Le salon géopolitique de Passion-Histoire

On sait que B Obama a décidé de ne pas partivciper au sommet UE/Etats Unis. On a moins soubent relevé que ce geste d'une rare indélicatesse (à tout le moins un manquement grave aux usages diplomatiques) n'a guère suscité d'indignation en Europe - du moins pas en France où la plupart des comentateurs (Le Monde notamment) en ont conclu que si le Président nous crache au visage c'est que nous la'vons bien cherché.

Je vous communique quelques extraits du site "causeur.fr" sur ce sujet :

"L’Europe obamaniaque vient de prendre un sérieux coup sur la tête avec l’annonce cavalière du président américain de sa non-participation au sommet Union européenne/Etats-Unis prévu pour le mois de mai prochain à Madrid. Même pas un coup de téléphone à José Luis Zapatero, hôte de la réunion, un simple communiqué indiquant que Barack Obama avait des choses plus importantes prévues pour cette date, et basta !, comme on dit en Castille. Cette grossièreté calculée s’ajoute à une longue liste de râteaux pris par des dirigeants européens qui s’imaginaient occuper une place privilégiée dans le cœur du métis de Chicago. Nicolas Sarkozy ne cache plus son irritation devant les rebuffades qu’il n’a cessé de subir depuis un an. Angela Merkel n’a pas digéré qu’Obama sèche la célébration du vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin. Les Tchèques ont modérément apprécié que le discours de Prague d’avril 2009 soit le coup d’envoi d’un rapprochement avec Moscou au détriment des intérêts de sécurité des pays d’Europe centrale, mais qui se soucie des Tchèques ? Haïti ? Vous atterrirez quand je voudrai et où je voudrai ! Copenhague ? Allez jouer dans la cour à ” plus écolo que moi, tu meurs !”, pendant que je cause sérieusement avec les Chinois et les Indiens. Même un brave type pas américanophobe pour un rond, le roi Harald de Norvège, a droit à sa petite humiliation : Barack n’a pas daigné aller goûter son saumon fumé et son renne bouilli au banquet prévu à l’issue de la remise du Prix Nobel de la paix.

L’affront fait à Zapatero a provoqué, en France, un chœur de pleureurs et pleureuses obamaniaques sur le thème : il ne faut nous en prendre qu’à nous-mêmes si le bien-aimé président des Etats-Unis nous traite de la sorte. Si cette Europe unie, solidaire et parlant d’une seule voix existait, nous ne serions pas snobés de manière aussi massive par celui dont nous avions accueilli l’élection comme l’arrivée d’un Messie ayant chassé l’Ange de la mort.

En nous châtiant, ajoutent ces suspects habituels du commentaire inspiré, Barack Obama nous renvoie à une triste réalité dont nous serions collectivement responsables : l’impossibilité de construire cette Europe-puissance qui nous permettrait de peser aussi lourd sur la scène politique planétaire que l’ensemble des pays européens dans l’économie mondiale.
Non seulement il nous traite mal, mais en plus il ne nous écoute pas, ajoutent les plus amers, en soulignant le peu de cas fait par le département d’Etat et le Pentagone des avis formulés par les Européens sur la stratégie à mener en Afghanistan, où nos braves soldats viennent se faire trouer la peau, et nos vaillants journalistes sont accueillis plus longtemps que prévu dans des paysages magnifiques. Napoléon demandait-il des conseils stratégiques aux princes d’opérette qui envoyaient quelques-uns de leurs meilleurs soldats jouer les supplétifs dans la Grande Armée ?

Tout cela se tient, mais à quoi sert-il de gloser à l’infini sur une situation dont on sait maintenant qu’elle ne peut être modifiée, du moins à vue humaine ? Le premier qui parle de pessimisme de l’intelligence et d’optimisme de la volonté a gagné un dîner avec Catherine Ashton."

