Aigle a écrit:
pour compléter les interessantes contributions d'Alain G et de vous tous, je voudrais appeler votre attention sur un point qui est peut-être un détail pour vous mais qui pou moi veut dire beaucoup. la société française considère que le financement public de la plupart des activités collectives est une solution normale : non seulement l'école (même privée) et les hôpitaux (même privés), mais aussi le sport, la culture, les crêches, les colonies de vacances, les clubs de 3è âge, etc .... tous cela doit être financé par l'impôt. L'idée de recourir tout simplement à l'argent des personnes qui bénéficient du service (ou au bénévolat quand c'est possible) ou au mécénat.
Ce n'est pas tout à fait ça. Prenons un exemple, dans mon association il y a une section danse qui donne des cours à des enfants et à des adultes partagés en danse classique et modern-dance. Il y a une loi qui dit que les professeurs qui donnent de tels cours doivent avoir un diplôme reconnu par le ministère de la jeunesse et du sport ou une équivalence de capacité. Nous avons une professeur qui a une équivalence de capacité et nous la payons selon le tarif normal dans de tels cas. Depuis une dizaine d'année, nous avons pas mal de jeunes qui sont amenés par leurs parents pour faire de la danse dans le village voisin. La prof est une simple bénévole sans diplôme, no équivalence. Moralité, les cours coûtent 2 fois moins chers.
La loi de l'offre et la demande me direz-vous ? Sauf que nous avons été contacté il y a 2 ans par le département. Il avait un double objectif, avons-nous appris à la réunion organisée pour informer toutes les associations et écoles de danse qui ont répondu à l'appel. Le premier, c'est que le Département à décidé d'améliorer l'offre de formation aux spectacles dans le département concernant la danse, la musique, le théâtre et le cirque. Pourquoi seulement ces 4 thèmes et pas d'autres ? J'en sais rien. Le second, c'est que de nombreux acteurs du secteur médical : médecins, kinésithérapeutes, CRAM, ... se sont rendus comptes que ces jeunes souffraient de plus en plus de problèmes dus à de mauvaises positions dans le cas de la danse. A terme, le but est d'appliquer la loi et de demander la fermeture de toutes les classes dont les professeurs n'ont pas la formation adéquate pour enseigner. En attendant, le Département a défini des critères et il donne une subvention aux associations qui répondent à ces critères. Cela nous a permit de récolter environ 1300 €| pour environ 150 jeunes qui font parti de nos cours de danse.
Bien entendu, certains vont dire : "quelle gabegie d'argent public, il suffit d'appliquer la loi et de fermer les écoles qui ne la respectent pas !" Oui, à part qu'il n'y a pas assez de profs disponibles ... Il faut donc le temps de les laisser se former. Mais, si on y regarde de plus prêt, c'est la collectivité dans son ensemble qui va gagner de l'argent à terme. Et oui, un enfant qui souffre de lésions parce qu'il a eu de mauvaises positions lors de son apprentissage de la danse, vous croyez qu'il ne coûte que 1300€ à soigner ? En mettant les enfants entre les mains de gens compétents, le Département permet de diminuer des frais futurs que la collectivité va payer d'une manière ou d'une autre, soit à travers la Sécurité Sociale, soit en perte de productivité liée à l'absence des parents pour accompagner leurs enfants chez les divers spécialistes, soit en perte de productivité parce que ce seront peut-être des enfants qui ne pourront pas faire certains métiers dans lesquels ils auraient excellé. Bref, a long terme, l'argent des subventions sera largement rentabilisé, mais en ce moment, de nombreux gestionnaires oublient de prendre en compte le long terme.
Au fait, pour aller au devant de certains poncif, il s'agit d'une département et d'une région qui sont à droite et ce sont des politiciens de droite qui ont mis cela en place. Mais la droite alsacienne sait parfois se souvenir qu'elle fut centriste il y a moins de 50 ans.