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Il y a potentiellement un risque de conflit générationnel en France.
Aprés le blocage du marché du travail par les enfants des 30 glorieuses, les mœurs et contraintes sociales ne conviennent plus aux générations chômage.
Ce conflit soi-disant générationnel n'est qu'un écran de fumée, un cliché simpliste destiné à occulter les causes réelles des divers problèmes rencontrés par la France et d'autres pays européens.
D'abord, vous voulez m'expliquer en quoi les générations des 30 Glorieuses ont "bloqué" le marché du travail?
Comme si elles désiraient délibérément empêcher les plus jeunes de décrocher un job!
Certes, les baby boomers étaient une génération nombreuse, mais nombreux ou pas, l'âge de la retraite sonne pour eux, comme pour tout le monde . Or justement, on les oblige à travailler plus longtemps.
En fait, on a floué ces générations qui attendaient impatiemment de prendre leur retraite à 60 ans; la plupart se passeraient très bien de travailler plusieurs années de plus, suite au recul généralisé de l'âge de la retraite, qui ne fait que commencer--car on va vers les 67 ans.
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Il est un fait que ces vieilles générations ont peu de culture économique, néanmoins leurs besoins se situent au niveau de la sécurité (placement sans risque) et pérennisation des capitaux qu'ils ont engrengés. Cela pénalise directement les jeunes générations en limitant leur mobilité, prix des loyers, accés à la propriété, capitaux disponibles pour l'activité et enlève des perspectives d'évolution.
TOUTES les générations ont besoin de sécurité, et il est bien évident que la plupart des gens ayant peu d'économies préfèrent les placements sans risques, car ils ne peuvent pas se permettre de perdre le peu qu'ils ont accumulé.
Par ailleurs, il faudra que vous m'expliquiez comment les "placements sans risques" des seniors limitent la mobilité des jeunes? Précisément, en quoi le fait que tel ou tel retraité qui a un livret A vous empêche d'aller chercher un job ailleurs en France ou à l'étranger?
La mobilité des jeunes dépend essentiellement d'eux mêmes, et accessoirement de leur background éducatif et de leurs ressources financières.
De plus, comment un "placement sans risque" comme l'immobilier peut -il contribuer au prix élevé des loyers? C'est au contraire parce qu'il n'y a pas assez d'offre locative, car pas assez d'investissement immobilier, que les loyers sont chers.
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La réalité c'est qu'on devrait travailler à motiver le jeunes dans les métiers difficiles et avantager les salariés face aux rentiers. Car à terme rien ne garantira la valeur de notre monnaie face aux milliards de chinois et d'indiens. Politiquement sur le long terme on sait qu'une nation n'a été défendu que par des jeunes. le système progresse parce qu'on crée de la richesse via les gains permanents de productivité. Il n'existe aucun gain réel via des actions spéculatives ou une quelconque activité liée à la retraite.
C'est très français, cette notion qu'on devrait "motiver les jeunes". Dans les pays anglo-saxons, les jeunes se motivent eux mêmes, souvent ils payent eux mêmes leurs études--couteuses-- en prenant des "student loans", il se prennent économiquement en main de bonne heure et n'ont pas besoin qu'on les assiste.
Et bien sur que le travail et l'esprit novateur des jeunes sont cruciaux pour la santé économique d'un pays. Ce qui est tout aussi vital, et bien plus difficile à trouver (car on peut toujours importer des travailleurs immigrés, pour moins cher) , c'est du capital, et ça c'est nécessairement les seniors qui l'ont accumulé et peuvent le fournir.
Quand les capitaux des seniors s'investissent dans le marché boursier non spéculatif, ce qui n'est pas assez le cas en France vu le peu de gens qui ont un portefeuille, ils font tourner l'économie: sans actionnariat, aucune industrie ne peut naître ni se développer.
Il est donc économiquement schématique et démagogique de poser que les jeunes sont toujours la clé du futur économique d'un pays; en fait, trop de jeunes peut être un handicap économique, comme trop de seniors: c'est le cas de nombreux pays en voie de développement dans lesquels la pyramide des générations est déséquilibrée au profit des juniors; d'ailleurs, l'Allemagne qui a peu de jeunes, s'en sort ainsi mieux que les autres du point de vue du chômage--même si à terme cette situation démographique risque de poser problème.
Les jeunes fournissent du travail, et les seniors les capitaux, qui sont AUSSI du travail, et à un double titre, ce qu'oublient de rappeler les économistes socialistes-une sorte d'oxymoron-: primo, le capital est produit par le travail, et deusio quand il est investi dans une entreprise, il travaille au même titre que les employés de cette entreprise.
C'est curieux que l'on ne parle guère de ce pseudo-conflit des générations et de cette soi-disant victimisation des jeunes par les seniors aux EU, et pourtant les seniors y détiennent bien plus d'argent qu'en France proportionnellement.
Mais la culture US n'est pas une culture victimaire, les politiciens ne cherchent pas comme en France à désigner des boucs émissaires--les riches, les seniors-- sur qui les citoyens ordinaires puissent déverser leurs frustrations dues aux problèmes économiques qu'ils rencontrent.
Ce qui garantit que les causes réelles des problèmes français--le niveau élevé des prélèvements étatiques, le manque de compétitivité par exemple-- ne soient jamais nommées.