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 Sujet du message: Re: Grèce, PIIGS: austérité, Euro, effet boule de neige
MessagePosté: Ven 25 Mai 2012 18:43 
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Jean-Marc Labat a écrit:
Ce qui m'embête le plus, c'est que cet argent ne sert à rien. Il ne s'investit pas dans des projets productifs ou de recherche, seuls capables d'assurer des emplois. Il sert à payer des danseuses dans le cas des États impécunieux, et les danseuses, c'est bien joli, à condition de ne pas se ruiner pour elles.


Actuellement, une partie de la dette "tourne en rond", une espèce de cavalerie. En fait, une partie de cet argent s'investit quand même dans des projets productifs, mais à cause du marasme et de la peur d'investir, on n'arrive même pas à maintenir l'emploi.

En fait, une taxation des transferts financiers permettrait de limiter la surchauffe. Sauf, si l'argent fuit sur d'autres marchés et va alimenter d'autres bulles. Bulles, qui éclateront bien un jour où l'autre.

Le monde de la finance est un peu fou en ce moment. Ce qui entraîne des situations assez ubuesques où des banques gagnent des sommes folles, tout en ayant des notes dégradées parce qu'elles possèdent des actifs spéculatifs. Or, si elles gagnent tellement d'argent, c'est parce qu'elles ont ces actifs spéculatifs. En taxant les transactions, il est possible que certains placent de l'argent à plus long terme ou en évitant des aller-retours qui font faire du yoyo à la bourse. Il est aussi possible que les investisseurs aillent vers d'autres marchés, ce qui calmerait le marché boursier européen, mais empirerait les bulles spéculatives qui existent par ailleurs.

Quelque part, l'affaire Facebook est significative du mauvais état d'esprit du marché financier. Pour augmenter ses gains, un directeur financier décide à quelques jours de l'introduction d'augmenter de 25% le nombre d'actions. Beau calcul vu de son coté : 25% de gains en plus. Mais, comme il y avait trop d'actions sur le marché, le cours a chuté très vite et les investisseurs ont perdu en quelques jours 20 à 30% de leur mise initiale. Mais, cela résume le cynisme de certains des acteurs du secteur, les investisseurs sont vus comme des vaches qu'il faut traire au maximum. Et c'est celui qui soutire le plus qui est montré comme un acteur vertueux, puisqu'il maximise le rendement pour son entreprise.

Appliqué aux banques espagnoles, cela donne que la dette espagnole est, de plus en plus, détenue par des banques espagnoles. Ces banques gagnent pas mal d'argent comme cela. Mais, l'état espagnol a du voler à leur secours, parce que les investisseurs ont peur d'un défaut de la dette espagnole. Donc, l'Espagne nationalise des banques et elle injecte des milliards dedans. Tout cela pour que ces banques puissent continuer à lui prêter de l'argent.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable


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 Sujet du message: Re: Grèce, PIIGS: austérité, Euro, effet boule de neige
MessagePosté: Ven 25 Mai 2012 20:12 
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Jean-Marc Labat a écrit:
Les tranferts budgétaires supposent le fédéralisme.


Pas nécessairement, c'est une possibilité parmi d'autres.

Aujourd'hui, même si cela porte sur des proportions tout à fait minimes (vu que le budget de l'UE, géré par la commission européenne, ne pèse que 1,2% du PIB de l'UE), vous n'avez pas un état fédéral européen et pourtant il y a des transferts nets entre pays contributeurs nets et pays receveurs nets.

On peut tout à fait imaginer des transferts plus massifs sans fédéralisme. C'est la jurisprudence Cour constitutionnelle de Karlsruhe : "Si mon pays paie, alors mon pays décide". Mais cette solution est très dangereuse parce que c'est la solution "impériale", la démocratie dans un seul pays, alors même qu'elle méconnait que ce sont les déficits de ses partenaires européens qui font la prospérité et la viabilité de l'économie allemande (2 tiers de ses excédents, soit rien moins que 5 points de PIB de l'Allemagne se font chaque année en Europe).

