kelk1 a écrit:
Narduccio a écrit:
L'Airbus est une réussite industrielle, né d'un modèle industriel, modèle industriel copié par Boeing. Et le fait que ce soit un consortium européen n'a que peu d'incidence sur ce fait.
Mais c'est exactement l'objet de l'article d'Asselineau si vous relisez bien, et l'argument précis qui infirme de façon parfaitement contradictoire le discours de propagande selon lequel Airbus serait essentiellement la résultante de l'intégration politique européenne. Car là est bien (une partie) du présent débat. A ce rythme il se trouvera bientôt des individus pour affirmer sans la moindre vergogne qu'Airbus est le fruit en ligne directe de la volonté de la Commission de Bruxelles, et nullement celle d'une coopération inter-étatique de nations (jusqu'alors) souveraines. Sauf à revisiter l'histoire, on se pince !
C'est drôle, j'ai beau relire l'article, j'y vois surtout une attaque contre l'Europe où tout est déformé pour charger l'Europe.
Une preuve ? Ce chapitre par exemple :
Citation:
À la différence de la coopération internationale, l'intégration supranationale ne repose pas sur le pragmatisme mais sur l'idéologie.
Vous désirez un scoop, une intégration reposant sur l'idéologie ne fonctionne jamais, et pas mal d'industriel l'ont découvert à leurs dépens. Que l'intégration soit nationale, supranationale, régionale, ne change rien à l'affaire.
Un exemple ? Par la suite de diverses acquisitions, le groupe EIffage se retrouve avec 2 entreprises qui opèrent sur le même secteur d'activité. A des échelles différentes, mais elles ont presque le même cœur de métier. D'un coté, il y a la "petite" entreprise alsacienne : Clemessy (5 173 employés et 604 M€ de chiffre d'affaire). De l'autre coté : Forclum (18 549 employés pour 2,405 Milliards d'Euros de chiffre d'affaire.
Quand Eiffage a racheté Clemessy, leur première tentation a été d'intégrer les 2 entreprises dans un seul ensemble. Il y avait des contraintes légales, mais avec le temps, ils espéraient passer outre. Mais, le temps mis a essayer de mettre en œuvre ce regroupement a permit de comprendre que ces 2 entreprises ont vraiment une culture différente et qu'il était vain d'espérer que les employés des 2 entreprises puissent travailler ensemble. A terme, l'une ce serait totalement dissoute dans l'autre et certaines niches d'activités allaient être perdues. Il s'agit pourtant de 2 entreprises françaises, appartenant au même groupe industriel. L'intégration aurait du se réaliser sans problèmes majeurs une fois qu'on aurait rassuré les employés sur leur devenir sur un marché porteur. Donc, Eiffage a fait preuve de pragmatisme et a repoussé aux calendes grecques une éventuelle intégration qui risquait de leur faire perdre de l'argent.
Il est d'ailleurs possible que sur certains créneaux les 2 entreprises coopèrent sur des projets communs. Mais, pour l'instant, chacune garde ses spécificités et les 2 entités restent indépendantes.
En fait, une intégration ne peut fonctionner que lorsque les cultures d'entreprises sont très proches. J'avais vu un reportage sur 2 fromagers qui s'étaient concurrencés pendant des décennies : c'était une guerre commerciale très dure entre 2 entreprises qui avaient leur usines disposés à quelques centaines de mètres l'une de l'autre. Un jour, ils ont compris que cette concurrence allait causer leur perte simultanées. Malgré le fait que les personnels de chacune des boites considéraient que les "autres" étaient les méchants, parce que la culture d'entreprise était très proche, leur intégration dans un ensemble commun n'a même pas pris 2 mois.
C'est un peu comme un mariage, soit il est fusionnel et en très peu de temps on a l'impression de voir des clones. Soit c'est un mariage d'intérêt et dès que l'un des deux n'y trouve pas son intérêt, c'est la séparation. Et que ce soit : supranational ou pas, ça n'a aucune espèce d'importance.
Mais Asselineau tombe dans le même travers qu'il dénonce, il analyse la situation à travers son idéologie. C'est donc forcemment faux, parcer que la réalité n'est pas idéologique, mais pragmatique.