Citation:
Et pour revenir dans une partie du sujet, je ne vois pas en quoi la crise aurait une influence sur l'adhésion de la Turquie. L'adhésion de la Turquie, et sa date, me semblent être une question politique avant tout.
Les pays qui ne veulent pas d'une Europe politique sont plutôt pour une adhésion rapide de la Turquie qui en l'état actuel des institutions serait un obstacle supplémentaire et de taille à l'Europe politique.
Les pays qui veulent une Europe politique forte quant à eux n'envisagent pas l'adhésion de la Turquie avant qu'un approfondissement politique décisif et spectaculaire ait eu lieu.
Soit, Huyustus, quoiqu'il faudrait sans doute nuancer un peu. Mais justement, la crise met en évidence comment la carence politique de l'UE affaiblit les pays européens et les rend incapables de réaction commune face aux situations exceptionnelles et d'urgence (sauf à bypasser les institutions européennes comme l'a fait Sarkozy).
Cette crise provoque des évolutions, des pays de l'UE non passés à l'Euro sont tentés de s'y joindre, pour bénéficier de son effet bouclier. L'Islande, un des rares pays européens non membres de l'UE, touchée par un effondrement bancaire sans précédent, songe à l'adhésion. Les positions que vous évoquez ne sont pas inscrites dans le marbre, les difficultés économiques sérieuses que vont rencontrer certains pays anti UE politique que vous mentionnez pourraient les faire évoluer dans un sens plus vraiment communautaire, donc plus politique, et les amener à mollir sur l'entrée de la Turquie, après tout lointaine et moins essentielle que la protection de leurs intérêts économiques immédiats.
La crise ramène sur le devant de la scène le pouvoir du politique dans l'UE, et son rôle incontournable. Les conceptions néo-libérales de l'UE "tout économique" devraient s'en trouver affaiblies, et l'entrée de la Turquie, qui en est la résultante, devrait aussi en être affectée.