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 Sujet du message: Re: Sarkozy-Merkel, le grand désamour?
MessagePosté: Ven 28 Nov 2008 19:58 
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Oui, c'est curieux de vouloir relancer une économie avec de l'argent qu'on a pas

C'est ce qu'a fait FDR qui a accumulé les deficits budgétaires (tout en essayant de réduire certaines dépenses de l'Etat) à partir de 33, et a d'ailleurs été critiqué pour ça par les conservateurs. Ca a donné d'assez bons résultats, encore que les économistes ne soient pas totalement unanimes sur ce point.

L'argent, on pourrait dire que Merkel l'a, ou du moins qu'elle a une bien plus grande marge de manoeuvre que la France, puisque son budget 2008 est en équilibre. Ses arguments pour refuser de payer sont essentiellement qu'elle considère ces plans de relance par l'endettement étatique comme dangereux. Ellle ne cherche pas à surmonter la crise mais "à préparer un pont pour la reprise qui viendra en 2010". Des voix s'élèvent y compris dans son pays pour dénoncer la non-coopérativité de l'Allemagne et son comportement de "passager clandestin" dans l'UE. Voir l'intéressant édito d'Eric Le Boucher dans les Echos d'aujourd'hui:

http://www.lesechos.fr/info/analyses/48 ... suite-.htm


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 Sujet du message: Re: Sarkozy-Merkel, le grand désamour?
MessagePosté: Sam 29 Nov 2008 06:59 
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Oui, on peut dire que les économistes se battent comme des chiffonniers à propos de FDR.

J'ai lu l'édito des Echos hier, et l'ai trouvé en adéquation avec ce que je pense, grosso modo.

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 Sujet du message: Re: Sarkozy-Merkel, le grand désamour?
MessagePosté: Sam 29 Nov 2008 10:00 
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Je recopie cet édito avant qu'il ne soit plus accessible :

Eric le Boucher dans Les Echos a écrit:
ÉRIC LE BOUCHER
L'Allemagne du « nein » (suite)

[ 28/11/08 ] 5 commentaires

Depuis le début de la crise, l'Allemagne tire au flanc. Le mois dernier, la chancelière n'a pas voulu participer au plan de sauvetage des banques puis, aujourd'hui, elle boude le plan de relance économique de 200 milliards d'euros qu'a annoncé, mercredi 26 novembre, la Commission de Bruxelles. Partout les gouvernements mettent la main à la poche (des Etats-Unis à la Grande-Bretagne, de la Chine à l'Argentine) et l'urgence d'une puissante relance keynésienne est soulignée par une grande majorité d'économistes dont ceux du FMI et de l'OCDE, mais l'Allemagne, isolée, campe sur son « nein » (un plan national de seulement 32 milliards d'euros en deux ans).

Les conséquences sont de faire apparaître la béance des divergences dans l'Union et d'engendrer un immédiat scepticisme des marchés sur ce plan européen, alors que c'est de confiance dont il est besoin. « Ce plan léger a peu de chances d'avoir un impact aussi important qu'aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne », résume Laurence Boone de Barclays Capital.

L'égoïsme allemand a été critiqué de toutes parts à l'étranger (1) au point qu'Angela Merkel a cru devoir s'en expliquer devant le Bundestag, mercredi. Sa réponse est très intéressante parce que, comme toujours outre-Rhin, elle va au fond des choses.

1) Ces plans de relance sont dangereux. Ils ouvrent les vannes du crédit alors que c'est un trop-plein de crédits (immobiliers aux Etats-Unis) qui a provoqué la crise. En clair, les pays anglo-saxons, qui ont fait des bêtises avec de l'argent facile, nous invitent, nous vertueux Allemands, à les suivre. « Nein ».

2) Le rôle du gouvernement n'est pas « de surmonter la crise » mais de « préparer un pont pour la reprise qui viendra en 2010 ». Comme les ménages allemands n'ont pas perdu confiance (les indices l'indiquent en effet) et que la baisse du pétrole va apporter du pouvoir d'achat, il suffit de mesures ciblées de sauvegarde (automobile par exemple). Si les choses s'aggravent, on verra.

« Ce sont des arguments pré-keynésiens », dénonce Jean Pisani-Ferry de l'institut Bruegel. L'effondrement de la demande des ménages impose aux Etats de prendre le relais. La récession, si aucun plan de relance n'était décidé, pourrait vite devenir dépression. « La Commission l'a compris, elle a basculé. Mais pas l'Allemagne, qui n'a toujours pas pris conscience de l'ampleur de cette crise. » Patrick Artus, de Natixis, va plus loin en évoquant « une politique économique constante, ces dernières années, de passager clandestin ». L'Allemagne a baissé ses coûts en réduisant ses salaires depuis sa réunification. Ses exportations se portent bien, elle croît grâce aux marchés des autres. Mais, inversement, son propre marché est terne et ses partenaires ne peuvent rien y vendre. Berlin recommence avec le plan européen. Cette attitude « non coopérative pose problème de la part du plus gros pays européen ».

L'Allemagne a, chevillée au corps, la certitude de mener une bonne politique, celle de la rigueur des salaires, celle de l'orthodoxie budgétaire. Ce sont les autres, laxistes, qui se trompent. En pleine année électorale (vote en septembre prochain), le débat a peu de chances de remettre en cause cette idéologie allemande. Mais les faits pourraient l'y conduire tout de même. L'approfondissement de la crise pourrait forcer l'Allemagne à ne plus seulement pouvoir compter sur la relance des autres. Si son moteur des exports s'éteint, ne va- t-elle pas être contrainte à relancer sa propre consommation interne ? La gauche allemande défend désormais ce virage politique.

