Commentaire de Merchet sur l'échec de la fusion EADS BAE :
"Quoi qu'en dise François Hollande ("C'est la décision des entreprises"), l'échec du projet de fusion entre les deux géants européens de l'aéronautique et de la défense est évidemment un échec politique. C'est en effet le refus final du gouvernement allemand qui a contraint les deux entreprises à y renoncer, comme elles l'ont annoncé en milieu de journée.
Plus que jamais, la défense européenne s'avère être ce qu'elle n'a jamais cessé d'être : une "grande illusion" (1). Alors qu'à Paris le nouveau pouvoir socialiste entendait relancer l'Europe de la défense, en sortant d'une coopération jugée trop exclusive avec les Britanniques, au profit d'un rapprochement avec l'Allemagne, Berlin claque la porte d'un projet soutenu par Londres et Paris... Au nom des intérêts nationaux légitimes de l'Allemagne : la défense de l'emploi et de l'industrie. Faisons confiance aux politiques pour trouver les mots qui habilleront cet échec, mais force est de constater que sur une question aussi stratégique, la coopération avec l'Allemagne est à terre. Il ne s'agit pas de juger du bienfondé du projet avorté, sur lequel il y avait beaucoup à dire. Mais le résultat est là. "
J'ajoute deux observations : le gouvernement fédéral allemand ne manque jamais de vanter son respect de la liberté des entreprises et son volontarisme européen... et là c'est bien lui qui fait capoter un projet européen privé - sans avoir une seule action de EADS... Les Allemands ont imposé depuis l'origine l'anglais comme langue de travail d'Airbus pour y symboliser la dimension européenne et non pas franco-allemande (et encore moins française alors que nos ingénieurs ont apporté l'essentiel des compétences)... apparence que tout cela s'il s'agit de refuser une fusion avec l'industrie britannique qui aurait impliquer de supprimer de nombreux doublons ... en Allemagne !
Dernière édition par Aigle le Sam 13 Oct 2012 19:44, édité 1 fois.
|