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 Sujet du message: Re: la crise et l'Europe
MessagePosté: Dim 9 Oct 2011 07:00 
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Par opposition j'entends ceux qui ont des idées politiques incompatibles avec le pouvoir en place. Cet incompatibilité rend difficile toute forme de collaboration. Ceux de l'opposition se retrouvent donc dans le rôle de ceux qui dénoncent, voir dans la mesure du possible ceux qui bloquent, la politique en cours. L'important selon moi, c'est la cohérence du discours politique. Il ne s'agit pas d'être opposition par principe ou alignement idéologique.
Actuellement, quand la droite dit blanc il est de bon ton de dire noir quand on est de gauche.
Cela est de l'opposition pour glaner les voix des mécontents, pour déstabiliser, du toc sans rien derrière, de la fausse opposition. Je n'irai pas jusqu’à dire que cette fausse opposition à pour but de créer un faux climat démocratique mais nul doute qu'elle contribue à cela.

Le libéralisme et le communisme ont beaucoup de points communs. Cela me parait tellement évident que quand un libéral dénonce le communisme, je ne peux m’empêcher d'avoir des doutes sur ses capacités intellectuelles ou sur ses intentions réelles. Il ne faut pas se voiler la face. Ces deux idéologies visent l’avènement d'une utopie sans État. Il est tout à fait possible d'être communiste et libéral...

De mon point de vue le communisme/socialisme a cessé d'être une politique d'opposition à la droite quand celle ci est passée de la droite des valeurs et des traditions à la droite des libertés individuelles et des entreprises.
La devise républicaine pétainiste "travail, famille, patrie" illustrait parfaitement cette ancienne droite dans le sens ou elle mettait en avant l'appartenance et les devoir d'un individu envers ces communautés que sont le corps professionnel, le corps familial et la Nation. Naturellement, il serait de bonne aloi que cela implique la réciproque inverse mais cela n'est pas toujours respectée, en tout cas pas assez mis en avant.
Cette ancienne droite n'est pas plus compatible avec le libéralisme qu'avec le communisme.

Pardonnez moi la formulation mais je trouve que la transition de l'ancienne droite et de nouvelle droite est de toute beauté. Je ne sais pas si cela était calculé et si c'est le cas ben chapeau bas. Même en m’intéressant relativement peu à la politique j'aurai du la voir venir. A ma décharge j'étais peut être trop jeune pour voir cela. Je n'étais peu être pas né.
De Gaule me parait être, avec son style à lui, le dernier représentant ou du moins le dernier témoin de cette droite. La transition n'a peut être commencé qu'après lui...

Asselineau soulève des points importants mais il tombe dans les travers de la politiques politiciennes. Au lieu de se limiter à une opposition de fond il fait de l'opposition pour l'opposition. En montrant qu'il s'oppose plus que les autres à la politique actuelle il tente de passer pour plus national que les nationaux et se donne ainsi une légitimité. L'heure est pourtant d'avantage à l'union qu'au carriérisme mais l'enjeu est important. Ni plus ni moins qu'une place importante dans l'Histoire de France, voir du monde...


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 Sujet du message: Re: la crise et l'Europe
MessagePosté: Dim 9 Oct 2011 08:05 
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Psykokarl a écrit:
La devise républicaine pétainiste "travail, famille, patrie" illustrait parfaitement cette ancienne droite dans le sens ou elle mettait en avant l'appartenance et les devoir d'un individu envers ces communautés que sont le corps professionnel, le corps familial et la Nation.

Attention, il est stérile d'accuser cette devise qui en vaut d'autres et dont l'unique tort fut d'être adoptée par le régime de Vichy. Autant une devise "paresse, égoïsme, déloyauté" (entre autre) serait funeste, autant (succintement) vous ne trouverez pas de Liberté sans Travail, pas de Fraternité ni d'Egalité sans Famille ni Patrie.

De Gaulle efface cette apparente contradiction lors d'une entrevue avec son ministre Alain Peyrefitte sur la participation de l'armée dans les chantiers pour reconstruire nos Antilles après un typhon :
Citation:
Après le Conseil du 15 juillet 1964.

