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 Sujet du message: Re: Grèce, PIIGS: austérité, Euro, effet boule de neige
MessagePosté: Mar 31 Juil 2012 12:29 
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nota mon précédent post pourrait il être effacé ?


Merci pour vos commentaires. Vous me permettrez de préciser certains points de la réflexion au 3eme ! :P


Point 1
Les sources sont essentiellement les travaux de M.MARSEILLE mais aussi feu le magazine courrier cadres.
La guerre des deux France : Celle qui avance et celle qui freine, J.MARSEILLE

Le mécanisme pourrait étre le suivant :
Une entreprise souhaite avoir des individus avec une compétence et un savoir être, bref fait une sélection par le mimétisme culturel.
Les générations 30 glorieuses ont en général une grande ancienneté dans les entreprises. Si l'entreprise n'a pas de volonté de transmission, ce qui s'est passé en France pendant 30 ans, alors les jeunes n'ont aucun accès au marché puisqu'ils seront toujours sélectionnés avec des critères propres aux individus en poste (pas d'ouverture aux autodidactes).

Le plus caractérisant c'est la démographie. En france nous surproduisons des diplômés par rapport au marché du travail (20 000 à 30 000). Il a été constaté une nette migration des jeunes à l'étranger (population à Londres, Irlande...). Ceci dénote bien l'impossibilité d'avoir des débouchés dans notre pays.

N'oublions pas aussi que ces générations sont très idéologiques
Donc on impose dogmatiquement aux entrant sur le marché du travail un turn-over (plus de flexibilité, contrat précaire), alors que de l'autre coté les mêmes restent en poste.
La pression peut aussi venir de la gauche avec les discours corporatistes syndicaux !
Au final cela tourne en rond on ne donne pas de temps aux jeunes pour transformer leur expérience en compétence. Ailleurs en Europe on instaure pas la compétition aprés le bac, on laisse les individus maitriser et avoir leur autonomie.

Pour les retraités la situation est contrastée :
Ceux qui n'ont pas transmis un savoir recherché peuvent se permettre de se faire payer à prix d'or car l'entreprise n'a pas formé.
L'entreprise se valorise auprés des seniors en communiquant sur le fait qu'on a besoin de nos anciens.
Mais ces salariés coutent plus chers au global, empêchent l'embauche de jeune moins chers, et empêchent d'avoir des finances pour les autres seniors.
Pour le reste vous avez raison on les a floué (mais chacun doit prendre sa part dans la crise).

Politiquement ma réponse s'appellerait le bénévolat à partir du moment où on touche une retraite.

Point 2
Vous l'avez dit vous même il faut un support financier. Comment un jeune qui vient de rentrer sur le marché a un capital suffisent ?

De façon général tous les prix qui demandent un pourcentage fixé sur des capitaux et non sur le revenu du travail favorise les "rentiers".
Il n'y a pas que les prix mais aussi pour la quantité des logements à disposition.
Par exemple tout le monde sait que sur le marché immobilier certains propriétaires préfèrent laisser vide un logement; tout comme les entrepreneurs jouent sur le foncier pour construire au meilleur moment au détriment du parc disponible.

Les choses changent et tendent à s'améliorer depuis quelques années ! Mais du reste le bilan que je trace était bien la réalité.


Au final on ne reproche pas un comportement capitalistique des divers acteurs mais l'absence de fluidité du système et le fonctionnement à sens unique démagogique. Ce qui favorise la mobilité c'est une facilité de trouver un logement, des transports en commun fiables et des facilités "comptables" pour éponger les grosses dépenses.
Tous les discours des syndicats de patron n'avaient que pour but de dire que c'est eux qui détenaient l'autorité. C'était politique !
Dans les faits rien n'a été fait pour la mobilité. L'absence d'investissement vient du fait que le focus politique a été mis ailleurs.

Un placement sans risque se juge à l'aune des taux marginaux.
Si les entreprises acceptent des rendements à 10% alors on attend le même type de taux pour le logement etc.
Au final il vaut mieux parfois ne pas louer pour avoir ces taux que de louer à des taux plus faibles. Les dernieres politiques publiques ne favorisent pas la baisse des prix par le mécanisme simple de l'offre et la demande. Cette situation pénalise les salariés qui n'ont pas de hausse extraordinaire de leurs revenus. Cela favorise ceux qui possèdent et peuvent attendre.

Point 3

" Les jeunes fournissent du travail, et les seniors les capitaux, qui sont AUSSI du travail "
Tout à fait, et d'ailleurs dés que le mécanisme grippe on appelle cela un conflit générationnel !

Le but n'est pas de stigmatiser une des composantes de la population face à une autre, le but est de caractériser des phénomènes.
Les responsables ne sont pas nécessairement les acteurs du phénomène. Vous mentionnez les USA et l'Allemagne, on peut percevoir certains outils de comparaison.

En France les défauts de gestion d'entreprise sont ils sanctionnés ? non bien moins qu'aux USA. Est ce que notre attitude favorise le renouvellement des postes et le partage des expériences ? Non.

En France comment les décisions sont prises ? En Allemagne les salariés sont partis prenantes et peuvent bloquer une décision. Les salariés français disent ils qu'ils se sentent plus ou moins stressé que les allemands ? En quoi notre attitude favorise la confiance et la transmission ?


