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 Sujet du message: L'ostalgie
MessagePosté: Ven 26 Sep 2008 22:41 
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Inscription: Mer 21 Juin 2006 17:38
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J'aimerais discuter avec vous de l'ostalgie , sentiment plus que mouvement apparu il y a quelques années dans l'ex-Allemagne de l'Est . Est-ce un phénomène bien réel , ou une appellation ou une expression passe partout pour désigner un mal être de certains ,ou des revendications d'autres , ou simplement une sorte de folklore avec l'organisation des Ostalgie-parties et la commercialisation de vêtements et gadgets à l'effigie de la défunte RDA ? Touche-t-elle toutes les tranches d'âge de la population (ou essentiellement des jeunes n'ayant pas vécu sous le régime de la RDA )? Doit-on y voir le point de départ de la percée du nouveau parti politique Die Linke ?


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 Sujet du message: Re: L'ostalgie.
MessagePosté: Ven 26 Sep 2008 23:57 
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Sans connaître bien à fond les mentalités allemandes, je pense que ce n'est rien de plus que les vagues de nostalgie dont on nous rebat les oreilles régulièrement en France (il suffit de voir les succès des tournées musicales composées de "vieux" chanteurs des années 60, ou la "Tournée des années 80").

Simplement une façon de ne voir que les bons côtés d'une période, notamment à travers des objets symboliques. Comme cela se déroulait dans un contexte politique douloureux, il s'agit aussi d'une certaine façon de se retourner sur l'histoire récente du pays. Pas de très bon goût à mon avis, mais rien de très profond pour autant.

Y voir un lien avec le développement de Die Linke me semble un peu excessif et je ne pense pas que les animateurs de ce mouvement eux-mêmes veuillent vraiment refonder une nouvelle RDA!


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 Sujet du message: Re: L'ostalgie.
MessagePosté: Sam 27 Sep 2008 14:27 
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Inscription: Dim 10 Sep 2006 22:34
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Bonjour,

Je pense qu'il est difficile de parler d'une façon générale de l'ostalgie, car elle est fonction de l'âge, de la profession, de la place occupée dans la hiérarchie communiste et des privilèges qui s'y rattachaient etc...
Après la réunification et les flonflons de la fête éteints, l'ossies de base c'est rendu compte que la vie à l'ouest n'était pas si facile que cela, chômage, couverture sociale moindre, logement plus cher etc... la liberté de voyager ce paie chère quelques fois et la condescendance des autres, qui vous fait souvent entendre " heureusement qu'on est là pour vous aider ". C'est ce sentiment de honte qui vous fait plonger dans le souvenir, dans la nostalgie.
On embellit les journées (obligatoires) avec les pionniers, les réunions de cellule, alors que tout le monde espionnait tout le monde.
Il a suffit qu'un film ait un succès mondial (Good Bye Lenin) pour que ce souvenir s'amplifie, à Berlin il y a un musée de la DDR, un hôtel entièrement équipé avec des meubles d'époques, même les tapisseries et le linoléum sont authentiques et la photo de Erich Honecker à tous les étages.
L'ostalgie c'était le bon temps pour ceux qui étaient bien placés, leur jeunesse pour d'autres, mais je crois aussi une belle réussite commerciale.

Cordialement.

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 Sujet du message: Re: L'ostalgie
MessagePosté: Lun 6 Oct 2008 00:02 
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Inscription: Ven 27 Juil 2007 16:02
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Localisation: Montrouge
Il y a aussi un problème de dignité au sein de la nouvelle Allemagne. On s'est tellement moqué des Allemands de l'Est, de leur retard économique, de leur Traban, de leur acceptation d'un régime policier et même de leur collaboration avec la Stasi, les dénonciations, que par réaction ils ont voulu afficher que la RDA avait de bons côtés. On a du les regarder de haut dans la fière RFA. En plus il fallait payer pour eux. Toute la presse en parlait longuement. Ils ont donc fait une sorte de complexe qui appelait une réponse!

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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 Sujet du message: Re: L'ostalgie
MessagePosté: Mar 7 Oct 2008 10:46 
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C'e n'est pas faux, il y avait, et il y a toujours un sentiment de supériorité de la part des Wessies. On entend fréquemment qu'à l'est, c'est que des feignants, ça nous a coûté un fric fou pour les remettre à niveau et en plus, il ne peuvent pas nous saquer.

