Le lien débute par beaucoup de confusions et d'impostures intellectuelles dont les auteurs semblent les premières dupes.
Je cite :
Citation:
La démocratie est un régime qui présente par nature, malgré ses imperfections, un haut degré de transparence. Pour transformer la souveraineté du peuple en pouvoir législatif, exécutif ou judiciaire, il faut des règles, des procédures visibles à l’œil nu.
Transparance exigible sur les processus de désignation des représentants du pouvoir. Jusqu'ici, rien à dire.
Citation:
Entre le(s) chef(s) et le peuple, l’opacité des procédures est pour tout régime non démocratique dans la nature des choses.
Incohérence : après avoir écrit qu'il est clair que le pouvoir vient d'en haut, il est affirmé qu'on ne sait pas d'où il vient. Et pourtant la transparence est la même : la désignation vient d'en haut.
Imposture intellectuelle : affirmer que transparence = démocratie et qu'opacité = absence de démocratie.
Citation:
Politologues et historiens ont mis au jour, sous la simplicité du Führerprinzip hitlérien, la complexité et la fluidité des relations entre les dirigeants du Parti national-socialiste, de l’Etat, de l’armée, des groupes industriels. [...] Le cas de l’Allemagne des années 1933-1944 nous permet de poser la dégénérescence de la démocratie comme entrée dans l’opacité.
[...] Des règles nouvelles sont sans cesse édictées par des institutions obscures situées quelque part du côté de Bruxelles, en collaboration-compétition avec des pouvoirs nationaux qui restent formellement soumis aux vieilles procédures démocratiques.
Confusion entre :
1. la transparence des désignations des représentants du pouvoir et ;
2. l'opacité possible de l'exercice du pouvoir (dans un ministère, un parlement ou un tribunal).
De raccourcis en simplismes, les auteurs concluent leur démonstration fantasque par cette alarme abstraite :
Citation:
Acceptons la réalité : nous avons changé de système politique, nous sommes en régime oligarchique.
Je relève que, comme dans tout bon scénario, un délai paradoxal retarde le désastre (notez en passant l'emphase damatique soulignant l'inculture historienne) :
Citation:
L’une des beautés du système actuel est qu’il permet pour quelques temps encore à la liberté des individus de coexister avec des phénomènes de domination économique d’une extrême violence, et à certains journalistes de faire leur métier.
Nouvelle incohérence :
Citation:
Christophe Deloire et Christophe Dubois nous donnent, avec Circus politicus, vaste enquête sur la réalité des mécanismes du pouvoir français et européen, un instrument de compréhension incomparable. [...]
Des journalistes rendent transparents certains exercices du pouvoir, ce qui devrait valider, selon leur propre logique, la réalité d'une démocratie.
Mieux encore, ils témoignent d'un désir de transparence des acteurs de l'exercice du pouvoir :
Citation:
Les hommes de l’ombre parlent assez volontiers : si leur pouvoir collectif est fort, ils sont frustrés en tant qu’individus, étant privés des gratifications narcissiques d’une vie publique et nationale.
Pour un peu, les auteurs se traitent eux-mêmes de larbins :
Citation:
A Bruxelles se mélangent bureaucrates arrogants, lobbyistes du monde entier, services informatiques et financiers insaisissables, réseaux de surveillance américains, journalistes qui ne se rendent pas comptent qu’ils sont devenus des serviteurs.
Auto-promotion...
Citation:
Circus politicus est en effet aussi un livre d’histoire. [...] Circus politicus est un plaidoyer pour la démocratie, pas un pamphlet nationaliste ou même antieuropéen.
... de
Circus politicus qui semble surtout un mauvais essai.