Tonr a écrit:
Citation:
Le coup de "telle catégorie sociale cause plus de délinquance que les autres" est une vieille histoire qui a été démontée par les statiticiens à l'époque du livre "the bell curve"... On dirait qu'on nous ressort du faisandé.
Mais non, justement.
Tout d'abord, il n'y a pas de statistiques de criminalité par catégories ethniques au Canada.
Comment des études faites dans ce pays peuvent elles tirer des conclusions sur la criminalité plus ou moins élevée de tel ou tel groupe ethnique puisque les stats qui leur permettraient de fonder ces conclusions sur des chiffres officiels et fiables (recueuillis par la police et la justice sur l'ensemble du territoire) n'existent pas.
Aux US, par contre, il y a des stats de criminalité par catégories ethniques, c'est un des rares pays occidentaux où cela existe.
Dans ce pays, les disparités entre catégories ethno-culturelles en matière de taux de criminalité sont reconnues dans de nombreux rapports à caractère officiel, comme celui-ci émanant du US Department of Justice, qui traite des taux de criminalité différents des adolescents selon leur appartenance à divers groupes ethno-culturels:
http://people.wku.edu./john.faine/soc332/racedel.pdfVoici les chiffres cités par ce rapport:
les jeunes noirs représentent 26% du total des arrestations pour crimes et délits sur la totalité du territoire américain pour les délinquants juvéniles (définis comme allant jusqu'à 18 ans, chiffres de l'UCR du FBI). Or ils ne constituent que 15% de la population totale , toutes ethnicités confondues, de cette classe d'âge. De plus, si l'on ne prend en considération que les délits et crimes violents, le pourcentage est encore plus élevé: 42% de tous ces crimes pour cette même classe d'âge.
Il faut souligner que, de même que les africains américains sont excessivement représentés parmi les délinquants et criminels, ils sont aussi sur-représentés parmi les victimes.
Mon cher Tonerre, si vous faisiez l'effort de lire et de comprendre ce que je dit... Je dit, comme monsieur Leblanc, qu'il y a souvent eu des problèmes de criminalité liées à des vagues migratoires. Comme monsieur Leblanc, je dis que ces problèmes reviennent de manière cyclique. Et que c'est toujours une autre communauté qui est stigmatisée. Alors, une vision simpliste serait de dire que les actuels boucs émissaires sont la cause de toute la délinquance actuelle. Ce n'est pas faux ... mais alors comment expliquer un phénomène qui se reproduit ainsi vague immigratoire après vague immigratoire ?
Un physique, mais aussi dans la plupart des sciences, on n'apprend que les mêmes causes entrainent les mêmes effets. Ce qui entraîne que si on a des effets identiques qui se reproduisent à intervalles cycliques .... c'est qu'il y a une cause identique. Si dans la dernière décennie étudiée par monsieur Leblanc ( on parle là des années 80-90) en Amérique du Nord à vu la criminalité surtout due aux hispaniques provenant d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale, il faut bien constater que ce ne sont pas eux qui causaient les problèmes de la vague précédant. C'étaient les Asiatiques. Mais si les Asiatiques étaient bien la cause de la délinquance dans les années 70, ce n'étaient ni eux ni les hispaniques qui causaient la délinquance des années 60. Là, c'était au tour des Portoricains. On peut ensuite s'intéresser au sort des Italiens, des Juifs, des Irlandais, des ...
D'ailleurs, il suffit de s'intéresser aux films ou aux séries policières pour voir le reflet de ces vagues sur les personnages de méchants.
Alors, vous avez raison, de nos jours, ce sont bien les adolescents d'une certaine origine ethnique qui créent la délinquance. Mais dès que ceux-ci se seront assagis, ils seront remplaças par d'autres provenant d'une vague future. Et votre explication sera aussi vraie, si vous ne regardez que l'instant présent, mais fausse si vous élargissez votre vision.
Dans les années 40, aux USA, les délinquants et les voleurs étaient les Italiens. Dans les années 60, il y a eu pas mal d'italiens qui sont entrés dans la police. Il ne faut pas croire que d'une génération à l'autre la culture italienne puisse expliquer ce changement. Mais, utilisez donc comme critère l'intégration des immigrés italiens dans la société américaine et vous aurez la bonne réponse. Culturellement, ils avaient les mêmes racines, mais la première génération ne pouvait survivre qu'en s'adonnant au crime, la seconde était assez intégré pour vouloir se sacrifier à protéger la société. La troisième à juste un nom aux consonances latines et une plus grande envie de pizzas. Mais, si vous prenez une machine à remonter le temps et que vous demandez à l'américain moyen des années 40 ce qu'il pense des Italiens, il vous dira exactement la même chose que ce que vous pensez des jeunes issus de la dernière vague migratoire.