Les réfugiés espagnols furent bien mis dans des camps de réfugiés. La situation devait être transitoire, mais elle dura. Le soucis, c'est que certains de ces camps servirent ensuite pour accueillir :
- certains étrangers après la déclaration de guerre (surtout des Allemands dont de nombreuses personnes qui avaient fuit les nazis et qui seront cueillis par ceux-ci après l'armistice);
- des internés divers après l'armistice;
- des juifs avant leur envoi en Allemagne (ce furent donc des camps de concentration et de transit, mais pas dans le sens ou on l'entend en général);
- des résistants avant leur déportation;
- des membres de la milice, après la Libération.
Le soucis est que l'on a regroupé les "politiques" dans certains camps. Qu'une partie de ces politiques sera maintenue en captivité dans les camps et sera même déportée à Ravensbruck...
Par exemple, voici quelques détails sur le fonctionnement du camp du Vernet.
Citation:
S'étendant sur 50 hectares environ, il était entouré de trois rangées de barbelés. Il comportait des baraques construites en planches et recouvertes de papier goudronné abritant deux rangées de bat-flanc courant le long des murs et séparées par un étroit passage.
Pendant l'hiver 1939-1940, il n'y avait ni chauffage ni électricité et les internés, démunis de vêtements chauds et de couvertures, dormaient tout habillés.
Ces conditions de vie entraînèrent l'apparition de plusieurs épidémies de grippe au cours de ce même hiver, alors que la "baraque-hôpital" ne disposait d'aucun équipement convenable.
Les internés étaient répartis en trois groupes dans les différents quartiers du camp :
Droit commun : A
Politiques : B
Suspects : C
A leur arrivée, les internés avaient le crâne tondu et étaient dépouillés de leurs objets personnels.
Ils étaient en permanence sous la surveillance des Gardes Mobiles arpentant le camp baïonnette au canon. Soumis à des travaux humiliants et inutiles, ils étaient sous la menace constante de châtiments corporels en cas de "mauvaise volonté".
Le courrier était limité à deux lettres par semaine et strictement contrôlé par la censure.
On peut comprendre que ceux qui ont été parqués dans ces camps en ont gardé une certaine rancœur.