Narduccio a écrit:
Aigle a écrit:
Je propose cher Narduccio de vous aider à comprendre la société américaine en partant de deux points. Primo les Américains assument très bien l'hétérogénéité : pas seulement raciale mais aussi économique. Ils ne sont pas choqués par le fait que l'industrie automobile n'ait pas les même intérêts que Wall Street ou la silicon valley...
Vous pensez vraiment que je découvre cela ? Quelle légitimité aurais-je a assumer la gestion d'un Salon Géopolitique si j'étais aussi ignare que cela ? Ou vous avez l'habitude de prendre les autres pour des idiots ignares ? Lassez donc cette attitude à Caesar Scipio, il le fait nettement plus naturellement que vous.
Aigle a écrit:
Secundo, ils ne sont pas choqués que ces intérêts soient portés par les partis et les candidats. Clinton s'assumait comme candidate des femmes et des noirs. Trump comme celui des ouvriers blancs. Même s'il y a certainement des arrangements avec la vérité dans ces positions affichées.
Relisez bien les diverses discussions où je suis intervenu... C'est moi qui rappelle à certains que la situation est plus complexe que le tableau caricatural qu'ils en font. Vous désirez un conseil en retour ? Et si vous éduquiez ces personnes plutôt que de perdre votre temps à éduquer qui n'en a pas besoin. Ce n'est pas parce que nous ne partageons pas la même analyse de la situation que je suis un ignare. Mais, certains qui partagent votre analyse, semblent avoir une vision caricaturale de la situation, ce ne serait pas vers eux que devraient porter vos efforts pédagogiques ?
Si on veut que ce salon atteigne ses objectifs, il serait bon d'arrêter ces prises d'opinions condescendantes. A moins que vous partiez du principe que ceux qui ne sont pas du même avis que vous sont des cons. Dans ce cas, le modérateur que je suis devrait constater que vous êtes en écart avec la charte du forum et agir en conséquence.
L'hôpital se moque de la charité ?
Relisez donc votre propos et la charte que vous êtes censé non seulement faire respecter mais aussi respecter vous-mêmes, Narduccio. Qui, sinon vous, prenez à partie les autres avec force emploi de termes agressifs voire injurieux ?
De la même manière que sur certains sujets vous en savez plus que d'autres membres (cela se voit, cela convient bien à tout le monde car c'est intéressant pour tous), il y en a d'autres où la situation est inverse et il ne devrait pas y avoir de quoi en faire un plat. Il n'y aurait aucun problème si vous le supportiez plutôt que d'exciper alors de votre autorité de modérateur pour appuyer les propos que vous tenez en tant au intervenant. Et dans ce cas, mettre la personne face à ses errements, avec des développements qui montrent que l'appréciation est fondée, est un aboutissement logique et légitime.
Sur le fond, cette question de libre-échange et de protectionnisme est une question d'arbitrage entre intérêts très concrets.
Il y a d'un côté les intérêts du consommateur et de l'autre ceux du producteur. Sauf que pour pouvoir être consommateur on a aussi besoin d'être producteur pour gagner un salaire qui permette de consommer. Or le libre-échange est devenu un jeu à somme négative pour les catégories populaires américaines. Trump veut garder des emplois industriels pour les classes populaires américaines au détriment des classes populaires chinoises et mexicaines. Sauf que la Chine a les moyens de causer des difficultés au dollar en tant que monnaie de réserve mondiale.
Un autre aspect est la dépendance stratégique des USA qui ont outsourcé en Chine énormément d'approvisionnements stratégiques pour leur appareil militaire. Il H a une prize de conscience et les USA veulent inverser la vapeur. Certains dirigeants américains ont conscience que leur pays à trop laisser la bride sur le cou au business, au détriment d'un certain nombre d'intérêts stratégiques du pays.
Ce n'est d'ailleurs pas sans lien avec le fait que les USA essaient de construire un partenariat stratégique avec l'Inde pour contrer la
Chine.
Ceci étant dit, le libre-échange et la concurrence ne sont qu'une cause parmi d'autres de la merge d'emplois industriels. Tout aussi et même plus important est le facteur de la robotisation. Dans l'industrie bien sûr mais aussi dans les services. Il suffit de penser à l'avenir des chauffeurs de camions si les véhicules sans pilote se répandent.
Le problème, Jean-Marc Labat, c'est que les processus qui, depuis des siècles, ont permis une hausse de la production, de l'emploi et du niveau de vie, ne sont pas des lois immuables. Ce sont des processus qui auront une fin pour des raisons mathématiques. Nous sommes dans un monde fini, avec des êtres humains finis dont les capacités de consommation sont finies. Arrive un stade où il n'y a plus de place pour la croissance de la consommation pour un individu donné. Seule devient alors possible la substitution d'une consommation à une autre. Et la poursuite des gains de productivité mine à terme les fondements du processus de distribution des revenus. Les gains de productivité soutiennent la croissance globale tant qu'il reste des gisements de besoins à satisfaire qui permettent le développement d'une offre générant la distribution d'un supplément de revenus. C'est ce qui s'est produit depuis la révolution industrielle. Mais quand de tels gisements se tarissent (soit parce qu'ils sont dans une 1ère étape préemptés par d'autres, soit parce qu'ils se raréfient dans l'absolu), alors les Cains de productivité se traduisent concrètement par le fait que les plus qualifiés et les plus entreprenants détruisent le travail et les sources de revenus de ceux qui le sont moins en les éjectant de l'activité productrice sans qu'ils aient la possibilité d'y revenir ou du moins sans qu'ils retrouvent un niveau de revenu aussi important que celui qu'ils avaient.
Et donc pour répondre à la question posée par Aigle, je pense que Trump peut relativement peu. Il peut mener une bataille d'arrière-garde pour ralentir et atténuer le processus de destruction d'emplois industriels. Mais dans l'absolu il échouera parce que personne ne peut maîtriser ce processus et qu'aux USA plus qu'ailleurs, la culture du pays valorise ce processus.