« Il n’est pas dit qu’un jour ou l’autre, on ne devra pas organiser un système comparable pour la métropole. Dans les Caraïbes, ce système permet de tirer les jeunes du désœuvrement. De leur faire accomplir une grande action d’intérêt général, défricher la forêt, construire des bâtiments. Qui pourrait mener ça à bien, sinon l’armée ? Le problème n’est pas le même que pour le contingent de métropole, puisque les jeunes sont tout de suite absorbés par le marché de l’emploi. Mais on ne sait pas combien de temps ça durera (Il est paradoxal que ce rôle éducateur et intégrateur de l’armée soit abandonné au moment où le chômage et les difficultés de l’intégration des jeunes immigrés atteignent un seuil critique.). Et il y a des tâches nationales qui ne sont jamais réalisées, par exemple le débroussaillage des forêts, qui leur éviterait de prendre feu dès la première allumette.

AP (je ne peux m’empêcher de prendre un ton un peu persifleur). — En somme, les chantiers de jeunesse ?

GdG (se penche en avant et tape sur son bureau du plat de la main). — Pourquoi pas ? C’était pas si bête ! C’est pas parce que Vichy les a mis sur pied que c’était mauvais ! Un des torts de Vichy, c’est d’avoir jeté le discrédit sur de bonnes idées. On n’ose plus célébrer le travail, la famille ni la patrie. Et pourtant, vous croyez qu’un pays peut vivre sans honorer ces valeurs-là ? Elles sont parfaitement compatibles avec “Liberté, égalité, fraternité”. Et même, notre devise ne prend tout son sens qu’à travers elles ! »

Après un silence, il reprend : « Vous savez, l’armée, ça a quand même du bon. Ça enseigne aux jeunes à lire, à écrire et à compter là où l’école a échoué, parce que, entre-temps, les jeunes ont mûri. Ça leur donne une seconde chance. Ça leur apprend à vivre ensemble, à respecter une discipline. Tenez, ce Nemo, avec un nom pareil, ça doit être un enfant trouvé. On ne compte plus les généraux qui sont dans le même cas. Ce qu’on appelle la caste des officiers ne le leur a jamais reproché. Ils ont plus de mérite que les autres. Elle s’honore de les compter dans ses rangs.

Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, tome II


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 Sujet du message: Re: la crise et l'Europe
MessagePosté: Dim 9 Oct 2011 11:30 
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Geopolis a écrit:
Attention, il est stérile d'accuser cette devise qui en vaut d'autres et dont l'unique tort fut d'être adoptée par le régime de Vichy. Autant une devise "paresse, égoïsme, déloyauté" (entre autre) serait funeste, autant (succintement) vous ne trouverez pas de Liberté sans Travail, pas de Fraternité ni d'Egalité sans Famille ni Patrie.

Je n'accuse pas cette devise. Je dis juste qu'elle illustre d'avantage les valeurs de la droite traditionnelle en ce qu'elle souligne l'appartenance de l’individu, dans le sens de l'attachement, à son travail, sa famille et sa patrie. C'est une vision des choses très romaine.

A coté de cela je n'ai rien contre cette devise, bien au contraire. Une réciproque est cependant nécessaire pour qu'elle soit juste.
Je me dévoue à mon travail, ma famille et ma patrie parce que en contre partie ceux ci assurent ma protection et mon bien être.
Comprendre je n'irai pas mourir sous les bombes ennemis pour défendre des intérêts industriels, privés qui pis est...
Le patriotisme à cela de fallacieux qu'elle permet plus facilement de mettre au banc de la société ceux qui ont des réticences à obéir parfaitement justifiée de mon point de vue.

Pour ce qui est de l'impossibilité d'existence de la Liberté sans Travail et de la Fraternité sans Famille et de l’Égalité sans Patrie, c'est un autre débat beaucoup trop philosophique pour être développé ici. Disons pour faire court que je conçois et soutiens que l'un n'implique pas forcement l'autre mais pour que les choses aillent pour le mieux, le travail doit garantir la liberté, la famille doit garantir la fraternité et la patrie doit garantir l'égalité.
Cela est beau mais utopique. Il est du devoir des gens de bonnes volonté de veiller à ce que ces garanties soient respectées...