Au final vous l'avez dit, l'un apporte les capitaux l'autre la force de travail. Il est indubitable qu'il faut accepter pour que la transformation se fasse que les capitaux fondent et que l'activité soit valorisée par rapport aux revenus des capitaux, et cela de façon impersonnel (pas à travers des stratégies familiales).


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 Sujet du message: Re: Grèce, PIIGS: austérité, Euro, effet boule de neige
MessagePosté: Mar 31 Juil 2012 15:21 
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Citation:
N'oublions pas aussi que ces générations sont très idéologiques
Donc on impose dogmatiquement aux entrant sur le marché du travail un turn-over (plus de flexibilité, contrat précaire), alors que de l'autre coté les mêmes restent en poste.
La pression peut aussi venir de la gauche avec les discours corporatistes syndicaux !
Au final cela tourne en rond on ne donne pas de temps aux jeunes pour transformer leur expérience en compétence. Ailleurs en Europe on instaure pas la compétition aprés le bac, on laisse les individus maitriser et avoir leur autonomie.


Je suis d'accord en gros avec cette description; le problème n'est pas à poser en termes générationnels, pas plus en taclant les baby boomers qu'en critiquant la (soi-disant) passivité des jeunes, leur désir d'avoir tout tout de suite, et autres clichés de café du commerce.
Ce qui est à mettre en cause en France relève d'attitudes culturelles par rapport à l'économie et au travail qui sont également présentes dans toutes les générations: entre autres, tradition d'interventionnisme massif de l'Etat lié à un taux de prélèvement record et à toutes sortes d'entraves bureaucratiques et fiscales à la création d'entreprises, ayant pour conséquence un manque d'autonomie économique et de motivation entrepreneuriale chez les citoyens.
En clair, c'est bouché pour les jeunes en France au point que l'exil est la voie la plus sûre pour des jeunes diplômés et ambitieux.


Citation:
Pour les retraités la situation est contrastée :
Ceux qui n'ont pas transmis un savoir recherché peuvent se permettre de se faire payer à prix d'or car l'entreprise n'a pas formé.
L'entreprise se valorise auprés des seniors en communiquant sur le fait qu'on a besoin de nos anciens.
Mais ces salariés coutent plus chers au global, empêchent l'embauche de jeune moins chers, et empêchent d'avoir des finances pour les autres seniors.
Pour le reste vous avez raison on les a floué (mais chacun doit prendre sa part dans la crise).


Pas tant que ça. Beaucoup de patrons se débarrassent de leurs employés au top de la grille des salaires pour engager des jeunes --qu'ils leur demandent élégamment de former avant de les licencier--. Jeunes qu'ils payent peanuts.
On jette les cadres "trop vieux" à partir de 45 ans, voire moins. Certains retrouvent du travail à un niveau de salaire moindre, d'autres ne retrouvent rien.
Le paradoxe est le suivant en France: on demande aux salariés de travailler de plus en plus tard--comme je l'ai dit, on est parti pour 67 ans. Cela est aussi nécessaire que juste: si l'on vit plus longtemps (et avec une santé correcte), on doit travailler plus longtemps, il n'y a pas de raison valable de se faire prendre en charge par la collectivité en tant que retraité pendant 35 ans et plus.
Le problème est qu'en France, un agéisme aigu règne dans le monde du travail--ce qui n'est pas le cas dans mon expérience dans les pays anglo-saxons, où l'âge n'est pas le "baiser de la mort" comme en France. Donc en France, on va demander aux gens de continuer à travailler jusqu'à 65 ans, mais les patrons virent leurs employés trop vieux et trop coûteux à partir de 45 ans voire moins.
Qu'est ce que ces employés sont censés faire entre leur licenciement à 45 ans, sans possibilité de retrouver du travail, et leur retraite à (bientôt) 65?
Lisez cet article instructif sur l'expérience typique d'une femme de 48 ans:

http://www.rue89.com/2011/07/28/48-ans- ... lle-215842


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 Sujet du message: Re: Grèce, PIIGS: austérité, Euro, effet boule de neige
MessagePosté: Mer 1 Aoû 2012 15:47 
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Inscription: Mar 1 Nov 2011 19:37
Messages: 137
Nous touchons du doit les limites du benchmark appliqué sans réalisme... propre aux méthodes de gouvernement français sans imagination. Comme vous le dites finalement on applique des formules d'autres pays sans valider que le modèle est le même.
Nous sommes bien d'accord qu'il y a une culture d'entreprise qui tend à faire partir les salariés tôt.
C'était le même probléme avec la réforme des heures supplémentaires. Qui était payé en heures sup. réelle en France ? certainement pas la majorité des salariés. Le discours de l'époque était fondé sur des choses irréelles.

Donc au final cela me fait penser à une discussion avec un professeur québécois. Il me disait être surpris de ce qu'on faisait de nos loies après les avoir voté. En claire il me disait que chez eux qu'une analyse systématique était faite après un certain temps pour voir si l'esprit de loie et le résultat attendu correspondait à ce qui était prévu.
Dans la négative le tir était rectifié.

C'est un peu idéaliste comme attitude mais c'est un minimum à mon sens.
Du coup cela met en perspective le comportement à avoir face à des impositions des marchés financiers, qui eux se basent sur l'officiel.


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