Et enfin, il y a la solution fédérale que vous évoquez, celle qui est politiquement impossible puisqu'outre les obstacles nationaux, cela impliquerait que les pays riches paient pour les pays en difficulté, et qu'en plus ils perdent le contrôle de la décision, car dans l'UE, les pays en difficulté (aussi bien en nombre d'Etats qu'en termes démographiques) sont nettement plus nombreux que le noyau dur germanique.

Aucune construction étatique de ce genre ne s'est jamais faite volontairement dans des conditions démocratiques d'exercice du pouvoir.

Les eurocrates refusent encore d'admettre que le choix libre-échangiste dont les prémisses remontent au milieu des années 70 a tué la solidarité européenne et l'idée même d'un avenir européen commun. Désormais et plus que jamais depuis 60 ans que la construction européenne a été lancée, c'est "chacun pour sa pomme".


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 Sujet du message: Re: Grèce, PIIGS: austérité, Euro, effet boule de neige
MessagePosté: Sam 26 Mai 2012 14:49 
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Du fait de son passé, l'Allemagne est très, très pointilleuse sur le contrôle démocratique, et la cour constitutionnelle veille de façon sévère sur les libertés. Elle a ainsi décidé que l'interdiction du voile islamique était une violation des droits de l'individu et censuré un règlement interdisant aux professeurs le port de celui-ci en classe. Il est donc logique qu'elle considère que tout engagement majeur des fonds de l'Etat fédéral soit soumis à l'arbitrage des élus du peuple, ce qui est peu souvent le cas en France où l'éxécutif fait un peu ce qu'il veut, quitte à torturer un peu les textes avec la bénédiction du CC dont les membres sont des politiques alors que les membres du Bundesverfassungsgericht sont des juristes et que la traduction exacte de ce terme et Tribunal constitutionnel fédéral.

Il sera difficile de passer outre.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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 Sujet du message: Re: Grèce, PIIGS: austérité, Euro, effet boule de neige
MessagePosté: Jeu 26 Juil 2012 12:13 
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Selon Laurent Pinsolle, de plus en plus d'études sérieuses sont publiées sur la sortie de l'Euro, et les banques européennes s'y préparent:

http://www.marianne2.fr/Quand-les-banqu ... 21022.html


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 Sujet du message: Re: Grèce, PIIGS: austérité, Euro, effet boule de neige
MessagePosté: Sam 28 Juil 2012 16:17 
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Inscription: Mar 1 Nov 2011 19:37
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Hier dans C dans l'air on entendait que sur 1 200 milliards prété aux banque 750 sont revenus à la BCE.
Cela signifie que cet argent n'est pas allé dans la vrai économie ! Comment peut il y avoir une reprise ?

Les experts avaient raison, pas de croissance pendant longtemps mais la on est bien dans leur prophétie auto-réalisatrice.

Quand on regarde la com (puisqu'on ne peut pas trop connaitre les offs), le gouvernement socialiste reste dans une posture volontarisme sans fondation. Aucun grenel sérieux du type on regroupe les meilleurs ingénieurs de la France et on pose les choses.
Aujourd'hui on a l'impression que notre gouvernement attend une reprise virtuelle pour éviter de faire trop de rigueur. Mais aujourd'hui personne au niveau des marchés n'orientent vers des secteurs d'avenir ! Personne dans les débats actuels ne sait où il faut investir, pas méme les grands groupes.

En l'absence de direction forte il resterait la catarcie, une grosse faillite de banque ou autre... pour l'instant ce sont les états européens qui prennent la pression sans avoir de marge de manœuvre. Mais ce cas de figure n'est pas culturelle réaliste.

Alors que la crise de façon exceptionnellement longue, il n'y a pas de remise à plat légitime. Pas de remise en cause des systémes ultra-rapide (logiciels, ordres à la milli seconde) qui déséquilibrent le système. Le discours inhibiteur du "il faut de la régulation" que les acteurs de la finance ont brandi a bien fait son effet usuel.
C'est à dire aucun effet concret, parfaite tonte d'herbe sous le pieds.
Ce qui permet aux banques d'être désolée d'avoir triché sans conséquence politique !


