Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Relisez Marx , ou plutôt, lisez le

Ce n'est pas normal ce mauvais jugement sur l'Espagne.
La dette publique de l'Espagne est plus faible que celle de la France, le potentiel de croissance y est plus important qu'en France, et le niveau des impôts est plus faible que dans le nord de l'Europe ce qui rend plus facile qu'ailleurs une augmentation des impôts.

Le problème de l'Espagne est l'endettement jugé excessif de sa population qui a massivement emprunté pour acquérir des biens immobiliers qui ne valent plus tripette aujourd'hui.

Si l'UE et l'euro ne sont d'aucun recours pour la Grèce, posez-vous la question pourquoi ils ne sont pas pressés d'en sortir !

Par chance, l'entrée dans l'Union de la Grèce est relativement récente et de nombreux grecs ont encore en mémoire la situation d'avant, quand la Grèce faisait partie des pays européens sous-développés (enfin, moins développés).

Et depuis son entrée dans l'UE les grecs ont eu l'immense joie de la vie à crédit ! Ils en se sont pas développés ils ont emprunté. Dans la "realité", la situation grecque ne s'est pas reellement ameliorée.

Certaines facilités positives à court terme peuvent devenir handicapantes à long terme, comme le fait d'avoir la possibilité d'emprunter sous la couverture ( rassurante pour les prêteurs) de l'Euro et de vivre ainsi pendant des années au dessus de ses moyens.

Je sais que 20 ans, c'est presque de l'histoire. Mais serais-je le seul à avoir gardé la mémoire de comment était perçue la Grèce dans les années 70 ou 80. Et je ne parle pas de 1870, mais bien de 1970 ! Il suffit de consulter les stats, la Grèce a très bien profité de l'UE et pas seulement avec le crédit facile. Son industrie, son agriculture se sont développées sans commune mesure d'avec la situation d'avant son adhésion.

Certes, mais c'est du passé, les conditions de crise sont très différentes, et ce n'est pas parce quelque chose vous a été globalement favorable dans le passé qu'il en sera nécessairement ainsi en toutes circonstances et ad vitam aeternam.
Je doute que le soutien apporté par l'UE ne soit autre chose que reculer pour mieux sauter: je ne vois pas comment la Grèce pourra satisfaire aux obligations ainsi contractées et comment elle pourra sortir d'une situation aussi grave sans recourir à une dévaluation.

Remarquons que deux anciens lauréats du prix Nobel, P. Krugman et J. Stiglitz, ont laissé entendre à quelques jours d'intervalle (dans le NYT et sur la BBC) qu'une sortie de la Grèce de la zone euro - malgré le plan de soutient en passe d'être adopté - était dorénavant inéluctable.

http://krugman.blogs.nytimes.com/2010/0 ... -end-game/

Tonnerre, je répondais surtout à ceci :


Il est possible que d'une manière ou d'une autre, les grecs soient exclus de la zone euro. Mais, c'est bien parce que ce ne sera pas à leur avantage qu'ils ne le demandent pas.

Quand je lis et j'écoute ce que disent les manifestants grecs, c'est qu'ils ne comprennent pas pourquoi c'est eux qui doivent payer et pas les fraudeurs qui ont profité du système. Effectivement, la fraude à l'impôt est massive. Mais qui fraude ? Le Smicard ou celui qui a de l'argent de coté ?
Il me semble que la majorité des grecs est pour rester dans l'UE et dans la zone euro. Mais, ils ne sont pas d'accord pour payer les pots cassés. Ou plutôt, ils sont d'accord pour que tout le monde paye à hauteur de ce qu'il a fraudé.
Or, en situation d'urgence, on n'a pas le temps de négocier une solution équitable. Le FMI et l'Union Européenne sont allé au plus rapide. C'est maintenant aux grecs de trouver des moyens de faire en sorte que les fraudeurs payent pour les autres. S'ils en ont la volonté ...