Il y a certes une Ostalgie, mais il existe aussi une Westalgie, de la RFA d'avant la réunification.

Et ressurgit l'antagonisme Rhénan Prussien, même si la Prusse n'existe plus.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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 Sujet du message: Re: L'ostalgie
MessagePosté: Mar 7 Oct 2008 12:20 
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C'est vrai que la réunification allemande fut bien plus complexe qu'il n'y sembla au départ, lorsque nous étions inondés de photographies et de reportages montrant la cohésion germanique retrouvée.
Près de 45 ans de séparation profonde ne s'effacent pas en quelques jours.... :|

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


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 Sujet du message: Re: L'ostalgie
MessagePosté: Mar 7 Oct 2008 22:33 
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Inscription: Dim 10 Sep 2006 22:34
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Bonsoir,

Duc de Raguse a écrit:
C'est vrai que la réunification allemande fut bien plus complexe qu'il n'y sembla au départ, lorsque nous étions inondés de photographies et de reportages montrant la cohésion germanique retrouvée.
Près de 45 ans de séparation profonde ne s'effacent pas en quelques jours.... :|


Etant, français, marié à une Berlinoise de l'Est, habitant la partie ex orientale de la ville, les gens se confient plus à moi, qu'à un Berlinois de l'Ouest.
Cette réunification était souhaitée, même voulue par beaucoup, mais faite en dépit du bon sens et surtout trop rapidement.
Pour ma part la première erreur (pour des raisons électoralistes) fut le change 1 mark de l'Ouest pour un mark de l'Est. Résultat, ruée sur les biens de l'Ouest (pas photo entre une trabi et une golf) se qui affaiblira les entreprises de l'Est qui étaient déjà mal en point.
Sur ce un organisme fédéral vendit les entreprises et commerces de l'Est, ce qui fait qu'en 4 ans 18% de la population se retrouva au chômage.
Mais alors pourquoi, les entreprises ne viennent-elles pas s'installer dans les nouveaux Länder?? Réponse : la main d'oeuvre est trop chère.
L'Administration de l'Ouest occupa tous les postes de l'Est, prétexte : tous les agents appartienaient à la STASI.
Je pourrai vous donner d'autres exemples comme dans la reconstruction etc...Et bien entendu, rarement il a été demandé l'avis des gens de l'Est
Il peut aussi y avoir une certaine " Ostalgie ", mais il y a surtout un ressentiment, celui de n'avoir pas été traité d'égal à égal.
Comme le dit justement le Duc de Raguse, la séparation a été profonde et il faudra du temps pour que les deux morceaux de la ville soient réellement réunis, pour l'instant chacun reste dans sa partie, le mur est toujours là, dans les têtes.

Cordialement.

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 Sujet du message: Re: L'ostalgie
MessagePosté: Mer 8 Oct 2008 09:49 
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Localisation: Provinces illyriennes
Citation:
pour l'instant chacun reste dans sa partie, le mur est toujours là, dans les têtes.

Avec tout ce que cela doit sous-entendre comme ressentiments, frustrations et incompréhensions. Finalement, la dictature communiste a réussi son coup et ses héritiers doivent être satisfaits de cette situation.
Quant à la classe politique et économique de l'Ouest, il semble qu'elle ait mal géré cette réunification.

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 Sujet du message: Re: L'ostalgie
MessagePosté: Mer 8 Oct 2008 15:57 
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En mai 1993, Franz Eppe, conseiller à la Commission des Communautés européennes, pointait déjà les difficultés d'intégration de l'ancienne RDA dans la Communauté européenne et dans l'Allemagne tout court. Dans cet article ( qui date de 15 ans , je le rapelle ) on retrouve certains points soulevés par Rapentat :
Citation:
une grande partie de la population de l'ex-RDA n'accepte pas aujourd'hui :

— liquidation de l'économie planifiée moribonde au profit de l'économie de marché, d'où inévitablement une vague de licenciements collectifs ; la peur de perdre son emploi et la crainte des augmentations de prix de loyer hantent à présent une large couche de la population, d'autant plus que le défunt régime de la SED avait su mettre la population à l'abri de tels tourments.

