Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Bonjour à tous.
Je me permets aujourd'hui de créer un fil de discussion afin de m'interroger et de vous interroger sur les concepts de nationalité.
Les états nations sont semble-t-il responsable de l'apparition du concept, sans doute depuis que des Grecs ont créé la Cité et la Citoyenneté...
L'actualité récente en France me pousse à demander sur quoi doit être basé cette citoyenneté Française: à la Romaine façon République, façon Empire, à la Grecque, ou selon les lois qui régissent depuis un certain temps déjà notre belle et douce France?...
Qui y a droit, pourquoi la refuser, et surtout comment...
Il y l'art et la manière, et ne pas faire trop rustre...

Merci de m'aider à trouver une réponse...

Et pour bien lancer le débat je souhaiterais interroger sur la pertinence de menacer de déchoir de leur nationalité des gens d'immigration récente, et qui auraient maille à partir avec la Justice Française.
Je ne nie pas que si quelqu'un s'installe dans un pays il serait bon qu'il le respecte un peu, au moins un peu.
Pour autant n'est-ca pas un bien grand risque pour le président actuel de déclarer une loi dans ce sens. Car lui-même n'est-il pas fragile par rapport à cette loi? Son père est-il né en France, et son grand-père? Lui même ne peut-il pas être considéré comme un immigré?
De seconde génération seulement. Je suis, et nous sommes vraiment nombreux à l'être, plus Français que lui, si l'on suis cette voie!
La France a pourtant fait preuve en cette occasion d'une belle démonstration de tolérance, ce d'autant plus que Mme est nettement Italienne: deux immigrés à la tête d'une des Nations les plus puissantes du Monde !!!

Ce qui me surprend vraiment le plus dans cette loi c'est la distinction entre français qui me semble compromettre largement notre devise nationale qui met en avant l'égalite...
Cela rappelle malheureusement a mon sens la loi du statut des juifs.

Tres sincèrement cela parait honteux et effectivement risible quand on sait que la famille du Président vient de l'étranger.

Cette mesure de déchance de nationalite aurait été "logique" si elle avait concerné tous les français, le débat aurait été de savoir alors si cette proposition était légitime ou non.

Cela paraît etre une loi simplement electoraliste et populiste, je pense que l'image de la France commence terriblement à se degrader dans le monde, elle qui est censé etre le symbole des droits de l'Homme.

Votre problématique est une problématique purement de politique intérieure, mais me semble avoir peu de liens avec l'attendu du forum. Autant on peu discuter des nationalités dans un contexte géopolitique, et il y a beaucoup à en dire, autant une approche purement politicienne de la question ne me semble pas ré"pondre au cahier des charges de notre salon.

Je souhaiterais donc qu'on recadre la discussion.

En tant que modérateur undercover , je pense aussi qu'un recadrage dans un sens moins strictement politique intérieure s'impose.

Les souverains francs et le pays qu'ils ont créé sont héritiers de Rome : les sujets ou citoyens le sont sans condition d'origine mais par allégeance (au monarque ou à la République).

Dans la tradition romaine, franque et française, les mauvais sujets sont exilés, enfermés ou exécutés. L'exécution est légalement suspendue depuis 1981.

L'exil ne semble pas le plus mauvais sort.

En théorie, tout Français étant indicernable une fois devenu français, une loi respectant la tradition ne saurait viser certains citoyens plus que d'autres sur le plan des origines citoyennes.

Corrigeons vos inexactitudes : un Français né en France, descendant de père immigré né en Hongrie et de mère française née en France, marié à une étrangère (italienne).

Les Droits de l'Homme n'ont rien à voir avec la définition théorique de quelque citoyenneté que ce soit.

Ben c'est déja fait : le New York Times le 6 aout paru dans leMonde :
"Nicolas Sarkozy, qui aime être appelé Sarko l'Américain, attise dangereusement les passions anti-immigrés pour des calculs politiques à court terme".
"Et ce, dans un pays qui a longtemps défendu avec orgueil le principe d'égalité devant la loi de tous les citoyens français", poursuit le journal, rappelant que M. Sarkozy a épousé une Italienne naturalisée française, Carla Bruni, et a pour père un immigrant hongrois, Pal, qui a également acquis la citoyenneté française. Le principe d'égalité devant la loi "s'applique" à l'épouse et au père du président français "et doit s'appliquer à n'importe qui d'autre".
Mais alors que la cote de popularité du chef de l'Etat est "au plus bas" et que le Front national reprend des forces avec Marine Le Pen, "il est allé plus loin, inquiétant les membres de la droite traditionnelle". Ces derniers, conclut le Times, "ont raison de s'inquiéter, et [M. Sarkozy] est, à tort, aventureux d'ignorer leurs conseils de prudence".

selon Article de lemonde.