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 Sujet du message: Re: la crise et l'Europe
MessagePosté: Dim 9 Oct 2011 17:10 
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Psykokarl a écrit:
Je n'accuse pas cette devise. Je dis juste qu'elle illustre d'avantage les valeurs de la droite traditionnelle en ce qu'elle souligne l'appartenance de l’individu, dans le sens de l'attachement, à son travail, sa famille et sa patrie. C'est une vision des choses très romaine.

Deux de ces valeurs au moins attestaient le progressisme : le Travail fut défendu et valorisé par les classes dites laborieuses contre les élites oisives et improductives (certains partis sont encore dits travaillistes pour défendre cette valeur), la Patrie/nation fut un étendard révolutionnaire contre les dynasties apatrides et supranationales. Quant à la Famille, je ne vois pas en quoi elle est de droite ou de gauche...
Psykokarl a écrit:
Le patriotisme à cela de fallacieux qu'elle permet plus facilement de mettre au banc de la société ceux qui ont des réticences à obéir parfaitement justifiée de mon point de vue.

La patrie, c'est l'union des clans, c'est la "famille des familles" qui protègent les familles comme la famille protège ses individus. Famille et Patrie restent en cela également fallacieuses et peuvent présenter des utilités comme des nuisances.
Psykokarl a écrit:
Pour ce qui est de l'impossibilité d'existence de la Liberté sans Travail et de la Fraternité sans Famille et de l’Égalité sans Patrie, c'est un autre débat beaucoup trop philosophique pour être développé ici. Disons pour faire court que je conçois et soutiens que l'un n'implique pas forcement l'autre mais pour que les choses aillent pour le mieux, le travail doit garantir la liberté

La libération des contraintes et contingences matérielles passe toujours par un travail, le nôtre ou celui des autres, travail passé, présent et même futur avec l'endettement ( ;) ).
Psykokarl a écrit:
la famille doit garantir la fraternité et la patrie doit garantir l'égalité.

Et inversement : la Famille peut garantir l'égalité de ses membres et la Patrie, la fraternité en cela qu'il n'est de fraternité que face à une adversité.
Psykokarl a écrit:
Cela est beau mais utopique. Il est du devoir des gens de bonnes volonté de veiller à ce que ces garanties soient respectées...

Toutes les valeurs que nous évoquons sont des outils. Leur utilité dépend de leur emploi. (La Liberté, c'est aussi l'abandon, l'Egalité, c'est aussi l'uniformisation, la Fraternité, c'est aussi la dépendance, etc.)


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 Sujet du message: Re: la crise et l'Europe
MessagePosté: Dim 9 Oct 2011 20:57 
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Geopolis a écrit:
La libération des contraintes et contingences matérielles passe toujours par un travail, le nôtre ou celui des autres, travail passé, présent et même futur avec l'endettement ( ;) ).

Ce type de travail n'implique pas forcément la profession, il implique encore moins le salariat et il applique le surendettement de façon bien moindre encore.
Le travail dont vous parlez a une définition qui se rapproche de celle qu'on pourrait lui donner physique: modifier par son action les propriétés d'un objet ou transfert d'énergie. Le seul moyen de ne pas travailler serait de demeurer parfaitement inerte. Dans ces termes on peut donc travailler en restant totalement oisif et improductif.
La liberté qui implique ce type de travail est également différente de la liberté de notre devise républicaine. Le sens de cette liberté se rapproche également du sens que l'on donne à ce mot en science à savoir la possibilité d'évoluer dans un sens. La liberté de notre devise est un sentiment à l'instar de l'amour, la haine, la peur ou la joie.
Attention aux glissements sémantiques !

Geopolis a écrit:
Toutes les valeurs que nous évoquons sont des outils. Leur utilité dépend de leur emploi. (La Liberté, c'est aussi l'abandon, l'Egalité, c'est aussi l'uniformisation, la Fraternité, c'est aussi la dépendance, etc.)

Je suis d'accord, ces valeurs sont avant tous des outils à l'usage de sophistes et autres personnalités cyniques. C'est pour cela qu'il faut faire autant que possible attention aux mots et à leur signification en fonction du contexte.

Relisez "39 leçons d'économie contemporaine" de Phillipe Simonnot en ayant cela à l'esprit. Vous remarquez quelques cassures au niveau de la trame...


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