— Imposition de l'ordre juridique de la République fédérale, perçu comme quelque chose d'étranger et de tout à fait inhabituel ; les nouvelles réglementations concernant les demandes de permis de bâtir, les retraites, les allocations de chômage et les prestations sociales sont jugées souvent excessivement tatillonnes. Aussi n'est-il pas rare d'entendre cette réflexion : « Sous le régime socialiste, les procédures étaient plus simples et moins bureaucratiques ».
— La remise en cause, après l'unification, de droits de propriété qu'on croyait définitifs, à la suite de demandes de restitution de biens, en vertu du traité d'unification, présentées par leurs anciens propriétaires qui s'étaient depuis longtemps installés en Allemagne de l'Ouest et avaient été expropriés par le régime communiste.

À la campagne, le processus d'adaptation est particulièrement douloureux et dramatique. Bon nombre d'agriculteurs qui ont subi, il y a 35 ans, la collectivisation forcée de leurs terres, sont aujourd'hui trop vieux pour se « réinstaller » sur les terres qui leur sont restituées, après la dissolution de leur LPG (coopérative de production agricole) et sa transformation en une coopérative ou en une société anonyme. Dans les villages, la plupart des anciens bâtiments d'exploitation avaient dû être abandonnés et sont tombés en ruines. Aussi les agriculteurs sont-ils dans la plupart des cas obligés de relouer leurs terres aux coopératives ou sociétés qui sont les successeurs en droit des anciennes LPG, et d'accepter les indemnités que celles-ci doivent leur verser conformément aux dispositions de la loi d'adaptation agraire de Bonn pour l'ex-RDA, et qui ne constituent qu'une compensation bien modeste au regard du travail fourni à la LPG pendant 35 à 40 ans. Leur amertume est d'autant plus grande que les directeurs des nouvelles coopératives ou sociétés agricoles qui ont pris la succession de leur ancienne LPG, sont généralement identiques avec les anciens dirigeants des LPG. De toute façon, lors des pourparlers visant à déterminer le montant de l'indemnité, ces directeurs se montrent plus enclins à défendre les intérêts financiers de leur entreprise agricole que ceux des anciens membres de la LPG en cause.

Le véritable problème de fond auquel est confrontée l’Allemagne de l'Est, est la perte de sa propre identité, conséquence de l'unification, et la recherche infructueuse jusqu'à présent d'une identité commune aux deux Allemagnes. En renonçant volontairement à leur souveraineté nationale, les Allemands de l'Est ont, il est vrai, bénéficié de l'arrivée du Deutschmark ; mais ils ont maintenant le sentiment d'avoir été floués dans presque tous les domaines de la vie quotidienne par suite de l'introduction de l'ensemble des règles politiques et économiques de la République fédérale. Étant encore loin de les maîtriser et se sentant tout simplement dépassés par les événements, ils auraient souhaité que leur introduction se fasse de façon plus sélective et certainement pas aussi brutale. L'usure rapide des hommes politiques indigènes en Allemagne de l'Est, ainsi que le manque général d'esprit d'initiative, indispensable à quiconque souhaite s'affirmer dans une économie de marché, en témoignent.


Je voulais revenir sur les quelques points que j'ai soulignés dans ce texte :
-même c'est anecdotique , j'ai du mal à imaginer l'administration de L'Allemagne réunie plus tatillone que celle de l'ex-RDA , mais je veux bien lire un avis contraire.
-L'auteur fait état de grandes difficultés d'adaptation à la campagne , donc dans l'agriculture : il semble qu'aujourd'hui on constate un exode rural dans les nouveaux länder .
-Sur l'usure rapide du personnel politique de l'Est : c'était peut être vrai en 1993 , mais aujourd'hui , qu'en est-il ? Et puisqu'on évoque le personnel politique : Angela Merkel , qui a passé sa jeunesse et fait ses études en RDA , est-elle perçue comme une ossi(e) qui a réussi ?


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 Sujet du message: Re: L'ostalgie
MessagePosté: Mer 8 Oct 2008 15:58 
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Inscription: Mar 27 Avr 2004 18:38
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Il faut reconnaître que ce n'était pas, ce n'est pas, facile à gérer après quarante ans d'incurie communiste.

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