Le salon géopolitique de Passion-Histoire

En lisant que l'Allemagne et les Pays bas (la Hollande ?) s'opposeraient aux eurobonds alors qu'il s'agirait d'un pas décisif vers l'union économique ET POLITIQUE de l'Europe, j'ai pensé aux années 60.

A cette époque, l'Allemagne et les Pays bas étaient très favorables à faire l'Europe unie mais pourtant ils étaient aussi favorables à l'OTAN (qui est la négation de l'Europe de la défense) et à l'entrée de l'Angleterre dans la CEE (les Anglais ne cachant pas leur volonté de faire une zone de libre échange san sréelle dimension politique).

Comment expliquez vous cela ?
a - Allemagne et Pays bas sont hypocrites et veulent une europe minimale tout en disant le contraire ?
b - ils sont sincères mais un élément de leur raisonnement m'a échappé ?

Les eurobonds sans convergence budgétaire sont un leurre. S'il y a une avancée vers un fédéralisme, il y aura des eurobonds. S'il s'agit de subventionner les dépenses des pays qui ne veulent pas se réformer, il n'y en aura pas.

une observation : pour l'Allemagne ou pour la Grande Bretagne, faire l'Europe reviendrait surtout à imposer des règles communes très contraignantes visant à empêcher toute intervention de l'Etat dans l'économie risquant de fausser la concurrence (aides directes aux entreprises)ou de fragiliser les grands équilibres macro-économiques (la règle d'or).

Dans le cas allemand, Berlin ne peut pas ne pas voir que le seul domaine dans lequel son industrie est inférieure à celle de la France est le domaine aérospatial - domaine particulièrement choyé par les aides publiques (directes ou indirectes).

L'absence d'aide est un moyen de maintenir le statu quo - et donc la supériorité indusrielle allemande acquise dès 1890 et restaurée dès 1960.

Répondre aux offres d'union renforcée présentées par Mme Merkel revient à figer ce statu quo : à la France le tourisme, le vin et les parfums - à l'Allemagne la puissance. Ce n'est guère que la nouvelle expression d'un préjugé très ancien outre-Rhin.