D'un autre côté, notre chef des armées a refusé d'envoyer de nouveaux soldats en Afghanistan, malgré un budget de 12 milliards d'euros. Et puis, l'Espagne s'est retirée de la stratégie américaine dans le Proche-Orient.
Surtout, de nombreux migrants européens qui étaient parti aux Etats-unis pendant la Guerre Froide sont revenus pour développer ces jeunes démocraties de l'Est. Forcément, les positions américaines s'en sont considérablement renforcées dans ces pays avec d'habile partenariat dans le domaine scolaire.
Non, les européens ne sont pas nuls, mais la vieille europe avec ses relents parfois réactionnaires de l'Autriche à la France en passant par la Hollande et la Suisse... Elle n'a rien d'attrayante. J'imagine qu'ils suivent la progression des jeunes et la place qui leur est attribué dans la société pour en estimer l'état de santé. Bref, on est pas vraiment "clean" non plus.

au contraire on tient là une occasion en or pour contruire l'europe unie : si les USA se désintéressent de nos "vieux pays" tant mieux. Laissons Obama faire tout seul sa guerre d'afghanistan, créer sa sécurité sociale et se prosterner devant le mikado (l'empereur - pas le jeu )... au moins pendant ce temps il ne nous dictera pas notre conduite. Il faudrait donc que les commentateurs évitent de se lamenter parce que la White house ne nous aime pas !

C'est un point de vue optimiste que je ne partage pas tout à fait.Il est à craindre que même si Washington se désintéresse de l'Europe, celle-ci soit effectivement trop vieille, trop molle pour entreprendre quoique ce soit. Et ceci est vrai aussi bien pour l'UE à 27 que pour les grandes et belles nations que sont la France, l'Allemagne ou l'Italie...

La seule question est celle de la Grande Bretagne : si Obama continue à la traiter avec condescendance, Londres ne finira-t-elle pas par se lasser et par douter de la solidité du lien transatlantique ? j'en doute pour ma part mais j'admets que la question pourrait être légitime. Surtout si un gouvernement tory demain a du mal à nouer un lien avec Obama.

La visite d'un chef d'Etat dans un pays est hautement symbolique, le président américain ne veut juste pas faire de favoritisme envers les européens (d'autres affaires autrement plus urgentes en matière intérieure et économique), et encore moins avec les anglais, puisque politiquement parlant on ne pèse pas plus que les autres pays dits émergents ou non. Tous les chefs d'Etat ou de gouvernement ont en pris pour leur grade:anglais, francais, allemand et maintenant espagnol.
Mais ce qui est flagrant ce sont les commémorations auquelles a été invité B. Obama: Débarquement, Chute du Mur de Berlin... Les européens vivent dans le passé et les anniversaires.

Enfin, on paye probablement l'abscence d'idéologie et la volonté de rapprochement d'Obama envers la Russie. Pour les anciens présidents américains, l'Europe était un contre-poids contre cette dernière, même G.Bush avec son bouclier anti-missile, sa volonté d'intégrer l'Ukraine et la Géorgie dans l'Otan. C'est beaucoup moins vrai aujourd'hui.

sur la forme c'est vrai que se mulitiplient des messages sur des thèmes voisins - je signale à aigle et alfred par exemple que j'ai ouvert un fil sur la "politique étrangère de la France en 2010" qui aurait pu accueillir la note d'aigle sur sarko et l'UE.

sur le fond, il y a 3 questions :
a - que pense obama de l'Europe ?
b - qu'est-ce que nous européens voulons vraiment dans notre relation aux USA ?
c - sur la forme comment doivent être conduites ces relations UE/USA : avec des coups de griffes ou pattes de velours ?

Je propose des réponses :
a - pas grand chose et pas beaucoup de bien
b - je crois que nous ne le savons pas vraiment - et que nous sommes très divisés
c - l'heure est aux griffes du côté US et aux lamentations coté UE - est-ce intelligent ? certainement pas.