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 Sujet du message: Re: L'Union européenne est-elle une démocratie ?
MessagePosté: Jeu 4 Fév 2010 15:57 
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Inscription: Jeu 7 Jan 2010 06:01
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Vitalis a écrit:
De TOUS les américains avec peu d' exception. Des millions d'emploi ont été créés, à la différence de la France le chômage est resté au plus bas. Durant les années 2000 toute les catégories de la société américaine se sont enrichis
La preuve ?
La montée des prix des logements qui reflètent l'augmentation générale du niveau de vie.
Si le niveau de vie avait stagné comment le prix des logements aurait pu augmenter si fortement en valeur réelle ?

La preuve ? La preuve de quoi, que la croissance des Etats-unis sur cette période est essentiellement fictive puisque dérivant d'une bulle spéculative centrée sur l'immobilier !

Je recherche activement un excellent article de Jacques Sapir qui démontre, chiffres à l'appui, que le gain de croissance sur la période 2002/2006, qui correspond à la plus forte croissance du PIB aux Etats-unis pour cette première partie de siècle, est uniquement du à la tendance lourde, et qui tendait à s'accélérer, de l'endettement des ménages via un octroi massif de crédit. Ainsi ce que vous dites "refléter l'augmentation générale du niveau de vie" n'est que l'illusion d'un effet richesse qui a disparu aussi rapidement que s'effondrait les prix du foncier - et s'asséchait les liquidités et les règlements interbancaires - sans que ces derniers ne semblent trouver, encore aujourd'hui, de plancher (c'est à présent l'immobilier commercial qui est fortement touché par le reflux du marché). Ainsi le strict volet de la crise financière n'est pas, comme répété inlassablement par les tenants imbéciles du discours dominant, une crise de liquidité, mais bel et bien une crise de solvabilité généralisée.

Et les chiffres sont têtus pour qui veut croire aux effets d'une mondialisation heureuse et dont les fruits seraient équitablement répartis. Voilà un court résumé du livre de Paul Krugman, prix Nobel d'économie et auteur de "L’Amérique que nous voulons" (Flammarion), dans lequel il énonce une nouvelle cassure aux Etats-unis du même type de celle qui précède la crise de 1929 et qui a lieu après l’épisode de stagflation (chute de la croissance, chômage et inflation) des années 70. À partir des années 80, les inégalités se creusent fortement de nouveau puisque c’est en 2005 que les records de 1929 ont été battus : 1% de la population concentre alors 17% des revenus et les 10% les plus riches 44%. Les études montrent que depuis plus de 20 ans, seul le revenu des 10% les plus aisés progresse en terme réel. Ce creusement des inégalités s’illustre bien par la baisse du salaire minimum, qui était de 8 dollars (constants) l’heure en 1966 contre 5,15 aujourd’hui (soit 31% du salaire moyen) !

Le salaire médian a ainsi baissé de 12% depuis 1973, ce qui a été compensé par la hausse du travail des femmes, qui a permis un gain de 16% au niveau des ménages. Paul Krugman soutient également que le libre-échange a un effet dépressif sur les salaires et l’emploi : "le commerce des Etats-Unis avec les pays du tiers-monde réduit le nombre d’emplois offerts aux travailleurs américains peu qualifiés (…) et élargit l’écart de salaires entre actifs peu qualifiés et actifs très qualifiés, ce qui contribue à aggraver l’inégalité".

Paul Krugman souligne que ce phénomène touche davantage les Etats-Unis que les autres pays du fait des politiques suivies depuis le début des années 80. Il voit un rôle fondamental dans l’affaiblissement des syndicats (13% des ouvriers sont syndiqués en 2005 contre 39% en 1973) et dénonce les tentatives d’affaiblissement de l’Etat providence par les républicains (Medicare en 1995 et le système de retraite dix ans plus tard). Il souligne la baisse des impôts sous Reagan et Georges W Bush (le taux d’imposition sur le 1% le plus riche est passé de 34,6% en 1980 à 27,7% en 1982, puis de 35,8% en 1994 à 31,1% en 2004).


Vitalis a écrit:
Non jamais les dirigeants de la Fed n'ont eut l'intention de créer une bulle.

Une étude objective des faits tend pourtant à démontrer que fut bel et bien le cas. Encore faut-il pouvoir se départir d'une grille de lecture et de lunettes idéologiques par trop déformantes.

Vitalis a écrit:
Ne vous faites aucun souci l'économie finit toujours par repartir un jour ou l'autre et elle est en train de repartir en Amérique.

Ne vous faites aucun souci ? Dois-je vous rappelez qu'il a fallu un champ de ruine à l'échelle du continent européen et près de 60 million de morts pour que l'économie reparte effectivement à la suite d'une crise qui était, de l'avis de tout les observateurs avertis, au pire aussi grave que celle dont nous sommes actuellement au prise ! C'est ce genre de légèreté naïve et de nonchalance maladive dans l'analyse de la situation économique comme géopolitique qui m'amène à penser de plus en plus sûrement que nous courons au devant de tragédies sans nom.


