Citation:
Il est probable que sur le plan intérieur Merkel sent que l'activité surmédiatisée de Sarkozy - qui est bien plus libre politiquement qu'elle dans sa difficile coalition - lui porte préjudice en Allemagne. La Chancelière n'a pas l'air très à l'aise face à la crise. Je ne suis pas sûr qu'elle comprenne tout.
Merkel a été très lente à prendre la mesure de la crise--je doute même qu'elle en réalise pleinement l'ampleur maintenant--elle a été lente à réagir et a traîné les pieds constamment par rapport aux initiatives Sarkozy-Brown; contrairement à eux, elle n'a proposé aucune solution communautaire, à peine des solutions nationales; sur la question cruciale des politiques de la BCE face à cette crise (baisse des taux trop tardive, obsession antiinflationniste pathologique, incurie sur l'objectif de la croissance), elle a été sur les positions de Trichet. En fait, elle s'est révélée assez décevante, inerte, bureaucratique, certains diraient rigide et bornée.
Dans l'armée, on dit qu'il y a des généraux de temps de guerre et des généraux de paix, les deux correspondant à des types psychologiques différents. Sans doute aussi y-a-t'il des leaders politiques de crise et de leaders pour gérer en bon père de famille les affaires d'un pays en régime de croisière. Merkel, semble-t'il, appartient à la seconde variété, l'imprévu, l'urgence et la réactivité ne sont pas sa tasse de thé.