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 Sujet du message: Re: Élections et diplomatie
MessagePosté: Jeu 12 Mai 2016 15:09 
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Les enfants actuels, et a fortiori les générations à venir, vont grandir avec la certitude de l'apocalypse climatique (ou peu s'en faut) d'une part, et l'impact des activités humaines dans le phénomène d'autre part. En résulteront deux conséquences prévisibles :

- les situations d'urgence et de péril imminent font rarement ressortir le meilleur des individus ; aussi plus qu'une collaboration à grande échelle pour pallier au problème, on peut plutôt tabler sur un sauve-qui-peut généralisé, un chacun pour soi préfiguré par les crises migratoires actuelles. Si tout est foutu (ou en tous cas le monde tel qu'on le connaît), pourquoi s'encombrer de planification à long terme, de préservation, de transmission (culturelle ou autre), etc ?

- le discrédit jeté progressivement sur les idéologies jusque lors en vogue - le libéralisme en fait partie - ayant concouru au phénomène, malgré une probable attitude de déni prolongé autant que possible de la part des individus encore avantagés/tirant profit de la situation.


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 Sujet du message: Re: Élections et diplomatie
MessagePosté: Jeu 12 Mai 2016 17:42 
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En quoi les idéologies sont-elles responsables d’un éventuel Armageddon climatique ou environnemental ?

S’il y a des causes imputables à l’homme, elles sont à chercher du côté de la démographie et de la technique, le facteur fondamental étant la démographie bien plus que la technique.

Regardez l’évolution du nombre estimé de la population mondiale depuis quelques siècles. En l’état des techniques, la Terre ne peut juste pas supporter durablement 7 milliards d’humains aujourd’hui (9 ou 10 d’ici un demi-siècle) avec le mode de vie qu’ils sont ou auquel ils aspirent (d’ailleurs, la dégradation de l’environnement est en fait plus importante dans les pays pauvres que dans les pays riches car il faut être relativement aisé pour pouvoir se payer des normes plus exigeantes de préservation de l’environnement).

La terre se caractérise par sa finitude.

Et même, si par je ne sais quel miracle technique ou anthropologique, les êtres humains, quel que soit leur nombre, réussissaient à ne plus avoir d’impact négatif sur leur environnement, de toute façon arrivera un moment où les conditions de la vie sur Terre disparaîtront, soit pour des raisons géologiques ou climatiques propres à la Terre, soit parce que notre soleil s’éteindra ou au contraire se transformera en nova.

La fin de notre espèce sur Terre n’est pas une simple possibilité ni même seulement une probabilité. C’est une certitude absolue dont la seule inconnue est la date. Nos ancêtres d’il y a quelques milliers d’années n’ont pas eu besoin de toutes nos avancées techniques pour comprendre que la question métaphysique centrale était celle du rapport à la mort. Nos avancées scientifiques ne nous ont apporté qu’une précision : celle que j’évoquais à savoir l’inéluctabilité de la fin de la vie sur terre.
Cela laisse certes ouverte toute les perspectives de science-fiction de type comment on arrive à migrer sur une autre planète ou à vivre durablement dans des stations spatiales …



Pour en revenir à notre sujet, ce qui me paraît intéressant et motif à espoir chez Trump, en matière de diplomatie, c’est que si Trump communie totalement dans l’exceptionnalisme américain (lequel exceptionnalisme contribue puissamment à ce que les USA se comportent comme un éléphant dans un magasin de porcelaine sur la scène mondiale), Trump semble néanmoins être partisan de réduire fortement la voilure sur les embardées impériales par lesquelles les USA ont semé le chaos à de nombreux endroits de la planète depuis que les néoconservateurs y sont devenus (à la fin des années 1970) la source quasi-unique de détermination de la politique étrangère américaine.

On commence à parler de jacksonisme et de nixonisme à propos des grands principes de ce que semblerait pouvoir être la politique étrangère d’un président Trump. Cela me paraît très juste.

Ceci explique en partie le succès de Trump dans l’électorat républicain populaire. En matière de politique étrangère, l’isolationnisme, qui ne signifie pas du tout le pacifisme, est en réalité le principal courant d’opinion du Peuple américain depuis l’indépendance même de ce pays. L’électeur américain lambda soit se contrefiche de la politique étrangère, soit n’aime pas du tout que son gouvernement dépense des sommes gigantesques pour une stratégie impériale déployée dans des endroits dont il ne sait même pas souvent où ils sont situés et pour des problèmes qui lui échappent.