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 Sujet du message: Re: Grèce, PIIGS: austérité, Euro, effet boule de neige
MessagePosté: Dim 29 Juil 2012 23:10 
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Toutes ces centaines de milliards prêtés, ce n'était que du frictionnel pour améliorer à court terme le bilan des banques et leur offrir des bénéfices faciles/automatiques.

Un autre aspect peu pris en compte, c'est que l'Europe est le continent démographiquement le plus vieux du monde, et donc plus que nulle part ailleurs un continent de rentiers qui veulent tirer toujours plus de jus de l'économie réelle. Et pour cela, ils sont prêts à écorcher l'économie réelle de l'UE pour réinvestir dans des zones de production extérieures dans une pure logique d'exploitation des différences anormales de coût.

C'est stupide car voué à l'échec par la compression et l'assèchement de la demande.

Mais les vieux et les bientot vieux sont la majorité électorale. On a trop défendu le consommateur au bénéfice des seuls producteurs étrangers mais c'est l'intérêt de cette majorité bien qu'il soit contraire à l'intérêt général et à celui des générations futures. Et en démocratie, sauf contrainte extérieure qui force la majorité à s'asseoir sur ses interets, on n'a jamais vu une majorité sacrifier volontairement ses interets au bénéfice de l'intérêt général.


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 Sujet du message: Re: Grèce, PIIGS: austérité, Euro, effet boule de neige
MessagePosté: Lun 30 Juil 2012 09:20 
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Citation:
nulle part ailleurs un continent de rentiers qui veulent tirer toujours plus de jus de l'économie réelle. Et pour cela, ils sont prêts à écorcher l'économie réelle de l'UE pour réinvestir dans des zones de production extérieures dans une pure logique d'exploitation des différences anormales de coût.


Je ne comprends pas cette analyse "agéiste".
D'une part, la vaste majorité des personnes âgées en France n'ont ni la mentalité d'investissement ni les capitaux pour envoyer leur argent à l'étranger comme vous le décrivez.
C'est assez vrai pour les EU par contre, ou les retraites par capitalisation étant la norme,les fonds de pension assurant la gestion de ces fonds de retraite investissent là où c'est profitable, c'est à dire hors du pays.
Cette stratégie en France est liée à la classe bien plus qu'à l'âge, elle ne concerne que les grandes entreprises et la haute bourgeoisie--guère les classes moyennes, contrairement aux EU, qui d'ailleurs ne s'en portent pas plus mal.
La mondialisation des capitaux comme de la production est basée sur un fait simple et incontournable: certains pays sont plus avantageux que d'autres du point de vue du coût du travail (au sens large, incluant les coûts sociaux ) et fiscal.
Les capitaux et la production industrielle vont vers les zones de profitabilité maximum; c'est la loi du capitalisme, et les questions d'âge n'expliquent pas grand chose dans les grands mouvements de capitaux de la mondialisation.


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 Sujet du message: Re: Grèce, PIIGS: austérité, Euro, effet boule de neige
MessagePosté: Lun 30 Juil 2012 13:39 
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A) D'accord avec Caesar Scipio,

Il y a potentiellement un risque de conflit générationnel en France.
Aprés le blocage du marché du travail par les enfants des 30 glorieuses, les mœurs et contraintes sociales ne conviennent plus aux générations chômage.
Malgré l'effort du précédent gouvernement la libéralisation économique n'est pas encore assez marquée pour générer de nouveaux axes de croissance via entrepreneuriat.


Il est un fait que ces vieilles générations ont peu de culture économique, néanmoins leurs besoins se situent au niveau de la sécurité (placement sans risque) et pérennisation des capitaux qu'ils ont engrengés. Cela pénalise directement les jeunes générations en limitant leur mobilité, prix des loyers, accés à la propriété, capitaux disponibles pour l'activité et enlève des perspectives d'évolution.