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 Sujet du message: Re: Politique économique de l'Europe
MessagePosté: Jeu 4 Fév 2010 17:03 
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J'ai séparé les deux sujets. Ici on parle de la politique économique de l'Union Européenne. Le débat pour savoir si l'Europe est une démocratie se passe ici.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable


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 Sujet du message: Re: Politique économique de l'Europe
MessagePosté: Ven 5 Fév 2010 02:27 
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Inscription: Jeu 7 Jan 2010 06:01
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Merci Narduccio et encore une fois désolé pour le (relatif) hors sujet précédent. Remarquez que ma dernière intervention suivait de quelques minutes la votre, je n'avais pu prendre ainsi connaissance de votre message de rappel...


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 Sujet du message: Re: Politique économique de l'Europe
MessagePosté: Ven 5 Fév 2010 09:17 
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Inscription: Dim 30 Sep 2007 13:09
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Citation:
La preuve de quoi, que la croissance des Etats-unis sur cette période est essentiellement fictive puisque dérivant d'une bulle spéculative centrée sur l'immobilier !


:o :o :o :o
Fictif le développement de la cyber-économie, fictif le développement de société comme Amazon, Ebay, Google, Yahoo!, Apple, qui ont créé des milliers d'emplois, fictif la construction de millions de logements ?

Citation:
Dois-je vous rappelez qu'il a fallu un champ de ruine à l'échelle du continent européen et près de 60 million de morts pour que l'économie reparte effectivement à la suite d'une crise qui était, de l'avis de tout les observateurs avertis, au pire aussi grave que celle dont nous sommes actuellement au prise !


Les économie mondiales seraient de toute façon reparties, guerre ou pas guerre. Le progrès technique et scientifique tirant le développement économique.

_________________
"Les gosses n'apprennent plus rien à l'école; en histoire-géo par exemple, ils doivent se débrouiller comme ils peuvent. Bientôt, un gamin nous dira par déduction que l'an 1111 correspond à l'invasion des Huns....."


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 Sujet du message: Re: Politique économique de l'Europe
MessagePosté: Mer 10 Fév 2010 05:25 
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Inscription: Jeu 7 Jan 2010 06:01
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L'Allemagne envisage dorénavant d'intervenir directement en offrant des "garanties de prêts" à la Grèce ou tout autre Etat membre en difficulté.

Que l'Allemagne cherche à intervenir n'a rien d'étonnant, la raison en est très simple: C'est essentiellement elle qui a tout à perdre d'une sortie en catastrophe de la zone euro de la Grèce, qui serait bientôt suivi n'en doutons pas du Portugal et de l'Espagne (et pourquoi pas de l'Italie et de la France dans des situations à peu près équivalentes) ce qui signifierait à plus ou moins proche échéance l'implosion de l'Union monétaire (qui n'a d'ailleurs d'union que de nom).

En effet l'Allemagne pratique depuis les années Schröder une politique notoirement de désinflation compétitive, en comprimant les salaires et en réduisant drastiquement les prestations sociales. Cela lui a permis ainsi de regagner de précieux points de compétitivité relativement à ses "partenaires" européens. Ce faisant elle engrange principalement sur le dos de ces derniers un excédent (les 3/4 pour être précis) tout à fait considérable de sa balance des paiements. Excédent qui se fait au prix d'un déficit extérieur de ses voisins-membres de la zone euro tout aussi considérable, ces derniers n'ayant souhaité prendre le parti de se torturer volontairement (ce qui de facto aurait d'ailleurs annihilé mutuellement leurs sacrifices, c'est le principe même du "dumping").

On peut donc considérer que cette politique est clairement non-coopérative. Or précisément, c'est parce qu'elle est non-coopérative qu'elle se révèle relativement efficace. Ainsi non-seulement l'Allemagne a tout a craindre que d'autres pays tendent à s'aligner sur sa politique d'austérité en vue de gain de compétitivité (bien qu'elle ait pris tout de même quelques avances dans le domaine et disposant de surcroît du "monopole" industriel en Europe), mais plus encore, elle est pétrifiée d'effroi à l'idée que ses partenaires, en situation économique et financière intenable (et pour cause), en soit contraint de s'extraire du carcan monétaire européen afin de réaliser une dévaluation de leurs monnaies nouvellement (re)créée, par une politique souveraine de change. Ce qui ruinerait immanquablement ses efforts politiques (et surtout sociaux) obtenus de hautes luttes, ses gains de compétitivité, et donc sa balance commerciale.


Article du Monde:

"Les pays de l'Union européenne s'activent pour apporter une réponse à la crise financière que connaît la Grèce. Selon le Financial Times Deutschland, l'Allemagne préparerait un plan d'aide, à l'échelle européenne ou au niveau bilatéral, pour aider ce pays qui traverse une crise sans précédent.

Berlin "vise une solution européenne, mais une action de l'Allemagne seule n'est pas exclue", selon le journal. Selon des sources de la coalition gouvernementale, le ministre des finances, Wolfgang Schauble, informera mercredi les cadres de la coalition des modalités de l'aide envisagée. Selon le Wall Street Journal, l'Allemagne réfléchirait plus généralement à la possibilité d'offrir des garanties de prêts à la Grèce et à d'autres pays européens confrontés à des difficultés financières."

http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... id=1268560


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