Oh certes, l’électeur en question veut aussi un litre d’essence pas cher, … etc, mais je pense que le calcul de Trump, que partage intuitivement un puissant courant populaire aux USA, c’est que désormais cette politique impériale est un fardeau qui coûte plus aux USA qu’il ne leur rapporte. Et plus précisément que la politique impériale coûte surtout aux citoyens américains de base en termes d’impôts, d’arbitrages budgétaires au détriment des budgets éducatifs, sanitaires et sociaux, en termes, et qu’elle rapporte essentiellement à une toute petite minorité de super riches qui baignent dans les affaires d’armement, de politique étrangère, et d’investissements internationaux.

Cette thématique rencontre celle sur la mondialisation et l’hyper-individualisme qui a conduit à ce que ce soient les super-riches qui non seulement tirent à eux l’essentiel des fruits de la croissance dans le cadre de la mondialisation, mais encore qu’ils le fassent au prix d’une baisse du niveau de vie de la majorité des citoyens américains lambda depuis 35 ans.

Je pense qu’avec une conjonction pareille d’étoiles, le candidat qui parvient à être le seul à incarner les aspirations et le mécontentement d’une part importante de la population américaine sur ces 2 grandes thématiques, et qui en outre fait face à une rivale (mais c’était aussi le cas des Bush, Cruz, Kasich, Rubio et compagnie) qui incarne jusqu’à la caricature tout ce que ladite population rejette massivement sur ces 2 thématiques (Clinton incarne le politicien professionnel, menteur jusqu’à la caricature, prévaricateur avec sa fondation bidon qui est 10 fois plus grossièrement frauduleuse que l’ARC de Crozemarie, qui est vendue à Wall Street, qui adhère aux principes de la mondialisation, au politiquement correct, qui incarne le refus de fermer les portes à l’immigration dans un contexte de baisse des salaires et de chômage de masse) est certes un candidat antisystème mais aussi un candidat quasiment imbattable. Même un chat sauvage tel que Trump réussit à gagner sur cette ligne.

Et ce que les partisans du système ne comprennent pas, c’est que ce n’est pas à cause de ses artifices et de ses manipulations ou de ses promesses mirobolantes ou de ses exceptionnelles qualités de communicant que Trump gagne et qu’ils n’arrivent pas à le contrer avec succès. Cela n’est que l’écume des choses. Si Trump rencontre un tel succès malgré l’opposition de tout le système, si la moitié des électeurs de Sanders semble vouloir voter pour Trump dans le duel qui devrait l’opposer à Hillary Clinton, c’est parce que Trump semble porter une ligne politique répondant aux aspirations populaires sur ces 2 sujets, ligne de rejet assez radical d’à peu près tout ce que les présidents et les élites dirigeantes américaines ont fait depuis 35 ans en matière de politique économique et commerciale et depuis 25 ans en matière de politique diplomatique et impériale.


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 Sujet du message: Re: Élections et diplomatie
MessagePosté: Jeu 12 Mai 2016 19:50 
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Je ne voyais pas les choses comme vous César Scipio mais je trouve que vous argumentez bien.

Ce qui me frappe le plus n'est pas la politique extérieure c'est que à notre époque en France comme aux USA les aspirations des classes populaires sont plutôt exprimées par la droite radicale voire extrémiste et que la gauche devient le défenseur des intérêts des riches voire des très riches - avec une alliance mondialisée entre le sous prolétariat immigré et les magnats qui tiennent la bourse et les médias. Bergé et Mohamed ont voté Hollande et demain voteront Macron. C'est la 3ème gauche ?

Les nuits debout mèneraient alors un combat d'arrière garde nostalgique des anciennes gauches ( la première ou la deuxième) ?


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 Sujet du message: Re: Élections et diplomatie
MessagePosté: Ven 13 Mai 2016 00:38 
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@ marc30 : depuis 1983, et hormis quelques parenthèses très ponctuelles, le PS français n'a "de Gauche" que l'étiquette. Valls n'attend qu'une chose : sa désintégration, rebâtir un parti de Centre-Droit sur ses décombres en 2017, et l'emporter en 2022 avec une posture de modéré face à un Juppé (ou un autre) qui aura grosso modo fait du Thatcher au prix d'une impopularité record. Quant à Macron, il aspire concrètement à être l'équivalent contemporain d'un Giscard. Quant aux Nuit Debout, c'est avant tout une nébuleuse hétéroclite sans direction claire, je dirais que même pour un Lordon le projet politique est en cours d'élaboration. Cette réflexion pourrait très bien durer indéfiniment (pour connaître un peu le milieu), et je ne vois guère que l'irruption encore improbable d'une figure populiste (au bon sens du terme), tirant sa légitimité de hauts faits, et porteuse de thématiques simple, pour dynamiser cette nébuleuse.

