Tonnerre a écrit:
Article équilibré sur Orban sur Marianne2; extrait:
"L’effet de prospérité espéré à travers cette adhésion à l’Union Européenne ne joue pas, la situation économique reste difficile pour les Hongrois à qui l’on explique qu'il va encore falloir se serrer la ceinture. L'émergence d’un régime autoritaire "orbanesque" ainsi que la montée de l'extrême droite sont les conséquences des politiques successives menées avec le soutien du FMI et de l'UE depuis plus d'une décennie. Ces politiques n'ont cessé de remettre en question la souveraineté démocratique hongroise et de fragiliser la société tout en confortant l’élite oligarchique » écrit l’auteur.
Toutefois, outre vouloir conserver un régime de type représentatif et constitutionnel et une séparation des pouvoirs, les puissances occidentales, et en premier lieu la Commission européenne, désirent faire adopter à la Hongrie une politique économique qui ne sert pas forcément (c’est un euphémisme) les intérêts du peuple magyar. ».
http://www.marianne2.fr/Hongrie-les-vra ... 14135.htmlArticle intéressant (merci Tonnerre) car présentant une explication globale et cohérente - les Hongrois n'ont pas voté Orban par hasard - mais qui appelle la question de savoir si cette analyse est partagée au-delà de Marianne.
D'autre part, je souligne sur le plan méthodologique que ce n'est pas parce que les Hongrois rencontrent des difficultés aujourd'hui que les potions amères du FMI sont définitivement mauvaises : il est fort posible qu'après une phase difficile (voyez la Pologne des années 1990) l'économie hongroise retrouve un chemin de croissance.
Mais je crois fondamental de mettre en garde contre la confusion quasi-marxiste qui est faite par Bruxelles entre démocratie politique, économie ultra libérale et enrichissement des oligarchies. C'est donner une mauvaise image du capitalisme libéral (qui peut tout autant reposer sur le dynamisme de PME) et des régimes démocratiques. Enfin utiliser l'UE pour imposer à la fois la démocratie libérale et l'ultra-libéralisme thatcherien c'est aussi prendre le risque de discréditer l'idée européenne, la démocratie et le libéralisme économique (même dans sa version modérée).
Les Hongrois pourraient d'ailleurs nous demander ce que nous avons fait pour eux en 1956 (ouf l'UE n'existait pas !).