Alain.g a écrit:
On entend souvent dire que les français originaires du Maghreb se sont réislamisés depuis une vingtaine d'années.
Mais en fait, en dehors de quelques démonstrations de foi, il apparait que beaucoup d'entre eux sont devenus athées, faisant semblant pour leurs parents et leur entourage de pratiquer notamment le Ramadan, l'interdiction du porc, un minimum.
Ce qui m'a fait poser ce sujet, c'est des constatations individuelles dans la capitale. De plus, loin des controles de la communauté, les musulmans en province dans les petites villes , ne réclament pas de mosquée et ne sollicitent rien concernant le culte. Ils veulent des emplois, des logements, plus d'égalité.
Auquel cas, il est possible de prédire que le problème de l'assimilation se règlera avec le temps bien plus facilement qu'on ne le dit. Certains responsables musulmans essaient de faire croire qu'il existe une communauté musulmane attachée à sa religion en France, je le crois de moins en moins.
Pour cotoyer la communauté musulmane de France au quotidien, je répondrais NON à la question du titre. Dans leur ensemble, les musulmans de France ne deviennent pas athés, même si une proportion non négligeable d'entre eux l'est en particulier la frange la plus intégrée et la plus assimilée. La population musulmane de France est encore largement sous-éduquée: les quelques Bac+5 et docteurs sont essentiellement issus de la première génération dont le lien affectif et culturel avec le pays d'origine n'est pas brisée (nommés de façon péjorative "blédards" par la génération "beur").
La population musulmane de France se divise encore selon le pays d'origine, voir parfois selon la région d'origine (kabylie notamment). La population la plus assimilée et qui compte le plus d'athé est la population kabyle avec une forte proportion de diplomés et forte implantation associative. La population la moins assimilée et aussi la plus pratiquante parmi les populations maghrébines est la communauté rifaine.
Il y a effectivement une réislamisation des communautés musulmanes en France, et il faudrait faire une analyse générationnelle. La génération des quadras présentent les plus faibles taux de pratique religieuse et de référence à l'islam dans le discours, la jeune génération (moins de 30 ans) présentent les taux les plus élevés de pratiques religieuses, avec des références systématiques à l'islam. Il n'est pas rare de trouver des mosquées ou deux générations seulement se cotoient (plus de 60 ans et moins de 30 ans) avec un quasi absence des générations intermédiaires. ceci entraine des frictions et tensions dans les mosquées entre l'islam traditionnel des papys et l'islam plus revendicatif des jeunes générations.