@ Caesar Scipio : concernant l'impact du Libéralisme dans la dégradation de l'environnement, c'est simple : toute idéologie qui place l'individu au centre, au détriment d'une cause supérieure (ici la préservation de la planète ou de l'espèce humaine) fait le lit de conduites telles que l'égocentrisme, la prédation, et la captation des ressources par les plus puissants dans une logique court-termiste. J'estime tout à fait probable qu'à terme, et avant que la situation ne soit tout à fait compromise et donc chaotique (ce jour-là, nul n'aura que faire du Bien Commun), on en vienne à songer, collectivement, que l'être humain livré à lui-même n'est pas digne de confiance et qu'il faille placer des limites très fermes à ses libertés pour le bien de tous.

A propos d'Hillary Clinton et du politiquement correct : il faut signaler qu'elle cartonne dans les états massivement peuplés par les Noirs, alors que Sanders porte un programme social ambitieux collant pourtant aux attentes des Afro-Américains les plus pauvres. L'antisémitisme latent de cette communauté est l'un des facteurs explicatifs, au même titre que les solides réseaux établis par les Clinton avec la bourgeoisie Noire. Hillary n'a plus qu'à les exploiter en recyclant les éléments de langage du politiquement correct local, et hop, du reste des activistes de Black Lives Matter ont plusieurs fois opportunément tenté de discréditer Sanders. En matière d'identitaire bébête et de clientélisme, je crois qu'on tient un cas de figure emblématique.


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 Sujet du message: Re: Élections et diplomatie
MessagePosté: Ven 13 Mai 2016 10:55 
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Zadrobilek, je pense que votre propos sur l’idéologie libérale a certes une logique propre mais constitue un diagnostic inexact.

Regardez les données d’évolution démographique depuis le début du 20ème siècle. C’est tout simplement affolant. Beaucoup de pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ont vu leur population multipliée par un facteur variant entre 10 et 20. Ce n’est pas simplement une question de répétition du même phénomène que ce que l’Europe a connu plus tôt.
Et l’idéologie libérale n’a rien à voir là avec ce phénomène, en particulier dans lesdites zones géographiques.
C’est le fait que notre espèce est globalement une espèce animale, très évoluée et consciente d’elle-même, certes, mais une espèce animale et dont seule une minorité jusqu’à présent a développé des modèles culturels tendant à la stabilité de la population plutôt qu’à son accroissement. Ajoutez-y les progrès gigantesques accomplis par la médecine, l’agriculture, et les autres facteurs matériels ayant concouru à l’amélioration des conditions de vie, et vous avez ce phénomène qui fait qu’aujourd’hui même la terre est on a 7,5 milliards d’humains sur terre et qu’on nous en prévoit 9 à 10 milliards dans un demi-siècle.



Sur Clinton, elle fait certes ses meilleurs résultats dans les Etats où la proportion d’afro-américains est la plus forte, mais pas seulement. Elle surperforme aussi parmi un électorat plutôt âgé et à hauts revenus. Hillary est la candidate d’une partie des minorités ethniques, des élites mondialisées et des gens qui se considèrent comme les gagnants du capitalisme américain et d’une société ouverte sur l’extérieur, en matière économique comme en matière de circulation des personnes et des idées.

Je me suis amusé à faire un tri. De tous les candidats aux primaires républicaines comme démocrates, il y en avait un seul autre qui n’incarnait pas un rejet viscéral de la ligne politique qu’incarne Clinton, c’est John Kasich qui se situe à l’aile gauche du parti républicain, dont les autres républicains disent qu’il est le candidat républicain pour ceux qui n’aiment pas les républicains, Kasich lui-même ayant dit (même si c’était une plaisanterie, il y avait un fond de vérité), qu’il aurait du se présenter à la primaire démocrate.

Tous les autres, même avec leurs propres oppositions entre eux, rejettent viscéralement désormais cette ligne qu’incarne Clinton.

Petit décompte, même si les primaires donnent une vision déformée de ce que fera la totalité de l’électorat américain.
Si on additionne les voix qui se sont portées sur Clinton et Kasich, cela fait 16,4 millions d’électeurs.
Si on additionne les voix recueillies par ceux qui rejettent viscéralement Clinton et ses orientations politiques, que ce soit par conservatisme, « droitisme », rejet de la mondialisation et du crony capitalism, cela donne 29 millions de voix. Quasiment le double.

