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 Sujet du message: Re: la crise et l'Europe
MessagePosté: Lun 3 Oct 2011 18:35 
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Inscription: Jeu 14 Avr 2005 11:11
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Citation:
Donc, oui Airbus est une réussite européenne. Pas parce qu'il arrive à construire des avions, ou parce qu'ils les conçoit avec environ le même retard que son concurrent Boeing. Mais parce que des industriels de culture différente arrivent à s'entendre depuis plusieurs décennies et à avoir une stratégie commune. Mais, ont-ils le choix ? S'ils se déchirent, aucun d'eux n'a la taille pour prendre le contrôle de l'ensemble
Je suis assez d'accord avec votre résumé. Sans ce regroupement on aurait plus beaucoup d'avionneurs en Europe. On peut prendre ici les exemples de Dornier, Fokker, BAE ou ce qui reste de Finnmecanica.

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 Sujet du message: Re: la crise et l'Europe
MessagePosté: Lun 3 Oct 2011 20:21 
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Et j'ajoute que si Airbus fonctionne, c'est parce que les parties prenantes ont accepté un vrai partage des rôles assurant une bonne protection des intérêts de chacun et que le pragmatisme a prévalu sur l'idéologie.

Les avionneurs nationaux ont chacun leur domaine au lieu d'être en concurrence. Et les pays membres n'ont pas eu à se coucher devant un commissaire ayatollah de la concurrence libre et non faussée. Ça permet une vraie préférence communautaire qui était l'esprit originel des traités.

C'est le contraire du fonctionnement actuel de l'UE où chacun cherche à tirer la couverture à soi (avec la concurrence fiscale et les effets pervers de l'euro).


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 Sujet du message: Re: la crise et l'Europe
MessagePosté: Lun 3 Oct 2011 20:31 
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Inscription: Jeu 14 Avr 2005 11:11
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Citation:
Et j'ajoute que si Airbus fonctionne, c'est parce que les parties prenantes ont accepté un vrai partage des rôles assurant une bonne protection des intérêts de chacun et que le pragmatisme a prévalu sur l'idéologie.
Cela pouvait aller, et encore, jusqu'aux A330 / A340 mais ce fut une des raisons des retards sur l'A380 où la dimension technologique ne joua pas tant que cela. Le jeu du chacun pour soi, des français d'un coté, les allemands de l'autre, et les anglais encore ailleurs, avec des espagnols trépignant on ne sait où, a planté, en partie, l'A380.
Maintenant fini de jouer c'est la centralisation comme dans une boite normale, et tout le monde joue le jeu.

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 Sujet du message: Re: la crise et l'Europe
MessagePosté: Lun 3 Oct 2011 23:50 
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Narduccio a écrit:
L'Airbus est une réussite industrielle, né d'un modèle industriel, modèle industriel copié par Boeing. Et le fait que ce soit un consortium européen n'a que peu d'incidence sur ce fait.

Mais c'est exactement l'objet de l'article d'Asselineau si vous relisez bien, et l'argument précis qui infirme de façon parfaitement contradictoire le discours de propagande selon lequel Airbus serait essentiellement la résultante de l'intégration politique européenne. Car là est bien (une partie) du présent débat. A ce rythme il se trouvera bientôt des individus pour affirmer sans la moindre vergogne qu'Airbus est le fruit en ligne directe de la volonté de la Commission de Bruxelles, et nullement celle d'une coopération inter-étatique de nations (jusqu'alors) souveraines. Sauf à revisiter l'histoire, on se pince !


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 Sujet du message: Re: la crise et l'Europe
MessagePosté: Lun 3 Oct 2011 23:55 
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Caesar Scipio a écrit:
Et les pays membres n'ont pas eu à se coucher devant un commissaire ayatollah de la concurrence libre et non faussée. Ça permet une vraie préférence communautaire qui était l'esprit originel des traités.

C'est le contraire du fonctionnement actuel de l'UE où chacun cherche à tirer la couverture à soi (avec la concurrence fiscale et les effets pervers de l'euro).

Merci pour ces paroles de bon sens. Et vous avez raison, recentrons le débat sur les fondamentaux qui conditionnent tout le reste: l'euro cher, le libre-échange, les délégations de souveraineté, les politiques non-coopératives et les risques de délocalisation qui sont chaque jours plus prégnants, au lieu de nous focaliser sur des épiphénomènes.


