Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Peut-on dire que les bonnes relations au sein du couple franco-allemand établies depuis le général de Gaulle sont gravement en danger avec la détestation à peine masquée entre Merkel et Sarkozy?

Ce désamour relève-t-il seulement d'une querelle de personnes ou d'une forte divergence de vue? Le repositionnement de l'Allemagne au coeur de l'Europe depuis presque vingt ans joue-t-il dans l'attitude dominatrice de Sarkozy vis-à-vis de l'Allemagne (ce serait donc une simple réaction de peur d'être marginalisé)?

Et puis, ces relations, depuis plus d'un an, sont-elles aussi mauvaises qu'on veut bien le dire? Pourra-t-on dire: il y a eu De Gaulle et Adenauer, il y a eu Giscard et Schmidt, il y a eu Mitterrand et Kohl... mais depuis Sarkozy et Merkel, le divorce est consommé?

Une partie de la réponse se trouve peut-être dans le fait que sous Chirac, la France a fait peu pour donner une impulsion positive à l'Europe (et je ne parle pas que du référendum), et s'est souvent refermée sur la défense bec et ongles de ses intérêts particuliers. Ce qui fait qu'on peut comprendre un certain agacement en Allemagne et ailleurs quand on voit le nouveau président français essayer avec un certain succès de renverser la vapeur et de se poser en leader européen.

Au delà de l'agacement, qui ne pèse pas lourd face à la raison d'état et les intérêts des uns et des autres, il me semble que les visées de l'Allemagne à l'est ne sont pas de nature à affaiblir la relation franco-allemande, qui reste indispensable tant que ces deux pays voudront faire avancer une plus forte intégration européenne au plan politique.

Il me semble d'ailleurs que si Sarkozy craignait l'Allemagne, il infléchirait différemment sa politique vis à vis de la Pologne et de la Tchéquie. Or ce qu'il me semble, c'est qu'il vise plutôt à l'établissement d'un directoire européen (France, Allemagne, UK et peut-être Italie). Je ne suis pas sûr que les intérêts allemands soient contraires à cela.

N'oublions pas, de manière conjoncturelle, que l'Allemagne est en période pré-électorale, et donc se soucie principalement de sa politique intérieure en ce moment, et des effets intérieurs de sa politique étrangère et européenne.

Il reste à Sarkozy et au futur Chancelier allemand à trouver les actes symboliques nécessaires. Un acte symbolique puissant serait par exemple la décision de mettre en commun leurs politiques étrangères, y compris au conseil de sécurité de l'ONU.

Là, connaissant la France, vous rêvez les yeux ouverts!

Il va de soi que le ministre commun serait français

Pour ceux qui lisent l'espagnol, et sur un plan plus anecdotique, cet intéressant article qui commence par le fait qu'Angela Merkel ne supporte plus d'être touchée et tripotée par Sarkozy pour finir sur des considérations plus générales à propos du message derrière les gestes des dirigeants du monde:

http://www.elpais.com/articulo/sociedad ... isoc_1/Tes

Dites donc, Enki, vous passez votre temps à nous dire et nous rappeler que nous sommes sur un forum de géopolitique. Pouvez-vous nous expliquer en quoi les tripotages sarkoziens et les gestes de nos dirigeants lorsqu'une caméra les filme, ont à voir avec l'objet de ce forum ?

Merci.

Dites donc le grand inquisiteur du forum, vous passez votre temps à dire qu'il faut être tolérant et respecter son interlocuteur et tout ce qu'on voit de vous c'est une intolérance inquisitrice vis-à-vis de ceux qui n'ont pas l'heur de vous plaire.
Vous vous prenez pour qui?
Merci

Et puis, ces relations, depuis plus d'un an, sont-elles aussi mauvaises qu'on veut bien le dire? Pourra-t-on dire: il y a eu De Gaulle et Adenauer, il y a eu Giscard et Schmidt, il y a eu Mitterrand et Kohl... mais depuis Sarkozy et Merkel, le divorce est consommé?


Bonjour,

Si je suis d'accord pour Giscard et Schmidt et Mitterrand et Kohl, je le suis moins avec De Gaulle et Adénauer. Si en 1963 est signé un traité sans précédent, la suite sera nettement moins souple, d'autant que le parti d'Adénauer se méfiait de De Gaulle et de ses critiques sur l'Amérique, Adénauer sautera de la chancellerie entre autre à cause de cela, de la mésentente avec son propre mouvement.
Alors que pour les autres présidents et chanceliers, la donne sera nettement plus apaisée avec leurs partis respectives.

K

Un article intéressant sur les difficultés franco-allemandes sur le très bien informé (et très lu par les Eurocrates) blog bruxellois du journaliste Jean Quatremère:

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/co ... .html#more