Alors certes, il y aura beaucoup de déperditions pour Trump parce que lui-même est rejeté par beaucoup d’électeurs rejetant viscéralement Clinton et les orientations politiques qu’elle incarne.
Mais il bénéficie d’un avantage considérable parce que Clinton incarne le système, la continuité avec la politique Obama et une sorte de 3ème mandat Obama qui est une gigantesque déception.
Les enquêtes d’opinion disent déjà que la moitié des électeurs de Sanders prévoit de voter pour Trump et elles ne nous disent pas que l’autre moitié votera en totalité pour Clinton. Une partie de cette autre moitié s’abstiendrait et seulement un quart voterait pour Clinton. Bref, Clinton incarne aussi ce qu’une partie importante de l’électorat démocrate rejette viscéralement.

Autant dire qu’il va être beaucoup plus difficile à Clinton qu’à Trump de se faire élire en novembre prochain. Certes, Trump dit beaucoup de conneries démagogiques ou tout simplement impraticables en économie, mais il incarne la forte volonté de changer et de mettre une énorme claque aux élites qui tiennent la scène politique américaine depuis un quart de siècle.
Quant à Clinton, en plus d’incarner ce que toutes les nuances de conservateurs rejettent viscéralement et qu’une large part de l’électorat populaire ne veut plus voir, elle n’est pas sympathique, à un charisme d’huitre, est mauvaise communicante, et est considérée comme une menteuse, une personne corrompue et une personne pas fiable.

Il n’y a plus que nos « spécialistes », adhérant religieusement à la ligne Obama-Clinton, dont la plus emblématique est Nicole Bacharan aux trémolos de plus en plus prononcés au point qu’elle en a du mal à retenir ses larmes, pour nous décrire la campagne électorale américaine sur le mode agence Tass. Les plateaux que compose Yves Calvi lorsqu'il organise un numéro de C dans l'air sur ce sujet sont tellement caricaturalement partiaux qu'ils en deviennent ridicules.


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 Sujet du message: Re: Élections et diplomatie
MessagePosté: Ven 13 Mai 2016 13:53 
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Caesar Scipio a écrit:
Regardez les données d’évolution démographique depuis le début du 20ème siècle. C’est tout simplement affolant. Beaucoup de pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ont vu leur population multipliée par un facteur variant entre 10 et 20. Ce n’est pas simplement une question de répétition du même phénomène que ce que l’Europe a connu plus tôt.
Et l’idéologie libérale n’a rien à voir là avec ce phénomène, en particulier dans lesdites zones géographiques.

Oui enfin l’augmentation de la population masque une autre réalité. La surconsommation des ressources est avant tout dû à une minorité de la population mondiale au mode de vie dont l’empreinte écologique est démesurée.

_________________
Dix pourcent de chômage en France, c'est encore 90 % d'actifs qui s'enrichissent en travaillant
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 Sujet du message: Re: Élections et diplomatie
MessagePosté: Ven 13 Mai 2016 19:15 
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Caesar Scipio a écrit:
S’il y a des causes imputables à l’homme, elles sont à chercher du côté de la démographie et de la technique, le facteur fondamental étant la démographie bien plus que la technique.

Pas de démographie actuelle sans le moteur à explosion qui excelle dans nos campagnes et nos fermes.
Caesar Scipio a écrit:
La fin de notre espèce sur Terre n’est pas une simple possibilité ni même seulement une probabilité.

Mais si, ce n'est en l'état actuel qu'une probabilité.
Caesar Scipio a écrit:
En matière de politique étrangère, l’isolationnisme, qui ne signifie pas du tout le pacifisme

Le pacifisme ne signifiant pas non plus la paix (il est même plutôt cause de guerres), elle-même plus accessible via l'isolationnisme.


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 Sujet du message: Re: Élections et diplomatie
MessagePosté: Sam 14 Mai 2016 18:47 
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Je vous recommande un très bon article de Frachon dans Le Monde sur Trump. Moins religieux que Bush il tourne le dos au discours éthique et religieux des Républicains pour répondre aux besoins des blancs pauvres qui ne supportent plus la mondialisation, la désindustrialisation ni l'immigration. Bref peu importe ses propos irresponsables et vulgaires, il correspondrait à un besoin politique réel. Cela rappelle un peu le position du FN chez nous.


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 Sujet du message: Re: Élections et diplomatie
MessagePosté: Dim 15 Mai 2016 13:46 
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Aigle a écrit:
Je vous recommande un très bon article de Frachon dans Le Monde sur Trump. Moins religieux que Bush il tourne le dos au discours éthique et religieux des Républicains pour répondre aux besoins des blancs pauvres qui ne supportent plus la mondialisation, la désindustrialisation ni l'immigration. Bref peu importe ses propos irresponsables et vulgaires, il correspondrait à un besoin politique réel. Cela rappelle un peu le position du FN chez nous.

