Le salon géopolitique de Passion-Histoire

La Grande-Bretagne vient de se rendre compte que l'obsolescence de son réseau routier lui faisait perdre de l'argent. En fait, il s'agit d'un constat général un peu partout dans de nombreux pays européens. Mais les investissements de remise à niveau coûtent très chers et en ce moment de rigueur budgétaire qui a les moyens d'investir ainsi sur l'avenir.
Mais, il est vrai que si on n'a pas les moyens d'investir, on perd quand même de l'argent en continu et que cette perte se ressent sur le rendement fiscal. C'est une espèce de cercle vicieux : on perd de l'argent, mais pour ne plus en perdre, il faut accepter d'en dépenser beaucoup d'un coup.


http://info.sfr.fr/monde/articles/royaume-uni-veut-privatiser-ses-routes,998227/

Mais, les anglais pensent avoir trouvé la solution : recourir au privé. Ce qui suppose d'instaurer une forme de péage sur les routes ainsi modernisées ou construites.
Et pour financer cela qui est sollicité ? Ben, pour recourir au privé, il faut s'adresser à des gens qui ont des capitaux disponibles et qui acceptent d'investir. Or, actuellement, les banques ne sont pas préteuses. Il faut donc des capitalistes qui ont du cash disponible. Les anglais ont donc pensé aux ... chinois.


Les chinois qui sont sollicités par de nombreux pays, mais qui commencent de plus en plus a demander des compensations politiques en échange de leur argent. L'Europe serait-elle à vendre ?

Bah, c'est toujours comme ça quand les Etats font autre chose que leurs devoirs régaliens. Police, justice, défense , polique étrangère et voies de communication, c'est tout ce que l'État doit s'occuper, le reste est du superflu.

Ben justement, le Royaume-Uni en est à concéder ses pouvoirs régaliens. Et ça ne semble pas mieux fonctionner que les pays qui ont fait un choix inverse.

D'abord, il n'est pas sûr que le "choix inverse" puisse être maintenu indéfiniment.
Si des Etats font le choix chinois, c'est parce qu'ils sont gravement endettés et qu'ils ont perdu ce qui faisait leur puissance économique: la base industrielle.
En d'autres termes, les fonds sont bas et ils ne vont pas remonter de sitôt, car la crise actuelle n'est pas une crise cyclique mais une crise systémique et l'âge d'or de la social-démocratie est bel et bien terminé.
Nous sommes également dans cette situation, même si les candidats en sous-estiment la gravité, ou du moins la sous-évoquent dans leur campagne.
Quelque temps après les élections, le retour à la réalité sera brutal, et risque de se faire, en France, pour maintenir ces "choix inverses" à toute force, par une ponction fiscale non moins brutale sur les classes moyennes qui ne pourra qu'aggraver le recul économique.
Vendre les bijoux de famille ou presser les contribuables comme des citrons, ça se vaut, il n'y a pas de bonne manière de gérer un déclin.

Le Royaume-Uni a un problème structurel gravissime, bien plus grave que les problèmes auxquels la France fait face.

Le RU n'a tout simplement plus le ressort économique, industriel notamment, mais aussi légal et fiscal, pour s'en sortir. Il est la quintessence de l'économie de bulles dans une économie mondiale structurellement déflationniste. La dernière richesse du RU, c'est la finance, or la finance ne reste à Londres que pour autant que Londres reste un paradis légal et fiscal pour les fonds d'investissement et les riches résidents. Résultat, ces richesses théoriques générées par la finance restent trop largement "hors sol".

Le "magnifique" et supposé "churchillien" remède de cheval que le gouvernement Cameron est en train d'infliger au pays est supposé avoir pour résultat splendide de ramener en 2013 le déficit budgétaire à seulement ... 7,5% du PIB. Et ce alors même que la Banque d'Angleterre tire à mort sur la corde du quantitative easing. Autrement dit, l'économie britannique est bel et bien entraînée dans un trou noir.

Mais tout va bien. Ils vont s'en sortir en abaissant les impôts des plus riches pour leur permettre d'investir davantage ... dans la finance.

C'est dire le niveau de la classe politique britannique (la notre et celle de l'Allemagne ne valant guère mieux).

Il attireront les riches français.

Et tant que les Européens de l'euros suivront les conseils de l'Angleterre pour se gérer (et notamment la 'crise') ils s'enfonceront.
L'Allemagne a pour une raison quelconque refusé de se désindustrialiser, et est demeuré sur ses trajectoires du XIXe siècle: industrie exportatrice+marché intérieur fort. La différence est que sa démographie tourne vers le négatif, alors qu'en 1870 elle explosait.
Elle en ressort comme le géant de l'Europe.
La France se doit peut-être d'essayer ses trajectoire d'alors, elle aussi: subtil équilibre entre une industrialisation moyenne (médiocre) sur une base démographique molle, investissement extérieurs, etc. Sa situation est similaire en fait.
L'Angleterre est l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire.

Les Chinois savent que leur démographie, leur main d'oeuvre, et leur dynamique interne ne leur donnent qu'une vingtaine d'année avant de se retrouver dans la position de l'actuelle Europe. Donc ils en profitent un max, normal.
Mais...
Notre chère et richissime élite (européenne) est 'pleine aux as' comme le dirait l'autre.
Mais elle ne pense pas 'national' ou 'Européen'. Elle pense 'moi'.
Et je la comprend.
Toutefois...
N'en faisant pas partie, je ne souhaite pas payer pour elle, cette élite ingrate comme un ado boutonneux. C'est le complexe de l'huître/moule: filtrer un énaurme volume d'un milieu peu riche, concentrer et obtenir un plat plus que copieux.
Le soucis c'est que moi, là, je ne m'y retrouve pas puisque le milieu peu riche en question, ce sont mes sous et mes emplois potentiels! Donc je ne peux être en accord avec mon élite adorée (puisque je souhaite en faire partie) et me dois de trouver un moyen de l'obliger à investir sa manne là où je vis, et non en des terres lointaines quoiqu'exotiques.
Mais lequel?
L'Internationnale: déjà essayé
La révolution du Peuple: trop sanglant
la révolution bourgeoise: il faudrait une noblesse et des privilèges, mais...
l'Écologie: trop cher
le développement durable: ???

Il faudrait que les impôts soient au même taux pour tous, et qu'ils soient aussi redistribué façon solidarité nationale. Une gageure...
Je pense à m'exiler sur Mars...

Je vous prends en flagrant délit d'ultra-libéralisme là : en France, les impôts sont progressifs, taux maximum pour les plus hauts revenus, sauf pour les ultra-riches qui ont recours à un conseiller fiscal pour payer peu ou s'exilent vers des cieux fiscalement plus accueuillants.
Et plus de la moitié de la population ne paie pas d'impôts (sur le revenu) du tout.
Ce qui fait que l'assiette de l'impôt est très étroite et que ce sont certaines catégories de revenus qui en paient la plus grande partie--en gros les classes moyennes et moyennes supérieures.
Ces fameuses catégories qui sont trop riches pour être exemptées d'impôts et pour recevoir des aides,mais trop pauvres pour s'expatrier ou se tapir dans des niches fiscales .

Ça existe déjà, ça s'appelle la flat-tax.