Ce constat est vieux de 5-7 ans !


La réalité de fond est qu'en Europe (même en France) on se prépare à avoir un pénurie humaine d'énergie et d'idée.
La réalité c'est qu'on devrait travailler à motiver le jeunes dans les métiers difficiles et avantager les salariés face aux rentiers. Car à terme rien ne garantira la valeur de notre monnaie face aux milliards de chinois et d'indiens. Politiquement sur le long terme on sait qu'une nation n'a été défendu que par des jeunes. le système progresse parce qu'on crée de la richesse via les gains permanents de productivité. Il n'existe aucun gain réel via des actions spéculatives ou une quelconque activité liée à la retraite.

ça c'est pour le domaine équilibre et répartition au sein de la société française.

B)
Pour le contexte macro-économique la vision est différente. La France est "too big to fail" !
Tant qu'on dégage beaucoup de richesse et tant qu'on a des appuis via les grands groupes, nous en resterons au niveau de la crise à des ajustements systémiques (pas des changements de culture révolutionnaires).


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 Sujet du message: Re: Grèce, PIIGS: austérité, Euro, effet boule de neige
MessagePosté: Lun 30 Juil 2012 15:25 
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Citation:
Il y a potentiellement un risque de conflit générationnel en France.
Aprés le blocage du marché du travail par les enfants des 30 glorieuses, les mœurs et contraintes sociales ne conviennent plus aux générations chômage.


Ce conflit soi-disant générationnel n'est qu'un écran de fumée, un cliché simpliste destiné à occulter les causes réelles des divers problèmes rencontrés par la France et d'autres pays européens.
D'abord, vous voulez m'expliquer en quoi les générations des 30 Glorieuses ont "bloqué" le marché du travail?
Comme si elles désiraient délibérément empêcher les plus jeunes de décrocher un job!
Certes, les baby boomers étaient une génération nombreuse, mais nombreux ou pas, l'âge de la retraite sonne pour eux, comme pour tout le monde . Or justement, on les oblige à travailler plus longtemps.
En fait, on a floué ces générations qui attendaient impatiemment de prendre leur retraite à 60 ans; la plupart se passeraient très bien de travailler plusieurs années de plus, suite au recul généralisé de l'âge de la retraite, qui ne fait que commencer--car on va vers les 67 ans.


Citation:
Il est un fait que ces vieilles générations ont peu de culture économique, néanmoins leurs besoins se situent au niveau de la sécurité (placement sans risque) et pérennisation des capitaux qu'ils ont engrengés. Cela pénalise directement les jeunes générations en limitant leur mobilité, prix des loyers, accés à la propriété, capitaux disponibles pour l'activité et enlève des perspectives d'évolution.


TOUTES les générations ont besoin de sécurité, et il est bien évident que la plupart des gens ayant peu d'économies préfèrent les placements sans risques, car ils ne peuvent pas se permettre de perdre le peu qu'ils ont accumulé.
Par ailleurs, il faudra que vous m'expliquiez comment les "placements sans risques" des seniors limitent la mobilité des jeunes? Précisément, en quoi le fait que tel ou tel retraité qui a un livret A vous empêche d'aller chercher un job ailleurs en France ou à l'étranger?
La mobilité des jeunes dépend essentiellement d'eux mêmes, et accessoirement de leur background éducatif et de leurs ressources financières.
De plus, comment un "placement sans risque" comme l'immobilier peut -il contribuer au prix élevé des loyers? C'est au contraire parce qu'il n'y a pas assez d'offre locative, car pas assez d'investissement immobilier, que les loyers sont chers.

Citation:
La réalité c'est qu'on devrait travailler à motiver le jeunes dans les métiers difficiles et avantager les salariés face aux rentiers. Car à terme rien ne garantira la valeur de notre monnaie face aux milliards de chinois et d'indiens. Politiquement sur le long terme on sait qu'une nation n'a été défendu que par des jeunes. le système progresse parce qu'on crée de la richesse via les gains permanents de productivité. Il n'existe aucun gain réel via des actions spéculatives ou une quelconque activité liée à la retraite.


