kelk1 a écrit:
Et alors ? Et bien les présupposés sur lesquels vous fondez votre défense d'un modèle basé essentiellement sur une concurrence "libre et non faussée" sont faux, où en tout cas ne se vérifié pas systématiquement (c'est un euphémisme) en faveur des consommateurs finaux. Ni non plus d'ailleurs, ni - surtout - je dirais même, en faveur des salariés des entreprises récemment "libéralisées", autrement dit privatisées.
Que savez-vous de mes présupposés ? Il y a un organisme de régulation dans le secteur de l'énergie. S'il remplit bien son rôle, il favorisera le consommateur final. A part que le consommateur ne réagit pas toujours de manière rationnelle. L'énergie tend à devenir plus rare, donc plus chère. L'attitude intelligente voudrait qu'on tende à baisser la consommation, malgré les sirènes des publicités qui tendent à nous faire consommer plus. Or, pour l'instant, bien des consommateurs ne font pas le liens avec certaines de leurs pratiques et leurs factures. Ils râlent qu'ils payent plus cher. Mais, ils payent plus cher parce qu'ils consomment de plus. S'ils consommaient moins, et c'est facile dans le secteur de l'énergie sans révolutionner son mode de vie, ils paieraient moins.
kelk1 a écrit:
J'en veux pour preuve l'entente illégale qui a cours en France, encore actuellement, entre les opérateurs de téléphonie mobile, et condamnés comme tel par la justice. J'en veux pour preuve les très nombreuses hausses de prix des services, qu'ils soient postaux, de transport urbains, ou liés précisément à la fourniture d'énergie, qui ont été observées et accompagnèrent bien souvent partout en Europe l'ouverture à la concurrence de secteurs qui incombait auparavant à des monopoles opérés par des entités à caractère public.
Les régulateurs et la justice interviennent sur le marché en fonction des lois de la République. Et c'est donc au consommateur-citoyen d'agir là-dessus.
Maintenant, parlons de cette phrase : "J'en veux pour preuve les très nombreuses hausses de prix des services, qu'ils soient postaux, de transport urbains, ou liés précisément à la fourniture d'énergie, qui ont été observées et accompagnèrent bien souvent partout en Europe l'ouverture à la concurrence de secteurs qui incombait auparavant à des monopoles opérés par des entités à caractère public." En fait, l'ouverture dans le secteur de l'électricité, si elle s'était faite 10 ans avant aurait sûrement vu une baisse de prix. Actuellement les prix, dans le secteur de l'énergie, montent parce que la production est déficitaire sur la demande. Pour diverses raisons, on a tardé a faire certains investissements. D'autres se sont révélés malheureux. Ainsi, certaines centrales de productions d'électricité qui produisent grâce à du fuel ou du gaz ne tournent plus que quelques jours par an. Parce qu'entre le moment où elles furent construites (dans les années 98-2003) et maintenant, le prix de carburant a augmenté. Certaines unités produisaient un MW à 40€, le prix de vente actuel tourne autour de 50€ sur le marché de gros (enfin, pas cette semaine, c'est un peu plus haut). Mais du fait du prix du gaz ou du fuel, ils produisent à 55-60€. Donc, ces unités sont à l'arrêt ou produisent à perte environ 10 mois sur 12. Ce qui plombe la rentabilité d'ensemble. Et c'est aussi ce qui a entrainé le retrait de certains acteurs qui ont préféré investir très massivement le secteur de la production éolienne et solaire.
Tellement massivement que le gouvernement a du changer les règles d'achat de cette production pour éviter de creuser un peu plus le déficit français.
Mais, le prix de production relativement bas, est du à quoi ? Aux centrales nucléaires françaises qui produisent à environ 30-35€ le MWh et qui réalisent des bénéfices chaque fois qu'ils le vendent à un prix supérieur. D'où les réticences du législateur français à libéraliser totalement le marché de l'énergie en France. Les factures des ménages exploseraient. On peu considérer qu'aujourd'hui, en France, c'est le secteur concurrentiel qui subventionne en partie les prix bas.
kelk1 a écrit:
En vérité, si ce n'est ni les consommateurs (peut-être faites-vous d'ailleurs partie des milliers de clients escroqués par GdF depuis sa privatisation, qui vont jusqu'à user d'abus de faiblesse sur ces derniers et autres pratiques frauduleuses), ni les salariés (demandez donc à ceux de feu France Télécom ce qu'il en pense de la libéralisation, ou aux nouvelles "filiales" fret de la SNCF soumis au droit du travail le plus "moins-disant") qui profitent objectivement d'une mise en concurrence forcenée théorisé par idéologues fanatiques digne de l'URSS, alors, à votre avis, qui en profite ?
Comme je l'ai déjà dit, je suis un agent EDF qui travaille dans une centrale nucléaire. Le cas de France Télécom est très particulier. On trouve aussi chez nous, de longue dates, des gens qui aimeraient voir augmenter la productivité en utilisant des méthodes anglo-saxonnes, même si dans de nombreux secteurs, on a vu que cela avait rarement les effets escomptés. Les méthodes allemandes sont plus efficaces, et pour l'instant, dans le secteur de l'énergie, on va plutôt vers ce modèle.