon espace de travail à un simple placard.

L'Europe est vraiment décourageante: j'ai appris cet après-midi en écoutant LCI que la présidence tournante de 6 mois allait subsister, de pair avec la présidence du Conseil et celle de la Commission. Oui, vous avez bien lu. Je pensais naivement que la présidence du Conseil remplacerait cette absurde présidence tournante de 6 mois. Apparemment, je n'avais pas saisi toute la magnitude de l'ubuesquerie communautaire.
Ca fait une Europe à 5 têtes si l'on compte la Haute Représentante et la présidence du Parlement; cette usine à gaz politique ne peut que déboucher sur la paralysie et l'inefficacité.
La seule bonne nouvelle est que VR est opposé à l'entrée de la Turquie dans l'UE; mais théoriquement, Ashton devrait être pour puisque c'est la ligne du Labour. Un partout, match nul.

La seule solution serait une élection. Mais je ne sais pourquoi, j'imagine mal les politiques nationaux abandonner une once de leur pouvoir. Il faut des grands pour faire cela, nous n'avons que des nains.

La partie a été perdue il y a 20 ans quand on débattait pour savoir s'il fallait une Europe élargie aux nouveaux états qui frappaient à la porte ou s'il fallait privilégier le renforcement des liens à l'intérieur de l'Europe. On débattait entre une Europe plus grande ou plus forte. On a eu l'Europe plus grande. Il est difficile de demander à des pays qui viennent de retrouver leur indépendance politique de l'aliéner, même à une grande idée.

Il y a eu ensuite le débat sur une Europe à plusieurs vitesses. Mais à chaque fois, certains de ceux qui étaient destinés à être laissés sur le bas coté ont crié au scandales et on à fait des compromis.

Moi aussi, je viens d'aprendre que ce nouveau président n'éclarcissait pas l'organigramme-usine-à-gaz des institutions européennes, mais ne faisait que s'ajoutait aux deux autres déjà existants. Oh ! Ma tête
Quant à la Turquie, espérons qu'on va botter en touche avec un statut d'état associé ou qq chose d'approchant.