Isidore a écrit:
Désolé Géopolis je n'arrive pas à vous suivre. Je ne vois pas d'ailleurs où voulez en venir quand vous dîtes :
Citation:
Si c'était le cas, l'auteur devrait méditer les précédents historiques. Les musulmans immigrés en Europe ressemblent plus à des juifs ou à des protestants français qu'à des Hongrois ou à des Israéliens.
Je pensais y avoir répondu hier à 11h32 mais j'ai sûrement écrit pas mal de raccourcis implicites.
kelk1 a écrit:
Je crois que Geopolis veut dire que nous sommes peut-être à l'aube d'une nouvelle Saint-Barthélemy...
Oui, c'est cela. Je signifie que les immigrés musulmans d'Occident ressemblent davantage à des minorités en sursis qu'à des conquérants triomphants.
Isidore a écrit:
Ben voyons ça faisait longtemps la St Barthélémy ; on pourrait aussi prendre comme exemple le siège de La Rochelle.
Avec un peu de culture polémologique, on établit une grosse épuration française par siècle. La dernière avait lieu en 1944 avec la Libération et supprima quelques dizaines de milliers de "mauvais citoyens". L'avant-dernière date de 1971, la précédente de 1793, etc. Je pars toujours du principe que l'optimisme n'est pas une prévision, que des tendances conflictuelles se renouvellent à travers les siècles pour des raisons (peut-être culturelles ?) inconscientes et qu'Attila, c'est pour demain.
Isidore a écrit:
Je vois bien le thème sous entendu mais j'aimerai savoir quelle est la démonstration qui permet d'arriver à ce genre de conclusion.
Je croyais donc vous avoir répondu en fin de message, hier à 11h32. Quels raccourcis ai-je faits qui entravent ma présentation ?
Isidore a écrit:
Le point que je remets en cause chez Géopolis c'est cette comparaison :
Citation:
Les musulmans immigrés en Europe ressemblent plus à des juifs ou à des protestants français qu'à des Hongrois ou à des Israéliens.
La réponse de Géopolis ne permet pas de savoir comment il construit cette comparaison (même s'il doit avoir ce que vous dites en tête kelk1 mais cela relève du pourquoi).
Je pars de tendances récurrentes dans l'Histoire et la géographie, tant les mêmes causalités entraînent souvent les mêmes conséquences.
Peut-être qu'il manque le degré de différence avec les Israéliens ou les Hongrois : ils s'agit de conquérants qui supplantèrent démographiquement et militairement les autochtones de sorte qu'ils purent établir leur propre Etat en terre étrangère et y mettre les indigènes en infériorité démographique et politique.
Les immigrés musulmans d'Occident sont loin d'être dans cette situation.
Psykokarl a écrit:
Je ne vois que quatre issues...
- la population étrangère s'assimile de gré ou de force.
- la population étrangère est éliminée.
- la population étrangère s'intègre (prend racine) et pouvant déboucher dans le cas extrême vers une ghettoïsation type favela.
Cette situation existe et présuppose un risque d'oppression permanent et récurrent (par exemple, les violences inter-ethniques en Asie centrale ou au Bangladesh).
Psykokarl a écrit:
- la population étrangère s'intègre (prend racine) et il en résulte une balkanisation et une probable tension entre les régions.
A terme, la population la plus faible est toujours réduite de siècles en siècles : Géorgiens, Arméniens, minorités ethniques chinoises...
Isidore a écrit:
Je vois mieux la démonstration Psykokarl. Elle me semble s'appliquer à toute migration et j'y souscris dans les grandes lignes. D'où mes doutes sur la séparation effectuée entre les musulmans ou juifs français d'un coté et les hongrois de l'autre.
Je vais essayer de l'expliquer autrement : soit les commuanutés dominent démographiquement (par exemple, Israéliens, Hongrois), soit elles sont dominées (Roms, Yiddish d'Europe centrale). Dans tous les cas, les dominés, autochtones ou envahisseurs, ont trois destins possibles : l'
assimilation totale (les petits effectifs francs ou normands qui s'assimilent aux populations gallo-romaines et germaniques qu'ils ont conquis, les centralisations successives de l'Etat français sur les provinces acquises...), l'
exil (protestants français jusqu'à la Révolution, les rapatriés d'Algérie) ou l'
extinction physique (génocides turco-ottomans, Yiddish, massacre des harkis et Pieds-Noirs après le cessez-le-feu en Algérie) avec souvent un mélange des trois (dhimmis d'Orient entre conversion, diaspora et massacres). Le phénomène est à la fois universel et récurrent.
J'ai bien conscience que l'Occident libéralisé depuis la fin des années 1960 constitue une exception, mais j'ai l'impression que cette anomalie historique et propre à cette seule aire civilisationnelle atteint ses limites. Elle les atteint parce qu'elle repose sur une convergence de malentendus idéologiques (ultra-libéralisme ; post-marxisme relativiste, tiers-mondiste et droit-de-l'hommiste), pragmatiques (corrélation chronologique entre immigration et enrichissement après les années 1960) et politiques (opportunismes électoraux). Ces malentendus ont permis l'élaboration d'une imposture intellectuelle (peu ou prou résumée par "l'Autre nous aime pour peu que nous l'aimions"). Or cette imposture est peu à peu révélée par les crises de loyauté (actes communautaristes et anti-occidentaux) et économiques (problèmes de partage, voire de captation des biens et services nationaux).
Avec la fin de cette imposture, l'Occident devrait quitter sa subordination volontaire à l'intérêt d'Autrui et retrouver ses intérêts nationaux bien considérés. Toutes les soi-disant nuisances contrariant ces intérêts nationaux seraient alors éliminées avec la même tendresse que l'Occident en témoignait AVANT d'être endormi par ladite imposture intellectuelle au cours des années 1960. Il ne fera alors pas bon d'être l'équivalent des vichystes, communards, anti-révolutionnaires et autres huguenots en leurs temps. Les plus déloyaux des communautaristes musulmans d'Europe iraient ainsi vers l'assimilation, l'exil ou la suppression physique.