Le NYT devra dorénavant savoir qu'être français "n'est pas un droit acquis":

http://www.causeur.fr/surenchere-droiti ... alors,7079

Et c'est toujours hilarant de s'entendre donner la leçon par le New York Times, quand dans le même temps on ne les entends pas sur Guantánamo, pas plus que sur la torture légalisée par la précédente administration, et l'on pourrait également reparler d'une peine de mort hors d'âge qu'ils continuent d'appliquer au même titre que la Chine, le Yémen ou la Corée du nord !

Sans que ne s'en émeuve a priori nos bons samaritains de la presse cosmopolite anglo-saxonne, aux ordres d'une oligarchie financière qui est la propriétaire du secteur pour une bonne part. Oui, ceux-la même qui sont toujours rendus incapables de décrire, et de dénoncer comme la décence (je n'ose dire le professionnalisme) la plus élémentaires le (re)commanderait, les tenants et les aboutissants d'une crise certainement la plus grave depuis la grande dépression, et auquel le peuple américain doit dorénavant assumer - seul, puisque lâché en rase campagne par le métisse providentiel - toutes les conséquences.

Je me souviens par ailleurs que dans un précédent éditorial, le même NYT attaquait violemment la France sur sa volonté d'interdire le fait de se dissimuler le visage dans l'espace public (et non la seule interdiction de la burqa comme l'amalgame cette sommité intellectuelle et référence journalistique):

http://www.nytimes.com/2010/01/27/opini ... .html?_r=1

Tout cela n'est pas neutre bien évidemment, et ces coups de boutoir et ces ingérences significatives de la part de l'organe de propagande numéro 1 de l'intelligentsia économique et financière (non c'est vrai, il y a le Wall Street Journal bien avant), comme dans une moindre mesure de l'administration Obama confondu, sert des intérêts idéologiquement déterminés.

Mais alors, que ne devrait-on pas entendre de la part des même face aux "dérives" - pensez donc: proposer d'amender LA constitution américaine, celle-la même qui garantit le droit des citoyens de posséder 350 millions d'armes à feu! - que ne manquent pas d'envisager quelques éminences du Parti républicain face aux vagues d'immigration qui déferlent, et de plus en plus massivement, sur la frontière sud de notre cher Oncle Sam ??

http://www.rmc.fr/blogs/bourdinandco.ph ... oit-du-sol

Et il faut bien réagir au discours, qu'il convient de nommer d'imposture, de Sarkozy à Grenoble, car on ne peut pas comprendre que celui-ci déclare publiquement à cette occasion (Mitterrand avait bien parlé de seuil de tolérance atteint, mais je crois que c'est la première fois de la part d'un chef de l'Etat sous cette forme aussi explicite) que l'immigration insuffisamment régulée que nous avons connu depuis 50 ans, et le processus d'intégration qui l'accompagne nécessairement, était "un échec".

Car alors il faut pouvoir alors rappeler une évidence: si cela s'est effectivement révélé un échec cinglant, pour quelle raison objective continue-t-on, encore aujourd'hui massivement, d'accueillir sur notre territoire autant de candidats à l'émigration ?? Si ce n'est, comme l'a parfaitement mis en évidence Jean-Fançois Kahn très récemment, de céder aux exigences forts irresponsables, mais potentiellement très rémunératrices, de la partie la plus réactionnaire du Medef !

Or je crois savoir notre cher président Sarkozy avoir beaucoup d'accointances, pour rester poli, avec quelques capitaines d'industries français. Les fameux amis du Fouquet's, son "premier cercle". Dont, et c'est notable, Martin Bouygues, le parrain de son fils (sans compter "son frère", Arnaud Lagardère). Et grand pourvoyeur devant l'éternel de travailleurs sans papiers. Et, tout à fait accessoirement, détenteur de la plus grande chaîne télévisée d'Europe: TF1.