Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Il semblerait qu'après une marche forcée vers une société de services (ces 30 dernières années), le gouvernement français se soit rendus compte que ce n'était pas une bonne solution. D'où la volonté de ré-industrialiser la France. Avec un objectif annoncé par le président Sarkosy d'augmenter la production industrielle française de 25%.

Quel est votre avis sur cette ré-industrialisation ? Est-elle réalisable ? A quel prix ? Comment ? L'objectif est-il réaliste ? A quel terme ?

Cela va être difficile
D'après une étude publiée dans LES ECHOS la baisse des effectifs dans l'industrie est due à 3 grandes raisons;
- Les gains de productivité
- la concurrence étrangère
- l'externalisation

Comment agir sur ces 3 grands facteurs ?
Comment enrayer un phénomène propre à la plupart des pays développés ?
Difficile, difficile

Disons que depuis 30 ans, les divers gouvernements français ont fait assez peu pour garder des emplois industriels sur le sol français. Et ils ont proposé pas mal d'aides pour développer les services (puisque c'était vu comme la situation d'avenir). Or, certains emplois de service ne survivent que grâce aux aides. Il ne faudrait pas en cessant d'aider les uns pour aider les autres de se retrouver dans une situation ou le chômage explose par la destruction des emplois de service aidé.

En fait, l'externalisation a souvent profité aux emplois de service, rarement aux emplois industriels. Elle a permit des économies d'échelles. Mais certains industriels en reviennent. Ou plutôt, ils comprennent que 80% des emplois dans tel ou tel secteur peuvent être externalisé, mais certains emplois bien spécifiques doivent rester au cœur de l'entreprise.
Effectivement, quelques industriels s'étaient laissés par l'externalisation de leurs outils de production, ne gardant que l'ingénierie comme corps de métier, avec des fortunes diverses. Près de chez moi, une entreprise qui fabriquait des machines-outils pour l'industrie textile avait choisi cette voie. Le centre d'ingénierie n'a pas survécu 10 ans à l'externalisation de la production. Il semblerait qu'un bon ingénieur doit se frotter avec la confrontation des résultats de ses études. Or, un centre d'ingénierie accolé à l'usine de production permet cela.

il parait que c'est dalida qui est la reference du président en matière industrielle :"paroles, paroles, paroles".

Le volontarisme économique a ses limites: dans la mesure où la désindustrialisation française est essentiellement le résultat de facteurs purement extérieurs, ou qui échappen aux pouvoirs du gouvernement ou des hommes politiques (délocalisations vers des pays à bas coûts de main d'oeuvre, sans législation ni charges sociales, Euro fort, ouverture des marchés inconditionnelle imposée par l'hyperlibéralisme bruxellois), je ne vois pas que l'on puisse vraiment inverser cette tendance lourde.
Des déclarations d'intentions, des incantations, des gesticulations, pour montrer qu'on est conscient du problème et qu'on n'a pas peur de l'affronter. C'est souvent à ça que se réduit la politique en France actuellement.

eh bien chers lecteurs, après une première lecture, certes nécessairement rapide et je le reconnais bien volontiers peut-être un peu superficielle, je crois pouvoir vous proposer ma première réaction : la démarche présidentielle, pour louable qu'elle soit, n'en reste pas moins assez imprécise, et même, osons le dire, un peu décevante quant à son diagnostic ainsi que dans ses propositions. Le tout semble à ce stade relever plus du discours, voire de l'incantation que de l'action.

bref comme le disait une célèbre artiste des années 1960, etc ... etc ...


C'est mieux ?

et AUCUNE dimension europeenne !!!

a quoi sert l'UE pour le president français ? on a parfois l'impression que sarkozy est encore plus eurosceptique que brown : il critique pas l'europe - il fait comme si elle existait pas ...

Pour ré-industrialiser, il faut être compétitif, et nous le sommes de moins en moins. Ce n'est pas en confiant à l'Etat le soin de dire aux entreprises ce qu'il faut faire que cela va changer quelque chose au problème. Distribuer des subventions avec le fric piqué aux entreprises, hurler au charron de concert avec la CGT à chaque fois qu'une restructuration est nécessaire, faire peser le coût des allocations familiales sur les seules entreprises, avec tout cela, l'industrie est sauvée.

Ou plutôt, elle va se sauver, et elle aura raison.

Cette désindustrialisation concerne aussi les Etats-Unis ou l'emploi industriel s'est effondré ces 30 dernières années.
Il faudrait peut-être la réapparition de grands entrepreneurs comme l'ont été André Citroen, Marius Berliet, Edouard Michelin , Marcel Dassault ou Louis Renault en leur temps.
Il n'y a pas d'industrie sans industriel

Il faut cependant remarquer que certains secteurs industriels résistent très bien; l'aéronautique, la pharmacie, l'agro-alimentaire, l'eau, l'électricité, souvent des secteurs ou la pression de la concurrence étrangère n'est pas trop forte.