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 Sujet du message: Re: la crise et l'Europe
MessagePosté: Mer 5 Oct 2011 14:09 
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kelk1 a écrit:
Narduccio a écrit:
L'Airbus est une réussite industrielle, né d'un modèle industriel, modèle industriel copié par Boeing. Et le fait que ce soit un consortium européen n'a que peu d'incidence sur ce fait.

Mais c'est exactement l'objet de l'article d'Asselineau si vous relisez bien, et l'argument précis qui infirme de façon parfaitement contradictoire le discours de propagande selon lequel Airbus serait essentiellement la résultante de l'intégration politique européenne. Car là est bien (une partie) du présent débat. A ce rythme il se trouvera bientôt des individus pour affirmer sans la moindre vergogne qu'Airbus est le fruit en ligne directe de la volonté de la Commission de Bruxelles, et nullement celle d'une coopération inter-étatique de nations (jusqu'alors) souveraines. Sauf à revisiter l'histoire, on se pince !


C'est drôle, j'ai beau relire l'article, j'y vois surtout une attaque contre l'Europe où tout est déformé pour charger l'Europe.

Une preuve ? Ce chapitre par exemple :
Citation:
À la différence de la coopération internationale, l'intégration supranationale ne repose pas sur le pragmatisme mais sur l'idéologie.

Vous désirez un scoop, une intégration reposant sur l'idéologie ne fonctionne jamais, et pas mal d'industriel l'ont découvert à leurs dépens. Que l'intégration soit nationale, supranationale, régionale, ne change rien à l'affaire.

Un exemple ? Par la suite de diverses acquisitions, le groupe EIffage se retrouve avec 2 entreprises qui opèrent sur le même secteur d'activité. A des échelles différentes, mais elles ont presque le même cœur de métier. D'un coté, il y a la "petite" entreprise alsacienne : Clemessy (5 173 employés et 604 M€ de chiffre d'affaire). De l'autre coté : Forclum (18 549 employés pour 2,405 Milliards d'Euros de chiffre d'affaire.
Quand Eiffage a racheté Clemessy, leur première tentation a été d'intégrer les 2 entreprises dans un seul ensemble. Il y avait des contraintes légales, mais avec le temps, ils espéraient passer outre. Mais, le temps mis a essayer de mettre en œuvre ce regroupement a permit de comprendre que ces 2 entreprises ont vraiment une culture différente et qu'il était vain d'espérer que les employés des 2 entreprises puissent travailler ensemble. A terme, l'une ce serait totalement dissoute dans l'autre et certaines niches d'activités allaient être perdues. Il s'agit pourtant de 2 entreprises françaises, appartenant au même groupe industriel. L'intégration aurait du se réaliser sans problèmes majeurs une fois qu'on aurait rassuré les employés sur leur devenir sur un marché porteur. Donc, Eiffage a fait preuve de pragmatisme et a repoussé aux calendes grecques une éventuelle intégration qui risquait de leur faire perdre de l'argent.

Il est d'ailleurs possible que sur certains créneaux les 2 entreprises coopèrent sur des projets communs. Mais, pour l'instant, chacune garde ses spécificités et les 2 entités restent indépendantes.
En fait, une intégration ne peut fonctionner que lorsque les cultures d'entreprises sont très proches. J'avais vu un reportage sur 2 fromagers qui s'étaient concurrencés pendant des décennies : c'était une guerre commerciale très dure entre 2 entreprises qui avaient leur usines disposés à quelques centaines de mètres l'une de l'autre. Un jour, ils ont compris que cette concurrence allait causer leur perte simultanées. Malgré le fait que les personnels de chacune des boites considéraient que les "autres" étaient les méchants, parce que la culture d'entreprise était très proche, leur intégration dans un ensemble commun n'a même pas pris 2 mois.

C'est un peu comme un mariage, soit il est fusionnel et en très peu de temps on a l'impression de voir des clones. Soit c'est un mariage d'intérêt et dès que l'un des deux n'y trouve pas son intérêt, c'est la séparation. Et que ce soit : supranational ou pas, ça n'a aucune espèce d'importance.

Mais Asselineau tombe dans le même travers qu'il dénonce, il analyse la situation à travers son idéologie. C'est donc forcemment faux, parcer que la réalité n'est pas idéologique, mais pragmatique.

