Marocain a écrit:
les musulmans de france ne sont pas tous français, une grande partie d'entre eux sont étranger. J'espere que ca répondra a vos inquiétudes sur ma sémantique.
Selon les dernières statistiques de Michèle Tribalat, il y aurait entre 5,5 à 6 millions de musulmans en France. Soit à peu près le double des étrangers (nés à l'étranger) qui y résident, dont une fraction d'entre eux à vocation de devenir français par voie de naturalisation (nous atteignons d'ailleurs un record historique en la matière).
Ainsi donc, par recoupement, on peut estimer qu'au moins la moitié des musulmans vivant en France sont français ou en passe de le devenir.
Mes inquiétudes (pas seulement sémantiques et vous l'aurez compris) restent fondées dans la mesure où cette confusion, qui en réalité n'en n'est pas une, est entreprise par nombre de coreligionnaires musulmans.
Elle n'en n'est pas une comme le sondage que je donne précédemment en lien le confirme magistralement.
C'est à dire qu'en conscience et prioritairement, on peut affirmer au vue de celui-ci qu'une majorité de musulmans (et pour certains pays: une écrasante majorité) qui ont émigrés de leurs pays d'origine ne se ressentent toujours pas comme citoyen (quant ils le sont donc) de leur pays d'accueil. Et même leurs enfants qui, par définition, ne sont donc plus de la première génération et dont on pourrait normalement imaginer qu'ils se soient accaparés leur nouvelle citoyenneté.
En vérité ils continuent de se déterminer "identitairement" eux-aussi, et avant toute chose, comme musulman.
De ce point de vue les chiffres sont massifs (moins il est vrai pour la France, culture oblige) et un révélateur. Ce qui n'est pas sans poser problème vis à vis des traditions d'intégration et pour certains d'entres eux, d'assimilation, de leurs nouvelles patries d'adoptions. Cela a un mérite: de mettre en perspective, et de tempérer surtout, les critiques excessivement acerbes et finalement injustifiées vis à vis des conditions d'accueil et de l'hospitalité supposément défaillante de la part des autochtones qui seraient entre autre à l'origine des difficultés d'intégration que nous connaissons à l'heure actuelle, d'autre part indiscutables.
Evidemment, tant que la bien-pensance attardée ou cynique occidentale (la fameuse conjuration des salauds et des imbéciles) refusera, par idéologie et/ou par intérêts croisés, d'intégrer l'idée que pour ce qui concerne toute politique de flux migratoire (et donc nécessairement d'intégration des éléments qui leurs sont rapportés) le facteur nombre est
un problème en soi, on achoppera irrémédiablement. Ce dont, pour le coup, on ne peut pas exactement rendre responsable les immigrés quels qu'ils soient.