C'est très français, cette notion qu'on devrait "motiver les jeunes". Dans les pays anglo-saxons, les jeunes se motivent eux mêmes, souvent ils payent eux mêmes leurs études--couteuses-- en prenant des "student loans", il se prennent économiquement en main de bonne heure et n'ont pas besoin qu'on les assiste.

Et bien sur que le travail et l'esprit novateur des jeunes sont cruciaux pour la santé économique d'un pays. Ce qui est tout aussi vital, et bien plus difficile à trouver (car on peut toujours importer des travailleurs immigrés, pour moins cher) , c'est du capital, et ça c'est nécessairement les seniors qui l'ont accumulé et peuvent le fournir.
Quand les capitaux des seniors s'investissent dans le marché boursier non spéculatif, ce qui n'est pas assez le cas en France vu le peu de gens qui ont un portefeuille, ils font tourner l'économie: sans actionnariat, aucune industrie ne peut naître ni se développer.

Il est donc économiquement schématique et démagogique de poser que les jeunes sont toujours la clé du futur économique d'un pays; en fait, trop de jeunes peut être un handicap économique, comme trop de seniors: c'est le cas de nombreux pays en voie de développement dans lesquels la pyramide des générations est déséquilibrée au profit des juniors; d'ailleurs, l'Allemagne qui a peu de jeunes, s'en sort ainsi mieux que les autres du point de vue du chômage--même si à terme cette situation démographique risque de poser problème.
Les jeunes fournissent du travail, et les seniors les capitaux, qui sont AUSSI du travail, et à un double titre, ce qu'oublient de rappeler les économistes socialistes-une sorte d'oxymoron-: primo, le capital est produit par le travail, et deusio quand il est investi dans une entreprise, il travaille au même titre que les employés de cette entreprise.

C'est curieux que l'on ne parle guère de ce pseudo-conflit des générations et de cette soi-disant victimisation des jeunes par les seniors aux EU, et pourtant les seniors y détiennent bien plus d'argent qu'en France proportionnellement.
Mais la culture US n'est pas une culture victimaire, les politiciens ne cherchent pas comme en France à désigner des boucs émissaires--les riches, les seniors-- sur qui les citoyens ordinaires puissent déverser leurs frustrations dues aux problèmes économiques qu'ils rencontrent.
Ce qui garantit que les causes réelles des problèmes français--le niveau élevé des prélèvements étatiques, le manque de compétitivité par exemple-- ne soient jamais nommées.


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 Sujet du message: Re: Grèce, PIIGS: austérité, Euro, effet boule de neige
MessagePosté: Mar 31 Juil 2012 12:04 
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Merci pour vos commentaires. Vous me permettrez de préciser certains points de la réflexion au 3eme ! :P


Point 1
Les sources sont essentiellement les travaux de M.MARSEILLE mais aussi feu courrier cadres, par exemple.
La guerre des deux France : Celle qui avance et celle qui freine, J.MARSEILLE

Le mécanisme pourrait étre le suivant : une entreprise souhaite avoir des individus avec une compétence et un savoir être, bref une sélection par le mimétisme culturel. Ces générations ont en général une grand ancienneté dans les entreprises. Si l'entreprise n'a pas de volonté de transmission, ce qui c'était passé en France pendant 30 ans, alors les jeunes n'ont aucun accès aux marchés puisqu'ils seront toujours sélectionnés avec des critères propres aux individus en poste (point d'ouverture aux autodidactes).

Le plus criant au niveau démographique est le suivant, en france nous surproduisons des diplômés par rapport au marché du travail (20 000 à 30 000). Il a été constaté une nette migration des jeunes à l'étranger depuis 20 ans (population à Londres, Irlande...). Ceci dénote bien l'impossibilité de ceux ci d'avoir des débouchés dans notre pays.

