Méandre a écrit:
un niveau d’étude en moyenne plutôt élevé pour un petit pays.
Ce serait une première qu'un niveau d'étude soit corrélé aux dimensions - et lesquelles ? - d'un pays.
Méandre a écrit:
un pouvoir en place depuis au moins l'âge médian de la population, c'est à dire que les jeunes qui manifestent...ils n'ont jamais connu personne d'autres et ne savent même pas, dans les faits, qu'est ce que la démocratie !!!
On trouve toujours un cousin expatrié ou une série télévisée pour comprendre, ne serait-ce qu'intuitivement, qu'on vit mieux dans d'autres pays ayant pour point commun d'avoir adopté le libéralisme.
Méandre a écrit:
A la peur de l'envahisseur de 10 millions d'habitants?! Déjà, il faudra bien quelqu'un pour rester en Tunisie.
Evidemment non, les tunisiens(nes) ne vont pas affluer en masse en Europe. Ils n’y arrivent pas, c’est devenu très difficile d’obtenir un visa, ils le savent bien et il leur faut se réaliser chez eux dans leur pays de naissance avec leurs dirigeants et dans les conditions de leur économie. Alors il faut comprendre ce que cela veut dire : plutôt que de rêver de l’Europe comme chez nous certains rêvent d’Amériques, ils se regardent avec les yeux grands ouverts sur les réalités qui gangrènent leur quotidien.
[...]
D'içi à prédire une propagation à tout le Maghreb…je ne le crois pas un instant.
Moi, je crois qu'ils rêvent précisément d'Europe, ou plutôt des démocraties libérales, mais à domicile.
C'est une révolution libérale qui s'immisce en Tunisie. C'est une première dans le monde arabo-musulman et si elle réussit, elle inquiétera pas mal de féodalités entre Casablanca et Djakarta.
Méandre a écrit:
Et puis, il y a parmi bien d'autres éléments à prendre en compte, le choix du régime autoritaire qui a réduit les libertés pour assurer la sécurité face aux dangers du terrorisme islamiste en Algérie pendant les terribles années.
Le régime est autocrate depuis l'indépendance par atavisme culturel, pas pour s'adapter à une lutte anti-criminelle remontant aux années 1990.
Méandre a écrit:
Quand à l’Europe, en octobre 2005, la France a montré qu’elle était en mesure de réduire une profonde contestation de la jeunesse en problème de « cités ». De toute façon, le rapport de force est complètement disproportionné et avec le vieillissement de la population, les jeunes ne sont pas près d'être tranquilles.
Surtout, le fond n'a rien à voir. Les manifestants tunisiens comptent des personnes d'âge mûr, des pères de famille, des personnes dignes et responsables (enseignants, avocats, artisans...) et brandissent le drapeau national. Vous ne trouverez aucune de ces caractéristiques dans les émeutes algériennes ou des cités pourries françaises.