Reste un point de blocage fondamental. Au Bundestag, Mme Merkel n'a pas donné un troisième argument, moral celui-là, mais qui est dans toutes les têtes : nous, Allemands, avons fait des efforts budgétaires au contraire d'autres pays membres (en premier la France) et il faudrait maintenant récompenser leur laxisme ? Nicolas Sarkozy, plutôt que de faire semblant de s'entendre avec Angela Merkel, devrait passer un grand accord avec elle : vous relancez, moi je m'engage à réduire vraiment et drastiquement mon déficit sitôt la reprise venue. Voilà le plan européen idéal.

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- Alaric, a éteint le feu sacré, à Rome, en 410.


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 Sujet du message: Re: Sarkozy-Merkel, le grand désamour?
MessagePosté: Sam 29 Nov 2008 16:21 
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Il faut se méfier des déclarations faites par les uns et les autres pour les médias essentiellement et des commentaires des journalistes. En réalité Merkel sans le dire a injecté des sommes considérables dans l'économie mais elle ne veut pas qu' on le proclame urbi et orbi car la presse a un effet important sur la confiance et les comportements économiques. Ses déclarations sont pour la galerie! Et pareil de Sarkozy, qui annonce, mais retient pour partie la relance en réalité, et continue à appliquer mine de rien son plan de réduction des dépenses de l'Etat.

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 Sujet du message: Re: Sarkozy-Merkel, le grand désamour?
MessagePosté: Sam 29 Nov 2008 18:05 
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Il faut faire attention aux effets d'annonce. Ce n'est pas parce que votre canard favori trompette que l'Etat a injecté X milliards d'euros que c'est vrai. La plupart du temps, il a donné sa garantie à concurrence de X milliards, ce qui est très différent. L'Etat allemand a effectivement garanti des milliards d'euros, dans les faits, il en a déboursé fort peu. C'est une manière de permettre aux banques de se prêter entre elles, ce qu'elles ne faisaient plus, ne sachant plus quels cadavres étaient cachés dans les placards de la voisine. Avec la garantie de l'Etat, ce risque n'existe plus.....

Enfin, presque :mrgreen:

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 Sujet du message: Re: Sarkozy-Merkel, le grand désamour?
MessagePosté: Mer 3 Déc 2008 09:12 
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Je me sens moins seul :mrgreen:

http://ac.matra.free.fr/FB/merkelfabra.pdf

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 Sujet du message: Re: Sarkozy-Merkel, le grand désamour?
MessagePosté: Lun 15 Déc 2008 20:10 
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Une clé pour comprendre Merkel: les prochaines élections législatives allemandes sont pour septembre 2009. C'est loin encore.Voilà pourquoi elle n'a pas envie de faire de grandes annonces en cette fin d'année. On n'oublie tout, c'est bien connu. Elle se réserve pour des annonces de printemps. Il y a aussi des raisons de fond bien sûr!

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 Sujet du message: Re: Sarkozy-Merkel, le grand désamour?
MessagePosté: Lun 19 Jan 2009 09:36 
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Apparemment, le scepticisme de Merkel sur la dépense forcenée d'argent public pour relancer l'économie n'affecte pas les résultats électoraux de la CDU, qui vient de remporter les élections du Land de Hesse, alors que le SPD s'effondre. Il est vrai que c''est un peu particulier, le SPD avait trahi sa promesse de ne pas gouverner ce Land avec le parti de gauche die Linke.

C'est le FDP qui tire les marrons du feu, avec les écolos. Die Linke n'avance que fort peu.

Rappelons que les élections générales sont pour septembre.

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 Sujet du message: Re: Sarkozy-Merkel, le grand désamour?
MessagePosté: Mar 3 Fév 2009 13:11 
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Angela Merkel, nouvelle Margaret Thatcher de l'UE?
Cet article assez dur évoque le désamour croissant de l'Allemagne à l'égard de l'idée européenne:

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/co ... .html#more


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 Sujet du message: Re: Sarkozy-Merkel, le grand désamour?
MessagePosté: Mar 3 Fév 2009 16:58 
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Non, je ne crois pas. Mais un certain agacement à l'égard de mesures populistes, oui. La commission se transforme en ectoplasme et chacun joue perso dans son camp en s'affrachissant des règles censées favoriser la concurrence et en dépensant des milliards qu'il n'a pas. Et si nous avons oubliés l'épisode des assignats, l'Allemagne n'a pas oublié l'inflation de 23. Son déficit n'est dû qu'aux conséquences de la réunification, alors que celui des autres n'est dû qu'à l'imprévoyance, ce qui a le don d'énerver prodigieusement outre-Rhin.

Sans compter que certains pays européens n'ont pas sauté de joie à l'annonce de la réunification, y compris le nôtre.

Et l'Allemagne d'avant 89 se devait de la boucler. La guerre est réellement finie, et elle retrouve sa place sans être obligée de mettre systématiquement ses souhaits politiques de côté pour payer sa faute. Ce temps là est fini, terminé, et il serait peut être temps à nos politiques de s'en rendre compte.

C'est valable aussi pour certains commentateurs.

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