N'oublions pas aussi que ces générations sont trés idéologiques, donc on impose par exemple aux entrant sur le marché du travail un turn-over (plus de flexibilité, contrat précaire). La pression peut aussi venir de la gauche avec les discours corporatistes syndicaux !
Alors que de l'autre coté via le rapport de force les mêmes restent en poste. Au final cela tourne en rond on ne donne pas de temps aux jeunes à transformer leur expérience en compétence qui ne rempliront jamais les critères.

Pour les retraités la situation est contrastée ceux qui n'ont pas transmis peuvent se permettre de se faire payer à prix d'or car l'entreprise n'a pas formé. L'entreprise se valorise auprés des seniors en communiquant sur le fait qu'on a besoin de nos anciens.
Elles coutent plus chers en masse salariale, empêche l'embauche de jeune moins chers, et empêche d'avoir des finances pour les autres seniors. Pour le reste vous avez raison on les a floué (mais chacun doit prendre sa part dans la crise).

Politiquement ma réponse s'appelerait le bénévolat à partir du moment où on touche une retraite.

Point 2
Vous l'avez dit vous même il faut un support financier.
Comment un jeune qui vient de rentrer sur le marché a un capital suffisent ? De façon général tous les prix qui demandent un pourcentage fixé sur des capitaux et non sur le revenu du travail favorise les "rentiers".
Il n'en va pas que du prix mais aussi des logements à disposition. Par exemple tout le monde sait que sur le marché immobilier certains propriétaires préfèrent laisser vide un logement, tout comme les entrepreneurs jouent sur le foncier pour construire au meilleur prix au détriment du parc disponible. Les choses changent et tendent à s'améliorer depuis quelques années ! Mais du reste le bilan que je trace était bien la réalité.

Au final on ne reproche pas un comportement capitalistique des divers acteurs mais l'absence de fluidité du système et le fonctionnement à sens unique démagogique.
Ce qui favorise la mobilité c'est une facilité de trouver un logement, des transports en commun fiables et des facilités "comptables" pour éponger les grosses dépenses. Tous les discours des syndicats de patron n'avaient que pour but de dire que c'est eux qui détenaient l'autorité.
Dans les faits rien n'a été fait pour la mobilité par absence d'investissement !

Un placement sans risque se juge à l'aune des taux marginaux.
Si les entreprises acceptent des rendements à 10% alors on attend le même type de taux pour le logement etc. Au final il vaut mieux parfois ne pas louer pour avoir ces taux que de louer à des taux plus faibles. Les derniers politiques publiques ne favorisent pas la baisse des prix par le mécanisme simple de l'offre et la demande. Cette situation pénalise les salariés qui n'ont pas de hausse extraordinaire de leurs revenus. Cela favorise ceux qui possèdent et peuvent attendre.

Point 3

" Les jeunes fournissent du travail, et les seniors les capitaux, qui sont AUSSI du travail, "
Tout à fait, et d'ailleurs dés que le mécanisme grippe on appelle cela un conflit générationnel !

Le but n'est pas de stigmatiser une des composantes de la population face à d'autres, le but est de caractériser des phénomènes.
Les responsables ne sont pas nécessairement les acteurs du phénomène. Vous mentionnez les USA et l'Allemagne, on peut percevoir certains outils de comparaison.



En France les défauts de gestion d'entreprise sont ils sanctionnés ? non bien moins qu'aux USA. Est ce que notre attitude favorise le renouvellement des postes et le partage des expériences ? Non.

En France comment les décisions sont prises ? En Allemagne les salariés sont partis prenantes et peuvent bloquer une décision. Les salariés français disent ils qu'ils se sentent plus ou moins stressé que les allemands ? En quoi notre attitude favorise la confiance et la transmission ?

Au final vous l'avez dit, l'un apporte les capitaux l'autre le travail. Il est indubitable qu'il faut accepter pour que la transformation se fasse que les capitaux fondent et que l'activité soit valorisée par rapport aux revenus des capitaux.


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