Oui, c'est le césarisme, comme César à Rome, les Bonaparte en France, Mussolini en Italie. Il y avait également quelques rois français énergiques et dominateurs qui me semblent populaires car ils restreignaient, comme les "césars" mentionnés, la classe dominante au profit des classes populaires.


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 Sujet du message: Re: Élections et diplomatie
MessagePosté: Mar 17 Mai 2016 10:27 
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Mieux que le Monde, où on trouvera au mieux (un contributeur ne pouvant emplafonner frontalement la ligne pro-mondialisation et pro internationalisme néo-conservateur de la rédaction et des propriétaires du journal) une esquisse de description et d'analyse de la réalité américaine, je vous conseille le journaliste indépendant Robert Parry.

https://consortiumnews.com/2016/05/13/d ... n-clinton/

https://consortiumnews.com/2016/05/11/n ... deas-kill/

Depuis un moment du mandat de Bush père restant à déterminer (la manière dont l'ambassadeur américain à Bagdad a été ambigu avec le gouvernement irakien sur les modalités de règlement du conflit entre l'Irak d'une part et le Koweit et l'Arabie Saoudite d'autre part, il y a matière à douter), les néoconservateurs exercent une influence sans partage sur la définition de la politique étrangère américaine, et ce que l'administration soit démocrate ou républicaine.

De la même manière que, depuis un moment des années 2000, comme l'explique de manière très intéressante Charles Gave qui tient son info d'une source au coeur de la FED elle-même, la politique financière américaine a été prise en otage par une sorte de gang qui tient assez largement les reines du pouvoir dans le pays.
https://www.youtube.com/watch?v=gaUvIossOrk

C'est contre cela qu'une partie de l'Amérique profonde est en train de se soulever via le processus de la campagne pour l'élection présidentielle de 2016.

Le plan, c'était business as usual. Un Bush néocon en politique étrangère, ultra-business friendly, très libre-échangiste et partisan du maintien de l'ouverture des vannes de l'immigration, conservateur sur le plan sociétal, contre une Clinton, elle aussi néocon en politique étrangère, elle aussi ultra-business friendly, très libre-échangiste et partisan du maintien de l'ouverture des vannes de l'immigration, mais libérale (et "liberal" au sens américain) sur le plan sociétal.

Sauf que tout cela a volé en éclat parce que le hiatus a pris des proportions jamais vues depuis la crise des années 1930 entre ce que vit et veut l'élite connectée et ce que vit et veut la majorité du peuple américain.

Jeb Bush s'est effondré. Tous les républicains "centristes" qui étaient grosso modo quelque part entre Bush et Clinton mais d'accord avec eux sur l'essentiel ont aussi fait un bide monumental. Il n'y a que Ted Cruz qui a ses supporteurs chrétiens fondamentalistes, ultra-conservateurs (sans que le terme ultra soit galvaudé comme c'est si souvent le cas) et extrémistes qui a surnagé mais qui était néanmoins en décalage complet avec les principales préoccupations des américains, qui a surnagé honorablement.

Côté démocrate, aucun enthousiasme pour Clinton qui ne mobilise guère au delà de la partie de l'électorat noir qui reste indéfectiblement attachée à son mari Bill, et qui risque en outre de dérailler judiciairement avec l'affaire de l'e-mailgate. C'est Sanders qui suscite l'enthousiasme.

Or les motivations du vote Sanders sont très largement les mêmes que celles du vote Trump. On voit d'ailleurs, dans les enquêtes d'opinion sur les intentions de l'électorat de Sanders, que si leur champion n'était pas nominé côté démocrate, près de la moitié des électeurs de Sanders se reporteraient sur Trump, un quart s'abstenant et seulement un gros quart se reporteraient sur Clinton.

La coupure est énorme.

La question qui semble tarauder actuellement les caciques du parti démocrate, c'est de savoir s'ils n'auraient pas intérêt à larguer Clinton et à tenter de faire émerger une autre candidature (le vice-président Biden ou la sénatrice Elisabeth Warren). Ce qui montre que Sanders leur pose un problème encore plus insurmontable que Trump à l'establishment républicain qui est en train de trouver un modus vivendi avec lui pour sauver les meubles.

Le plus probable, c'est que le parti démocrate continue à miser sur Clinton pour ne pas se déjuger de manière aussi éclatante, qu'il joue perdant.

Et que globalement les caciques des 2 grands partis tirent un trait sur le mandat 2016-2020 en se disant que de toute façon ils garderont au Congrès les moyens de paralyser l'action du locataire de la Maison blanche et de lui pourrir son mandat.


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