Tonr a écrit:
La politique d'ouverture à des flux migratoires importants préconisée de concert par la gauche pour des raisons idéologiques et électoralistes, et par le patronat pour faire pressions sur les salaires est certes à remettre en cause.
Cette remise en cause est un préalable obligatoire, car on ne comprendrait pas que ce que l'on tente bien difficilement d'écoper d'un côté, continue de rentrer à flot ininterrompue de l'autre !
Ensuite tempérons votre étrillage en règle contre la gôche. Car qui donc en son temps a décidé du regroupement familial sinon un gouvernement de droite ? Qui a donc admis le plus de nouveaux arrivants sur notre territoire depuis vingt ans sinon les gouvernements Raffarin/Villepin ? Qui donc poursuit cette politique en l'amplifiant - comme les derniers chiffres le démontrent parfaitement
et contre les dénégations officielles à vocation des crédules - sinon le gouvernement actuel sous la houlette du président Sarkozy, élu avec le million et demi de voix "empruntées" (car elles vont lui être rendues semble-t-il) au Front National ?
Il y a donc je crois matière à relativiser votre point de vue. Pour cela faut-il comprendre que l'immigration n'est pas un stigmate qui nous tombe du ciel, mais fut bel et bien l'allié objectif de la mondialisation économique et du discours néolibéral qui l'accompagna. C'est une stratégie savamment mise en oeuvre afin d'en faire le parfait complément, à l'intérieur des "frontières" des nations occidentales, du dumping économique, fiscal et social opéré à l'exterieur de celles-ci par les pays émergents à bas coûts. Le salariat se retrouvant ainsi pris entre deux feux simultanés, entre le marteau et l'enclume. Avec pour fameux résultats, vous l'avez rappelé, une dépression incontestable de la masse salariale, un chômage endémique, une dépolitisation de la classe ouvrière (laquelle je ne crois pas qu'elle sert les intérêts de la
vrai gauche), et une baisse de la pression aux revendications sociales qui leurs est concomitant. En somme, du pain béni pour le grand patronat:
http://www.dailymotion.com/video/x6slux ... ation_newsVoici un rapport de 2009 du Conseil d'Analyse Economique qui délégitime notamment le discours traditionnel sur le recours à l’immigration comme palliatif à la “pénurie de main d’œuvre“ dans certains secteurs. Ses auteurs expliquent que "du point de vue de la science économique, la notion de pénurie n’est pas évidente. Le fait que certains natifs rejettent certains types d’emplois peut simplement signifier que les travailleurs ont de meilleures opportunités que d’occuper ces emplois, et donc que les salaires correspondants devraient augmenter pour qu’ils soient pourvus".
C’est donc simplement parce que le patronat ne veut pas revaloriser les salaires qu’il importe, avec la complicité des associations pseudo-antiracistes, une main d’œuvre plus docile, et donc plus malléable, comme le confirme la conclusion du rapport qui n’hésite pas à affirmer : "Dans le cas du marché du travail, cela signifie qu’à la place de l’immigration des années soixante on aurait pu envisager une hausse du salaire des moins qualifiés". La messe est dite n'est-ce pas ?
Mais continuons car toujours selon ce rapport, une hausse de la proportion d’immigrés d’un point de pourcentage réduit le salaire moyen de
1,2 %. Ces chiffres expliquent largement l’omerta entourant les questions de l’immigration, que les gouvernements "de droite" comme "de gauche" se refusent à affronter concrètement de peur de déplaire aux desideratas du grand patronat.
http://www.cae.gouv.fr/IMG/pdf/084.pdf