Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Bayrou a connu une brusque ascension en 2007 due aux médias qui le voyaient au 2è tour. On peut douter qu'il retrouve les 18% de cette époque, d'autant que depuis lors on a appris ses rendez vous manqués avec Royal quand il attendait en bas dans la voiture la permission de monter à son appartement, feu vert qu'elle n'a pas donné.
Par ailleurs tout le monde se souvient de son face à face de 2009 avec Danny. Je revois encore Cohn Bendit répondre à son attaque personnelle " mon pote, j'étais sur que tu la ferais celle là, tu es trop minable, tu ne seras jamais président de la République." Ou quelque chose de ce genre. Il a perdu le match, presque ridicule par ses coups bas et a reçu une leçon de média devant un Danny hilare qui le dominait d'un bout à l'autre. Un grand moment.

C'est un détail, mais c'est Bayrou qui a refusé l'offre de Royal en 2007:

http://www.lexpress.fr/actualite/politi ... 34153.html

Le refus de Bayrou à Royal est à la veille des régionales de 2010, celui auquel je faisais allusion est peut-être plus ancien , je ne sais plus ? Les deux prétendant se ressemblent beaucoup, avec des égos surdimmentionnés et employant les mêmes méthodes pour appeler l'attention, dont le contre-pied, la surprise, la récupréation d'évènements. Royal aussi semble bien avoir entendu des voix comme Jeanne d' Arc.
Leur but: pêcher des voix chez l'adversaire ou le voisin, un sport qui fonctionne bien comme on l'a vu avec les cantonales, rien d'anormal d'ailleurs. Marine le Pen a su élargir son audience, avec une efficacité remarquable mais rien ne dit que les voix prises à l'UMP et à gauche par Mme le Pen feront le même chemin en 2012.
Il apparait de plus en plus que les présidentielles seront très ouvertes et que les primaires socialistes seront capitales. Si Straus-Kahn n' en sort pas intronisé, Sarkozy a ses chances.
On reviendra à la situation de 2002, Chirac était alors au plus bas, Vilipendé par les médias et le FN en progression, Jospin estimé mais pas un peu rébarbatif, les verts très indépendants, Chevènement gonflé à bloc comme Mélenchon.

Alain, si vous lisez l'article donné en lien jusqu'au bout, vous verrez qu'il rappelle que Bayrou a "refusé" Royal deux fois: en 2007 et en 2010; c'est lui à chaque fois qui a refusé "la main tendue" de SG, se donnant ainsi une image de Joseph assez peu flatteuse (vous voyez à quel épisode de la Bible je fais allusion).
Sinon, oui, ces deux ambitieux nombrilistes ont plus d'un point commun, d'abord parce qu'ils n'ont pas les moyens de leurs ambitions.
Là où je ne vous suis pas est sur les chances de réélection de NS si DSK ne prend part à la course: le président de la République est littéralement honni, vomi par une forte portion des électeurs, objet d'une allergie, d'un rejet viscéral qu'il sera intéressant d'analyser plus tard, quand les passions seront retombées.
Chirac, lui, avait simplement baissé en popularité, rien de semblable à cette détestation, à la radicalité de ce rejet antisarkozyste.

Cité dans le Nouvel Obs: dans les sondages, NS bat tous les records d'impopularité pour les présidents de la Ve République et le niveau de rejet est intense: il n'y a jamais eu autant de "très défavorable" dans les réponses. Et 63% des Français souhaitent qu'il ne soit pas candidat en 2012. Remonter cette pente relèverait du miracle.

au fait et la geopolitique dans tout ca ?

Le forum a adopté une conception élargie de la notion de géopolitique, ce qu'on constate en regardant les sujets traités: élections américaines, élections allemandes, élections anglaises, la justice, les réformes ...
Concernant Sarkozy, je ne partage pas du tout les conclusions le donnant battu parce que sa côte est très basse et que les sondages sont très défavorables, dénotant une hostilité particulière.
Je me souviens bien de la côte de Chirac en 1994 et en 2001. Elle était la plus basse de la 5è république, à l'exception de la côte de Raymond Barre comme PM, c'est dire ce que traduisent les sondages, Barre étant devenu un mythe de compétence.
Chirac était méprisé, décrit comme un primaire, alors qu'il est sorti très bien bien classé à l' ENA. Le ton était bien plus dur que pour sarkozy: nul, facho ( les odeurs), inapte à la fonction, girouette, sans idées. Que des calomnies sans fondement réel.
On disait qu'il ne dépasserait pas 18 ou 19 % au 1er tour, comme d'habitude. Et c'est ce qu'il a fait d'ailleurs, sélectionné et gagnant ensuite le 2è tour.
Les présidentielles c'est un match de boxe, tout se joue en quelques jours et le gagnant n'est pas toujours le favori.
Eh bien , je prends le pari, Sarko dépassera largement les 18 % de Chirac, tout est donc possible, ce que disent d'ailleurs les pro des sondages qui en ont vu d'autres.

Le pire n'est jamais sûr: Sarkozy crève encore le plancher dans le dernier baromètre Viavoice-Libération. Il ne lui reste plus que 29% d'opinions positives et ce malgré la récente tournure guerrière de son quinquennat, dont on peut supposer qu'elle avait quelques arrières pensées électorales. En fait on ne peut pas ne pas y penser tellement on acquiert la conviction qu'il ne gouverne plus que par la com', pour sa réélection exclusivement, sans réelle ligne de conduite ni projet pour la France. Mais sait-il seulement ce qu'est la France et ce qu'elle souhaite ?

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/ ... -point.php

(Commentaire croustillant sous le sujet du Figaro: "Ils en restent ,il en reste encore..Dans les hospices sans radios et sans télés." )

les deux guerres dans lesquelles il a jugé bon de lancer imprudemment le pays n'ayant pas l'air de tourner à son avantage, des fiascos militaires risquent de plomber encore plus son taux d'approbation dans les sondages.
Ecouter BHL peut nuire gravement à la santé (électorale).

A-t-on conservé les cotes de popularité de Mitterrand ? il me semble qu'il était aussi passé sous les 30% vers 1984. De 1984 à 1986- à la suite du départ du PCF - il n'avait à l'évidence plus l'appui des deux tiers des Français.. cela n'a pas empêché son rebondissement en 1988. A l'inverse les sondages donnaient Giscard vainquer avec 60% contre Mitterrand en décembre 1980 (VGE a longtemps gardé un popularité exceptionnelle dan sles sondages).

Nicolas Sarkozy a de nombreux atouts à commencer par son âge (ni trop jeune ni trop vieux) son expérience, son habileté tactique, son caractère infatigable...

Quelles armes a-t-il : certainement des dossiers croustillants sur l'argent et les moeurs de DSK et de Borloo, la hargne de Ségolène Royal qui fera tout pour faire perdre Hollande ou Aubry, la montée en puissance des Verts et du front de gauche qui vont accroitre les divisions à gauche et conduire à "gauchiser" le discours du PS.

Sa faiblesse est de devoir faire le grand écart entre les électeurs de Borloo et de Marine Le Pen. Mais je crois qu'à la différence de Chirac il ne va pas diaboliser pas le FN (et pourrait même discuter avec lui en coulisse). San sparler de son image d'Homme d'Etat bien ébranlée (à tort ou à raison) qui ne pourra être restaurée qu'en cas de succès des initiatives prises en Libye et en Côte d'Ivoire...