Le salon géopolitique de Passion-Histoire

selon les dernières etudes publiees : freche perd quelques voix à gauche - mais se rattrappe sur sa droite. C'est l'ump qui perdrait des electeurs "seduits" par l'energie anti-PS que deploie le président du CR LR ...

bon maintenant on connait les resultats !

depuis que freche est mort, l'heure des bilans est venue (j'etais parti en vacances et j'ai pas pu vous en parler avant ce matin).

premier bilan : le midi libre est devenue une veritable pravda qui nous inflige l'hommage au grand homme tous les jours en premiere page !

quant à l'election de son successeur elle aurait donne lieu à un bras de fer entre le president du conseil general du gard et des po - avec victoire des po (bourquin).

a mon avis freche a peu marque la region lr : un seul mandat (2004-2010), des pouvoirs limites et des interventions dispersees. c'est pas sa faute : c'est lie à la nature des institutions : la region c'est la formation professionnelle, les lycees, l'aide aux pme + quelques coups de pouce aux copains pour construire des grands machins... rien de vraiment strategique.

le vrai succes de freche c'est la mutation de montpellier qui en 77 etait une ville moyenne comparable à nimes ou beziers - il en a fait une grande ville . c'est vrai qu'il a fortement beneficier de l'explosion des effectifs universitaires voulue par les gouvernements successifs.

Pour ma part j'ai été surpris par la retransmission des obsèques à la télévision...Quant aux divers commentaires aux JT, ils m'ont laissé la désagréable confirmation que pour que l'on parle de la province dans les médias parisiens, il vaut mieux que les ténors en place balancent quelques conneries, plutôt que d'avancer un bilan économique...
Rien de bien nouveau sous le soleil médiatique...

Freche est comparable à tous les grands notables dont le pouvoir a été démultiplié par la décentralisation et qui ont cru que gouverner consistait à déverser sur leurs amis les fonds que le contribuable leur attribue.

Mais on peut lui reconnaître deux qualités : d'une part il n' a jamais fait mystère de la conception cynique et clinteliste de la démocratie locale. Voyez sa fameuse phrase sur les" cons" qui votent pour lui - voyez ses propos à destination de l'électorat pied noir et/ou FN - sa devise "je préfère un mec intelligent de droite qu'un con de gauche propre à diviser et désarmer l'UMP. J'attribue ce cynisme à ses opinions de jeunesse (marxiste/maoiste) il n'a jamais cru de façon romantique à la démocratie : pour lui toute élection repose sur les intérêts et préjugés des électeurs cyniquement flattés par les candidats. Rien à voir avec De Gaulle.

D'autre part, il a porté pendant trente ans un véritable projet pour Montpellier. Comme le dit le sieur 30, il a certes surfé sur la vague du développement universitaire mais je crois qu'il a fait plus et a exprimé à plusieurs reprises une vision de l'avenir qui fait défaut à de nombreux hommes politiques. Sur le plan de l'urbanisme il avait aussi des idées esthétqiues personnelles.

J'ai eu la chance d'avoir son premier adjoint, Raymond Dugrand, comme enseignant à la fin des années 80. C'était peut-être le véritable artisan du "renouveau de Montpellier". Un de ces hommes qui ne ramènent pas l'urbanisme à une branche de la sociologie mais sont imprégnés d'Histoire et de Géographie dans leur vision de l'évolution d'une ville, d'un territoire...Un passionné en tous cas, à qui Frêche doit beaucoup.

Par comparaison avec les grandes villes et agglomérations, ainsi qu'avec les conseils départementaux des grands départements, les régions sont peu de chose, on le voit sur les feuilles d'impots locaux. Elles ont d'ailleurs très peu d'attributions propres en dehors des lycées et du réseau ferré régional et une part importante de leur budget consiste à parfaire des financements des autres collectivités.
Le sommet du pouvoir local est dans les grandes mairies qui ont un pouvoir sur les habitants: social, permis de construire, urbanisme, logement HLM (attributions de logements) voirie, desserte en réseaux ... Les vrais potentats locaux sont là et beaaucoup sont réélus 3, 4 fois voire plus. Depuis longtemps d'ailleurs: Herriot, Bazerque, Defferre, Chaban-Delmas ...
Etre maire d'une grande ville est bien plus important qu'être ministre et plus durable. Pas de patrron en fait, une libeerté totale, si on est leader local du parti majoritaire.
Je me souviens qu'en Auvergne, la ville de Clermont Ferrand ignorait royalement la Région dont elle avait peu à attendre il est vrai.
C'est comme Maire de MOntpellier et patron du PS local, que Frèche a construit son influence et accédé à la notoriété. La Région était pour lui une pré-retraite.

qui etait bazerque ?

pour freche
1 - vous avez raison :la region lui permettait surtout de parler sur beaucup de sujets - sans vraiment agir.
2 - toutefois son portemonnaie bien rempli - a la difference de celui du conseil general -lui permettait de mettre son nez dans pas mal de dossiers.
conclusion : la region a un quasidroit de veto sur les investissements locaux majeurs selon quelle acepte ou non de les subventionner ...

Louis Bazerque a été maire de Toulouse mais que 13 ans. je l'ai cité de mémoire car il a été un maire tout puissant. Son âge l'a empêché de continuer. Erreur sur ce point.
Sur le 2, j'ai effectué deux mandats de conseiller régional et jamais nous n'avons bloqué un projet municipal ou départemental. Le budget était trop juste pour influencer leurs grands projets, au demeurant. VGE voulait financer ses propres grands projets, par ailleurs et pas venir qu'en complément. Sinon on n'est plus visible. mais le système l'amenait à saupoudrer de compléments de nombreux petits projets à la demande des conseillers.
A Paris, Jacques Chirac, Maire, faisait comme si la Région n'existait pas en dehors de ses attributions réduites. Le budget de la ville de Paris était bien plus important et très à l'aise. Mais il suivait de près les projets régionaux en matière de communications autour de Paris.
Frèche exerçait en fait un magistère politique fort sur sa zone d'influence et la presse locale l'aidait m'a t-il semble, de loin ?
A t-il été atteint par la mégalomanie ? Peut-être car sur la fin, on ne parvient plus à le suivre dans ses multiples déclarations.