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 Sujet du message: Re: la crise et l'Europe
MessagePosté: Mer 5 Oct 2011 19:18 
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J'entends ce que vous dites, mais le fond de la critique d'Asselineau ne vise pas spécifiquement une quelconque culture d'entreprise potentiellement commune ou convergente, il dénonce plus particulièrement les échecs qui ont émaillé, et qui continuent d'émailler, une intégration politique européenne qui vise plus que jamais au dépassement du cadre national, et de l'idéologie surtout qui la sous-tend par les habituels canaux de la propagande, qui ont partie liée dans cette affaire:

"Les exemples de l'intégration supranationale de la construction européenne abondent et se soldent TOUS par des drames ou des échecs cinglants : l'attitude de l'UE vis-à-vis de la politique commerciale à l’OMC, la position vis-à-vis des délocalisations vers les pays de l'est, la position vis-à-vis des OGM, le taux de change de l’euro, la politique de la BCE, le plan de sauvetage des banques en Grèce, la politique budgétaire de l’UE, l'intervention militaire en Irak, les relations avec les États-Unis, etc., etc. Comme le montrent ces exemples - parmi des centaines d'autres - L'INTÉGRATION SUPRANATIONALE NE MARCHE PRESQUE JAMAIS, justement parce qu'il s'agit de coopérations forcées, globales et tous azimuts, où personne n'est d'accord d'emblée et où personne n'a donc intérêt à la réussite."

De part ces exemples, on ne peut pas dire qu'il ait fondamentalement tord sur toute une série d'analyses objectives (débarrassée d'un quelconque biais idéologique que vous persistez malgré tout à lui attribuer, à tord me semble-t-il) chargée d'étudier les événements passés et présents, pour certains d'une brûlante actualité. En tout état de cause on ne peut pas balayer d'un revers de la main et avec une désinvolture certaine des faits étayés, en affirmant qu'ils n'existent pas ou n'ont jamais existé. Ce serait le comble de l'aveuglement.


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 Sujet du message: Re: la crise et l'Europe
MessagePosté: Ven 7 Oct 2011 23:33 
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Mais, on peut facilement faire un article à décharge en prenant tout ce qui fonctionne bien. Si on ne veut voir qu'une face de la pièce, on peut démontrert ce que l'on veut. L’honnêteté demande d'observer les 2 faces.

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 Sujet du message: Re: la crise et l'Europe
MessagePosté: Sam 8 Oct 2011 07:53 
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Si on devait substituer le clivage politique traditionnel droite/gauche pour le remplacer par un clivage plus actuel qui serait atlantiste/nationaliste François Asselineau et son parti l'UPR seraient plus "nationaliste" que le parti DLR ou le FN. Je suis pas politologue mais c'est l'impression que j'ai.
Je me demande si la modification du paysage politique est le même dans tous les pays européens. Je ne m'attends pas à ce que le nationalisme des autres pays prenne cette saveur gaullienne propre au paysage français et c'est un peu ce qui me fait peur.
C'est peut être la l'un des symptôme les plus emblématique de la crise en Europe. Une "nationalisation" du discours politique de l'opposition...


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 Sujet du message: Re: la crise et l'Europe
MessagePosté: Sam 8 Oct 2011 23:46 
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Psykokarl a écrit:
C'est peut être la l'un des symptôme les plus emblématique de la crise en Europe. Une "nationalisation" du discours politique de l'opposition...

Encore faut-il commencer par définir ce que vous entendez par opposition.

Sinon le constat est juste. C'est d'ailleurs moins, me semble-t-il, à une "nationalisation" du sentiment général ou des rapports inter-étatiques auquel nous assistons à la faveur d'une crise qui joue le rôle de révélateur ; qu'en premier lieu à une "réfrontiérisation", en quelque sorte, dans l'imaginaire collectif, dû au fait que la frontière est de nouveau perçue (à tord ou à raison, là est très justement le débat) par une majorité grandissante, comme seule capable de créer - ou plus exactement de sauvegarder - les conditions cohérentes d'une protection recouvrée face aux défis gigantesques imposées par la rationalité de la mondialisation et de ses effets concrets dans les champs socio-économique et culturo-identitaire. Dit autrement: dans notre monde contemporain, le cadre national (qui découle de l'idée de frontière) est non pas le mieux à même - mais le seul - espace effectif (au sens de matérialisable) à partir duquel peut s'exprimer la souveraineté politique des peuples. Il n'y a pas à s'étonner dans ces conditions que ces derniers, dans un mouvement réflexe de survie face aux enjeux précités, soient bientôt taxés par les progressistes-libéraux de gauche comme de droite confondus, de populistes voire de réactionnaires.

Jean-Claude Michéa sur l'imposture du clivage droite-gauche et la mascarade de l'alternance:

http://www.dailymotion.com/video/xli6iq ... mbediframe


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